Parrhesia

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17/20
Nom du groupe Animals As Leaders
Nom de l'album Parrhesia
Type Album
Date de parution 25 Mars 2022
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album13

Tracklist

1.
 Conflict Cartography
 05:00
2.
 Monomyth
 03:26
3.
 Red Miso
 04:31
4.
 Gestaltzerfall
 04:46
5.
 Asahi
 01:51
6.
 The Problem of Other Minds
 02:32
7.
 Thoughts and Prayers
 05:48
8.
 Micro-Aggressions
 04:10
9.
 Gordian Naught
 04:48

Durée totale : 36:52

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Animals As Leaders


Chronique @ Groaw

03 Avril 2022

Un temps hypnotique, aussi troublant que captivant

Les mots nous manqueraient presque pour définir la musique d’Animals As Leaders. A la fois lourde, complexe, futuriste et progressive, le trio force le respect depuis une dizaine d’années et continue à briser les barrières existantes en ayant toujours pour objectif de surprendre, d’expérimenter et d’interpeler. Les compositions du combo sont d’ailleurs un challenge à chaque écoute puisque leur compréhension est globalement difficile à assimiler dès la première fois. Mais résumer de la sorte le travail de la formation et surtout le talent indéniable de ces trois musiciens serait un immense affront tant ils ont su redéfinir et élargir le spectre du metal progressif/djent. AAL, c’est avant tout un art et un univers unique, un électron libre imprévisible qui, même si on ne l’apprécie guère ne laisse aucunement indifférent.

Cependant, depuis la publication de leur quatrième opus The Madness of Many en 2016 soit cinq longues années, nos Américains étaient restés relativement silencieux quant à leur avenir. Il aura fallu attendre fin 2021 pour que le trio se réveille de son long sommeil avec la divulgation de deux nouveaux titres respectivement Monomyth et The Problem Of Other Minds. Et c’est finalement en ce début d’année 2022 que nos musiciens sont réapparus avec leur cinquième ouvrage Parrhesia, sous le label Summerian Records pour la troisième fois consécutive et qui signifie audace ou franchise de la parole. La bande à Tosin Abasi sera-t-elle aventureuse et honnête sur sa nouvelle parution ou ne sera-t-elle qu’un simple clone d’elle-même ?

L’entrée en matière avec Conflict Cartography ne sera sûrement pas la meilleure réponse à nos questions. Bien que le riffing principal soit accrocheur et aguicheur, le morceau manque quelque peu de folie et ne laisse pas un souvenir impérissable. L’intérêt remonte quelque peu avec une transition en milieu de mélodie plus percutante et imposante mais elle semble assez forcée et viendra finalement annihiler l’esprit plus poétique de l’instrumental.
Monomyth enchaîne avec un somptueux compromis entre l’ancien et le nouveau Animals As Leaders, où l’agressivité de l’album éponyme côtoie le caractère groovy et mélodique des dernières œuvres, notamment The Joy of Motion et The Madness of Many. Les syncopes et la polyrythmie sont excessivement déconcertants : il est si difficile de prêter à la fois attention aux lignes des cordes de Tosin Abasi et de Javier Reyes ainsi qu’à la prestation aux percussions de Matt Garstka. La superposition des mélodies rend le titre plus facile à suivre à l’accoutumé.

Parrhesia se démarque également par un aspect plus humain et moins robotique. La production a elle aussi été nettement améliorée : même si on discerne des instants bien plus carabinés, l’instrumental reste clair et audible, à contrario d’un CAFO à titre d’illustration. Animals As Leaders se permet même des références entre ses différents morceaux. Une partie du riffing de Gestaltzerfall est par exemple directement emprunté de Monomyth. Pour en revenir à Gestaltzerfall, le final de la mélodie prend une toute autre dimension avec une accélération au niveau du rythme mais aussi sur un jeu clair/obscur entre Tosin Abasi et Javier Reyes, un registre lourd qui se découple complètement d’un air bien plus harmonieux.

Nous pouvons de même constater le gain en technicité de la part de notre trio américain. Ces progrès sont notables chez Matt Garstka notamment sur le doublé final Micro-Agressions et Gordian Naught. Sur le premier, sa polyvalence, sa versatilité et son authenticité sont des atouts pour une chanson qui porte finalement bien son nom, une composition plutôt mélodieuse ponctués de temps plus intenses et précipités. Sur le second, sans conteste la toile la plus sombre et malveillante de la discographie des Américains, le batteur nous offre un breakdown absolument ravageur et surtout son premier blastbeat pour un titre qui aurait très bien pu faire partie du dernier disque de Meshuggah. Nous pourrons aussi noter quelques similitudes avec Vildhjarta, principalement sur les dissonances et sur ses sonorités étranges.
Nos musiciens n’ont pas non plus perdu de leur tempérament jazzy, clairement discernable sur The Problem Of Other Minds où chaque artiste se démarque par son propre solo. Il est néanmoins dommage que le titre soit aussi court car il s’agit d’une des mélodies les plus intéressantes de ce disque.

Parrhesia est l’opus le plus complet d’Animals As Leaders, une expérience riche et complexe pour les méninges. Les Américains ont peaufiné leur recherche musicale pour un résultat intelligent et mâture. Le trio a su également hausser son niveau de jeu au point d’atteindre des objectifs qui semblaient encore inatteignables il y a une demie-décennie. Si nous avions des reproches à faire sur cette cinquième offrande, elles se situeraient principalement sur la durée de certaines chansons (Monomyth, The Problem Of Other Minds) et sur l’appréciation parfois partagée sur d’autres (Conflict Cartography). Dans tous les cas, nos artistes américains prouvent une nouvelle fois leur singularité et leur technicité dans une épopée exceptionnelle.

2 Commentaires

7 J'aime

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Eternalis - 06 Avril 2022:

Je l'ai écouté une fois, je vais y revenir. 

Je suis toujours aussi circonspect sur AAL, reconnaissant volontiers leur impact mais n'ayant jamais été embarqué sur un opus complet. Trop démonstratif (c'est moi qui dit ça, je sais ^^), pas assez d'émotions .. trop réfléchi dans l'absolu. 
Mais j'accroche et j'essaie encore avec ce nouveau disque :)

Groaw - 09 Avril 2022:

Il est certain qu'AaL est loin d'être un groupe accessible de par sa complexité et de sa vision parfois robotisée. Au départ, j'étais un peu comme toi à avoir comme avis que leur musique était plus une démonstration dénuée de toute émotion. Mais à force de persévérance, j'y ai trouvé une forme d'émotion dans leur façon de raconter leur histoire et dans leur volonté nette d'être anti-conformiste.

Parrhesia est définitivement leur opus le plus facile d'accès, une belle synthèse de toutes leurs années et une production plus naturelle que les précédentes toiles. Après, certains morceaux demeurent très durs notamment le titre final Gordian Naught qui est vraiment sombre et violent mais on arrive tout de même à avoir un équilibre maîtrisé entre cette lourdeur et cette mélodicité. En tout cas, ne lâche pas l'affaire, je suis sûr qu'un jour comme moi, tu finiras par accrocher à leur univers ;)

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