Psyclon Nine est une formation américaine qui sillonne le paysage électro et metal depuis l'an 2000. Le quintet californien au look résolument improbable proposait à l'origine un électro dark auquel sont venues se greffer diverses influences au fil des albums, du black, de l'indus... Ce cinquième opus arrive quatre ans après "We the
Fallen" (un délai somme toute assez long) et prolonge la coopération avec le label Metropolis Records. Treize titres, cinquante minutes et un artwork fidèle à l'imagerie du groupe, entre poésie florale et lumière solaire (non non je rigole !).
Si vous ne connaissez pas
Psyclon Nine, il y a de fortes chances que la premier contact avec la formation américaine vous surprenne (en mal ou en bien). En vérité, le groupe évolue désormais clairement dans les sphères industrielles. Il est facile de s'en convaincre, entre une batterie déshumanisée, mécanique et quantité de riffs saccadés et lourds ( "Afferte Mihi
Mortem" ou les ultra-efficaces "Glamour
Through Debris" et "Use
Once and
Destroy"). Il faut ajouter à cela les vocaux majoritiairement criards et blackisants de Nero
Bellum et on obtient assez rapidement une ambiance suffocante qui devrait autant attirer que rebuter les auditeurs. L'ambiance est assez difficile à décrire, imaginez-vous une "usine hantée" et vous aurez peut-être la meilleure vision de la musique de
Psyclon Nine, appuyée par quantité de samples (cris, bruitages mécaniques...).
Cependant sur cet album, le groupe prend également soin d'aérer sa musique dont l'aspect oppressant serait surement devenu éprouvant sur cinquante minutes d'affilée. Cette variété salvatrice n'est pas apportée par les différents interludes (quatre parenthèses tout aussi sombres et soufrées) mais par l'intégration d'éléments inattendus. D'une part on retrouve quelques riffs mélodiques à la tonalité épique du plus bel effet, notamment sur "
Suffer Well" (apportant une "lumière" considérable) ou l'excellent et bien nommé "Take My
Hand While I Take My
Life", à la douce mélancolie et au pessimisme communicatif. Enfin, les californiens ont le souci du final et nous gratifient d'un ovni par rapport au reste de la galette avec "The Saint
And The
Valentine". Je me permets de parler plus en détail de ce superbe titre, intro poignante à la guitare acoustique, couplets au chant clair à la délicieuse coloration gothique et un riff mélancolique beau à en pleurer. On a même le droit à un solo (!) aussi plaisant qu'inattendu. Le tout pour un final d'une intensité peu commune.
En fin de compte
Psyclon Nine livre un disque de très bonne qualité. Toujours plus avant dans l'indus, le groupe cultive ces ambiances dérangeantes qui correspondent bien à l'esprit de ses membres. Espérons que cet effort sincère puisse trouver son public, le talent des californiens méritant vraiment d'être reconnu.
http://www.youtube.com/watch?v=FOtjiMYUJ_s
ou pour "plus metal" il y aussi crossfaith:http://www.youtube.com/watch?v=Yu1CgWt26VI
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