Depuis le formidable coup de pub de « Bienvenus chez les Ch’tis », le Nord semble désormais plus connu pour son Maroilles et son Genièvre que pour le talent des groupes qu’il enfante… Injuste erreur que je vais tenter aujourd’hui de réparer en vous parlant de
The Witch.
The Witch hante depuis quelques années déjà les terres du douaisis, célèbre pour les Gayants mais aussi pour sa difficile reconversion économique mais ça c’est une autre histoire. Ecoutons le premier essai de nos nordistes, accompagné, pourquoi pas, d’un sandwich au maroilles que vous tremperez à outrance dans du café à la seule condition de ne pas headbanger sous peine d'étouffement… Je rappelle également que le sandwich ne sera pas livré avec le skeud…
Je vais présenter une fois pour toute le groupe, et je n’y reviendrai pas sur les prochaines chroniques (comm’ i’sse fé tard, m’mère va m’ingueuler et comme j’ai pas d’lumière à min vélo…) Le groupe s’est formé en 2011 par quatre jeunes gens qui ont choisi de pratiquer sainement la musique plutôt que de céder à la déprime environnante. Ayant conquis un cercle de farouches fans à force de dates locales et d’une écriture de qualité, comme nous le verrons plus tard, le groupe s’est assez vite exporté en Belgique et aux Pays bas… Aujourd’hui, la sorcière à trois réalisations à son actif mais il convient tout de même de suivre son évolution et de s’intéresser à ce « Pachyderm
Storm » proposant les 5 titres immortalisés sur l'Ep d’un
The Witch balbutiant…
Musicalement,
The Witch est le rejeton d’une sacrée fornication (ouille !!!) elle même issue d’un gang bang (aille !!!) entre Motorhead,
Dismember,
Cannibal Corpse, Maiden, (… à force on ne sait plus trop...et c’est tant mieux!) proposant un
Sludge percutant. Ne vous fiez pas à la pochette, ni au titre de l’album, il n’y a pas vraiment de comparaison à faire avec
Mastodon. Je dirai même que c’est encore pire, après analyse
ADN, on retrouve pas mal de Death metal sur la troisième paire du chromosome 64 … Musicalement, la créature est complexe. Faisons un
Track By
Track pour l’étudier de manière plus précise :
Après une courte introduction, «
Silent Death », qui ouvre l’album, nous plonge directement dans cette complexité, les musiciens de
The Witch ne choisissent pas la facilité. Choses sûres, bien que technique, ce «
Silent Death » reste accessible, et la seconde, nos gratteux portent un amour incommensurable pour les harmoniques sifflantes. Bien qu’il s’agisse d’une démo, ce premier titre semble être un gage de qualité, que ce soit en termes de songwritting que de compositions, beaucoup de groupes professionnels ne feraient pas mieux en ce qui concerne les placements et les variations rythmiques.
«
The Burning Free » montre, quant à lui, le sens de la mélodie, présentant une superbe introduction aux mélodies finement ciselées puis ce côté très lourd et très sombre se rapprochant de la scène Black/ Death du début des années 90’s. Le tout se mélange avec ce côté punk/deathcore indéniable, mais parfaitement fondu dans la composition, c’est cette facilité d’intégration qui fait la force du
Sludge de
The Witch qui n’est finalement pas sans faire penser à des pointures telles que
Dissection ou encore
Entombed.
Alors qu’ « Iron
Head » délaye ses rythmiques sans concession, arborant toujours les couleurs du Death teintées de rythmiques punks… Mélodique, agressif jusque dans le songwritting, « Fear and Loathing » montre un côté mid tempo et épique, massif toujours ponctué de mélopées inventives et parfaitement maîtrisées… et ce final montrant le souci de l’harmonisation pour ce groupe, qui je le rappelle n’en est qu’à sa première réalisation.
"Pachyderm
Storm", dernier titre de cette démo, surprend par sa superbe intro bluesy. Le groupe serait-il également un grand fan d’
Alter Bridge? Rassurez vous, ce titre ne se détache pas foncièrement des autres, offrant le même panache, la même technicité et la même lourdeur.
Bien sûr nos jeunes gens restent très démonstratifs maîtrisant soli, envolées rythmiques, mais c’est le style qui l’impose. De plus, cet Ep est très largement accessible malgré sa complexité. Le but d’une démo, c’est aussi de montrer de quoi on est capable… Djul, à la fois organe vocal et second guitariste de la terrible formation, possède une voix est assez surprenante, à la croisée d’un Lemmy un peu grippé et d’un
Raphael Couturier officiant chez un
Carcariass qui ne nous donne plus de nouvelles… Surprenante, mais pas mauvaise, son côté un peu crade s’intègre parfaitement dans cet EP.
Côté son c’est perfectible, bien sûr, mais le son est cependant plus que correct pour un premier essai et côté Artwork, ils ne se sont pas foutus de notre gueule non plus…
La relève est assurée et arrive à grand pas,
The Witch, avec ce « Pachyderm
Storm » surprend, possédant déjà énormément de caractère et de savoir-faire pour pouvoir pointer le bout de son nez dans la cour des grands. To Be Continued…
Merci pour cette chronique Mike.
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