Old Routes - New Waters

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17/20
Nom du groupe Visions Of Atlantis
Nom de l'album Old Routes - New Waters
Type EP
Date de parution 22 Avril 2016
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album20

Tracklist

Re-recorded songs with the new line-up
1.
 Lovebearing Storm
 06:56
2.
 Lost
 03:58
3.
 Winternight
 05:36
4.
 Seven Seas
 04:10
5.
 Last Shut of Your Eyes
 04:55

Durée totale : 25:35

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Visions Of Atlantis


Chronique @ ericb4

22 Avril 2016

Un engageant et délicat retour aux sources...

Pas moins de cinq albums full length, un Ep, une démo et une compilation composent la roborative discographie du combo autrichien, l'ayant propulsé avec succès, depuis plus d'une dizaine d'années déjà, sur le devant de la scène metal symphonique à chant mixte. Un palmarès imposant pour une formation qui n'a eu de cesse de renouveler ses effectifs au fil de ses quelques seize ans d'existence. Et l'aventure continue pour Visions Of Atlantis tout en faisant une pause dans sa dynamique créative. L'expérimenté collectif souhaite dorénavant renouer avec son glorieux passé, avec un regard artistique et technique alternatif posé, avec un certain recul, sur son oeuvre. En effet, c'est à un kaléidoscope sous forme de compilation d'une vingtaine de minutes, regroupant cinq morceaux choisis piochés dans trois pièces d'orfèvre, réenregistrés en totalité, que nous convient les Autrichiens.

Sur cet effort, on y décèle un nouveau line up, avec notamment les empreintes vocales de Clémentine Delauney (ex-Serenity, ex-Whyzdom) et de Siegfried Samer (Dragony, ex-Eleftheria), investis en voix claire. L'instrumentation, quant à elle, repose sur les épaules soudées du guitariste Werner Fiedler, du bassiste Herbert Glos, du claviériste Chris Kamper (ex-Ars Amatoria) et du batteur Thomas Caser. Ce faisant, les compositions ont été scrupuleusement choisies dans le répertoire du groupe, vocalement revisitées et retravaillées sur les arrangements, sans toucher ni à la trame de fond ni aux lignes mélodiques originales, restituées à la note près. Pour une mise en exergue du message musical, la production a bénéficié d'une qualité d'enregistrement convaincante, d'un souci permanent du détail, d'enchaînements inter pistes de bonne facture et de finitions loin de manquer à l'appel. Cependant, si le mixage autorise une convenable péréquation de l'espace sonore entre lignes vocales et pistes instrumentales, on détecte peu de profondeur de champ acoustique, lissant chaque mouture au détriment d'une extension du spectre sonore qui pourtant aurait profité à cet invitant propos. Mais, entrons sans plus attendre dans le paysage de notes que nous réserve cette menue rondelle.

Le propos se divise en deux sections distinctes eu égard à la couleur atmosphérique et à l'énergie sollicitées. Celui-ci se montre tout d'abord dynamique, porté par une rythmique épidermique et des riffs sanguins, sur des passages typés metal symphonique, avec une touche power en fonction de l'instant posé. Ce qui, précisément, est le cas de l'entame de l'opus. Ainsi, l'entraînant « Lovebearing Storm », titre d'obédience power symphonique extrait de l'album « Eternal Endless Infinity » (2002), où une vrombissante rythmique est étreinte par des riffs acérés, suit un cheminement mélodique invitant et selon un mode quasi festif. Ainsi, on oscillerait entre l'empreinte de Nightwish sur le plan des arrangements, des oscillations et des sonorités synthétiques, celle d'Amberian Dawn sur les harmoniques et d'Ancient Bards concernant la dynamique percussive. Et ce, tout en se calant sur un duo mixte en voix claires, particularisme oratoire constitutif de l'originalité du combo autrichien. Après la paire formée par la regrettée Nicole Bogner, mezzo-soprano à la voix chatoyante, et Mario Plank, cette fois, le micro est partagé entre Clémentine, soprano à la voix gracile, et Siegfried, au grain épuré et aux inflexions puissantes. Au final, on décèle un morceau qui ne manque ni d'aplomb, ni de panache concernant l'assise instrumentale, pour une version qui devra néanmoins faire son chemin pour aspirer les fans de la première heure. En effet, l'actuel duo affiche un rayonnement plus diffus, avec moins d'effets de contraste entre interprètes, que sur la mouture initiale, même s'il est relevé de choeurs enrichissant d'autant le corps vocal.
Plus encore, difficile de rester impassible face à « Lost », énergisante et singulière piste metal symphonique aux allures d'un hit, reprise de « Cast Away » (2004), reposant sur de somptueux arpèges et sur un tracé mélodique infiltrant de bout en bout, avec de nombreuses et subtiles variations atmosphériques. L'ensemble est relevé de blasts, de riffs échevelés, d'une double caisse martelante, de grisantes modulations synthétiques, pour un frissonnant et palpitant voyage au gré d'une alternance de couplets bien ciselés et de refrains immersifs à souhait. A ce titre, pas de différence marquée par rapport à la version classique, si ce n'est une petite carence relative à l'effet de relief acoustique. Pour sa part, si le duo se montre agréable et fait monter la sauce sur la crête du refrain, si ses placements s'avèrent précis, il apparaît plutôt lisse. Ce faisant, il ne parvient pas réellement à atteindre l'efficacité souhaitée, manquant de cette pointe de caractère dont se nourrissait le duo antérieur pour nous happer plus que de raison. Bref, on est sous le charme, voire aspiré, mais pas foncièrement conquis.

