Mais c'est qu'on progresse, nom d'une pipe! C'est vrai qu'on pense souvent perdre moins de temps avec des groupes toujours au top ou au contraire complètement à la ramasse, mais les groupes qui font des efforts à chaque album sont tout de même les plus enrichissants au niveau des analyses. Les Autrichiens de
Visions of Atlantis ont débuté dans un registre « sous-
Nightwish » aux bords du ridicule avec leur deux premiers albums avant de montrer d'infimes signes de personnalité avec "
Trinity" mais encore trop naïf pour parler de consécration.
Et puis il faut dire que les castings pour trouver LA bonne chanteuse sont monnaie courante au sein de la formation, et jusqu'ici on n'aura reproché qu'un manque d'émotion en dépit d'une qualité technique certaine, car tout le monde ne peut pas être
Tarja Turunen. De plus, les allées et venues du membre fondateur Werner Fiedler ont des conséquences sur l'équilibre artistique de la formation, toujours à la recherche d'une identité propre, mais il semble que les choses sérieuses commencent avec
Delta après le départ de Mike Koren et l'arrivée de son remplaçant Mario Lochert ainsi que de la somptueuse Maxi Nil en tant que voix féminine.
Pochette un peu olé-olé comme on a l'habitude avec VOA signée Anthony Clarkson, pourtant efficace dans ses collaborations avec
Exodus et
Blind Guardian, les clichés avant même d'écouter l'engin ne peuvent être aisément écartés, mais en prenant son courage à deux mains, on en arrive rapidement au fait : le morceau d'ouverture «
Black River Delta » rassure dès les premières intonations de Miss Nil à la voix plus pop mais plus chargée en émotion que les anciennes de ce poste, et les accélérations rythmiques sont d'une bonne qualité, égale à celle de la patte symphonique, un savoureux morceau accrocheur en somme.
Débarrassons-nous tout de suite des points négatifs de
Delta, car derrière une bonne impression se cachent souvent quelques détails amers qu'il serait hypocrite de ne révéler que partiellement. Le gros souci de VOA est une nouvelle fois la présence du chant linéaire de Mario Plank qui n'a absolument rien d'un Fabio Lone, assez plombant au bout d'un certain temps et trop prédominant pour permettre de savourer les trouvailles de nos amis autrichiens. Se farcir « Where Daylight Falls » ou la fausse réussite «
Conquest of
Others » (bien orchestrée mais chant hurlé un peu désastreux) au beau milieu de morceaux de qualité, il y a de quoi grincer des dents. Et puis «
Reflection »... d'accord, Maxi a une voix remarquable, mais le morceau en lui-même, à quoi peut-il bien servir si ce n'est que porter en avant la pop mielleuse (il est important de souligner mielleuse) dans le metal symphonique...
Maintenant, revenons à ces morceaux de qualité : malgré les bémols cités plus haut, l'efficacité a le maître-mot ici.
Exit les mièvreries des derniers
Sirenia et le copié-collé
Nightwish, VOA marche plus vers les sentiers battus récemment par
Edenbridge avec des « New
Dawn » et «
Elegy of
Existence » bien heavy et la presque parfaite « Memento » qui possède la plupart des ingrédients nécessaires à la réussite d'un groupe de cette trempe. L'album finit sur une note convaincante, le couple ultra-épique « Sonar/Gravitate Towards
Fatality » qui nous fait finir pour la première fois l'écoute d'un
Visions of Atlantis avec le sourire. Une situation assez surprenante en effet, mais loin d'être ringarde, car enfin les encouragements priment sur le scepticisme. On attend encore de l'amélioration et on se plaît à y croire avec l'agréable appréhension finale de
Delta. Toute peine mérite récompense, donc les VOA, vous voilà servis.
SF.
Trinity était carrément excellent, mais peut être un peu trop "clean", pas vraiment de rythme, pas assez de morceaux qui restent dans la tête.
Alors voilà "Delta", et ils reviennent pour moi au meilleur : du power sympho avec chanteuse, power avec les morceaux entrainants et rapides, où on ne voit pas le temps passer, sympho avec les passages synthé pas envahissants, et la nouvelle chanteuse, WOW! du punch, du rythme, certes limitée en qualité mais VoA pour moi c'est de l'efficacité, pas de la prise de tête technique.
18.5/20
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