Dans un second mouvement, le combo s'est attaqué à un registre ô combien délicat, celui des moments tamisés. La tâche s'est avérée d'autant plus ardue que ses précédentes consoeurs ont marqué de leur sceau quelques pépites en matière de ballades. L'émotion requise par l'expression artistique de ces mots bleus sera-t-elle de mise comme ce fut le cas sur les deux gemmes proposés ?
La première, « Winternight », plage encore issue de « Cast Away », est une touchante, gracieuse et progressive ballade, qui parfois tutoie les profondeurs atmosphériques pour tenter d'atteindre sa cible, celle de nos émotions les plus enfouies. Sous l'apparente facilité de ses accords, cette sérénade, très exigeante dans la juste restitution de ses gammes, ne laisse que peu de place à l'approximation interprétative, obligeant la déesse, ici en solo, à se transcender à chaque envolée, à chaque reprise, à chacun de ses soupirs, pour que jaillisse la petite larme incontrôlée. En ce sens, elle recèle des trésors d'ingéniosité relatifs à ses arpèges, livrés par un piano bien inspiré sous-tendu par de soyeuses nappes synthétiques et une violoneuse présence. Cette version bénéficie des célestes impulsions de la sirène, d'une sensibilité à fleur de peau, tout en restant bien calée sur les portées de la composition, ce qui, paradoxalement, l'a empêchée de se livrer totalement. Ainsi, on reste séduit par ses volutes autant que par son timbre étincelant. Et, à condition de ne pas rester rivé à la version classique, plus colorée mais moins nuancée, la sauce finira par prendre, assurément...

Sur la seconde ballade, l'exercice est tout autre. Pour rappel, « Seven Seas » est l'outro de « Trinity » (2007), originellement cointerprétée par l'émerite mezzo-soprano Melissa Ferlaak (Plague Of Stars, ex-Echoterra, ex-Aesma Daeva, ex-Adyta) et Mario. Cette romantique plage dévoile rapidement ses charmes par ses délicats arpèges et sa douce assise rythmique, l'ex duo ne tardant pas à s'éveiller, étant alors en parfaite osmose pour une délicieuse ronde des saveurs. Là encore, on reprend la trame de fond, eu égard à d'aériennes rampes synthétiques et une ambiance feutrée. Lorsqu'entrent en scène nos deux présents acolytes, ayant finement travaillé leurs lignes de chant, l'adhésion finit par opérer, même si la charge émotionnelle ici délivrée est plus contenue que dans la mouture initiale. Malgré la poignante et mémorable interprétation de Melissa, sur une composition aux redoutables variations, Clementine s'en sort honorablement, ayant relevé le défi, avec élégance.

L'ultime, « Last Shut of Your Eyes », émanant de "Cast Away", à la base, et reprise sur l'EP « Maria Magdalena » (2011), est une sémillante power ballade progressive en duo, évoluant sur un piano/guitare infiltrant et au gré d'un cheminement harmonique saisissant. Cette délectable plage suit une ligne mélodique aussi rigoureuse dans son principe d'émission que réjouissante par sa lumière, non sans évoquer un Nightwish de la première heure. Dans cette énergie, le duo ne démérite pas, loin s'en faut, parvenant à hisser le niveau de ses prestations au point de nous faire oublier l'original. En ce sens, on ne met pas bien longtemps à entrer dans la danse pour ne plus en sortir, la déesse, par ses douces oscillations et quelques fêlures, sachant câliner le pavillon comme personne, son comparse se chargeant d'épicer le plat. On est donc au cœur d'une complémentarité de timbres qui fonctionne à plein, magnétisant nos âmes pour une invitatoire immersion céleste.

Le spectacle à peine achevé, le rideau tombe sur l'écran, le temps de prendre conscience que l'histoire ne se répète pas à l'identique, comme on aurait pu le craindre. En effet, cette nouvelle offrande témoigne d'une touche personnelle, apportant un brin de fraîcheur tout en s'avérant non dénuée de fluidité dans les harmoniques, ni de sensibilité dans les gammes et les arpèges. La sélection de titres opérée, aussi laconique que soit la rondelle, renforce le sentiment de détenir une pièce coulée dans le bronze. On conseillera donc cette production à tout amateur de metal symphonique à chant mixte, qu'on appréciera d'autant plus qu'on résistera à la tentation de la comparaison avec les versions d'origine. Cette mouture, si elle n'opère pas nécessairement un virage transcendant, n'en demeure pas moins plutôt élégante, voire infiltrante sur la durée. Et, c'est tout ce qu'on lui demande pour nous faire vibrer le temps de ses vingt minutes. Bref, une proposition susceptible d'éveiller à son tour d'authentiques plaisirs...

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Elencirya - 03 Septembre 2016: L'exercice de la reprise d'anciens titres est toujours délicat, tellement on les a dans la tête... Surtout que les 5 titres de cet EP sont parmi mes préférés de la discographie du groupe!

En ce qui concerne "Lovebearing Storm" je suis très heureuse de l'entendre enfin bien chantée, car comme pour tout le 1er album du groupe, le chant masculin était abominablement faux et le chant féminin peu assuré ; c'est donc un certain soulagement d'écouter une bonne compo avec du chant correct dessus! Par contre, quel dommage d'avoir modifié le chant lors du pont vers la fin : j'adorais les envolées dans les aigus, là on retombe platement dans du chant "rock" mdium juste après des aigus en lyrique, et l'effet est vraiment très moche... Etait-ce trop haut pour Clémentine?

Pour la suite, j'ai trouvé que ça se gâte un peu... Techniquement, rien à dire sur le chant de Clémentine, elle a un joli timbre, chante juste et sait faire des jolies envolées lyriques. Le chant masculin cherche un peu trop à imiter l'original, assez médiocre... Mais le gros problème est que le refrain de "Lost" est très bizarrement modifié au niveau des harmonies vocales, ça sonne souvent très faux, alors que j'adorais le titre original! Cette version s'avère très difficile à écouter jusqu'au bout, ça fait aigner les oreilles...

Pour "Winternight", pas de surprise quand on a déjà vu le clip : il est évident que Clémentine a voulu une interprétation très différente de Nicole Bogner, mais je n'accroche pas du tout, c'est bien trop maniéré à mon goût!

Pour "Seven Seas", c'est très similaire à la version originale, pas grand chose à dire, heureusement qu'ici Siegfried arrête d'imiter le chant très désagréable de Mario!

Et enfin, "Last shut of your Eyes" (qui vient de l'album "Cast Away" à l'origine, la version EP récente n'était qu'une reprise avec Maxi Nil) : je regrette toujours la 1ère version... Clémentine a à nouveau un chant beaucoup trop maniéré, trop "pop", ce qui rend assez bizarre les soudains passages en chant lyrique dès que ça monte un peu dans le refrain. N'est pas Floor Jansen qui veut, capable de changer de style vocal avec beaucoup de fluidité...

Du coup, je ne sais pas trop quoi penser du futur album du groupe : musicalement ce retour aux sources me ravit (j'ai détesté Ethera), mais vocalement j'ai peur d'être déçue par le chant féminin, pourtant prometteur (je n'étais pas fan de Maxi Nil). Le chant masculin est plutôt rassurant : je ne supportais plus celui de Mario, qui était de pire en pire à chaque nouvel album, et celui du tout premier album était une vraie casserole. Donc, j'espère vraiment que le prochain album sera davantage à la hauteur que cet EP "apéritif" en demi-teinte!
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