Mis sur pieds en 2000 au cœur de la renaissance Death
Metal mondiale initiée par
Anata,
Nile,
Hate Eternal et autres Cryptosy, les néo-zélandais de
Ulcerate lorgnent comme les groupes cités vers des contrées très brutales tout en poussant loin leur technique instrumentale. Deux démos de bonne facture et une réputation naissante permettent au combo d’Auckland de décrocher la première partie de
Cannibal Corpse sur l’île et d’être signé chez le label néerlandais Neurotic Records. Le premier album sort donc peu après le
Battalion Beast de
Panzerchrist et se nomme
Of Fracture and Failure (2007).
Au premier coup d’œil on ne sait trop que penser de la pochette dessinée par le batteur James Saint Merat (bien réussie cependant) représentant un monstre hybride dans un décor futuriste, rappelant tous ces groupes
Power / Moderno-
Deathcore puants, le logo gris, carré et d’une platitude à pleurer n’incite pas non plus à la confiance… Et pourtant, la vérité surgit dès les premières notes :
Ulcerate empreinte davantage à
Hate Eternal qu’à
Meshuggah.
Après cette mise au point de rigueur et les doutes dissipés, l’auditeur peut apprécier pleinement les compositions rapides et les titres truffés de double pédale. Sur Becoming the Lycanthrope le parallèle est inévitable : guitares incisives et véloces utilisant des gammes dissonantes, basse vrombissante, batterie en double pédale illimitée, blast-beat à la Roddy, les jeunes néo-zélandais ont incontestablement écouté en boucle The Book of Lamb (
Internecine) et I
Monarch (
Hate Eternal).
Cela dit le quintet du pays de Jona Lomu ne se contente pas de faire du
Hate Eternal de bas étage, bien sûr on y retrouve dans les guitares de la paire Hoggard / Rothwell ces rythmiques assassines et suprêmes combinées à des sonorités parfois dissonantes comme sait si bien les pondre Erik Rutan, mais à l’écoute d’un titre comme
Ad Nauseam la différence est très nette, notamment dans certaines rythmiques saccadées omniprésentes alors que le mur de guitare des floridiens est en général constant.
Au niveau du chant de Ben Read, celui-ci se situe davantage dans la lignée d’un Kyle Simmons (ex
Malevolent Creation, c’est à dire avec un petit côté Hardcore qui donne à ses growl un côté encore plus agressif, lui aussi d’ailleurs ne dédaigne pas s’aventurer dans un registre plus criard, même si dans ce domaine Ben Read comme de nombreux autres ne peut rivaliser avec les screams impressionnants de l’américain. Dans tous les cas le Death brutal de
Ulcerate est brillant, suffisamment original et semble influencé par un large (parfois trop) spectre qui va parfois jusqu’au Hardcore, mais la base principale est largement Death
Metal, un Death qui regarde souvent vers la technicité de haut-vol : The
Mask of the Satyr montre un Saint Merat redoutable de vitesse et de précision accompagnant une série de riffs dissonants et étranges pas si éloignés d’un
Gorguts période
Obscura, ainsi qu’un final hystérique rappelant grandement le style alambiqué de Jon Levasseur (
Cryptopsy).
Bien que les prises de son aient été effectuées par le groupe lui-même, la qualité est irréprochable, peut-être grâce au mix de Alan Douches profond, puissant et pourtant suffisamment clair pour laisser une juste part à chaque musicien, une production qui rappelle ici aussi celle de l’album d’
Internecine.
Il est assez rare de nos jours de tomber sur un premier album avec si peu de faiblesses, surtout dans un style nécessitant une mise en place et une technique irréprochable, et pourtant Michael Hoggard et sa bande font déjà étalage d’une maturité musicale flagrante à l’image de la judicieuse introduction
Failure avant
The Coming of Genocide catchy à la furie très
And Then You’ll Beg (
Cryptopsy). On regrettera simplement un petit côté synthétique trop marqué, hélas souvent inévitable chez les groupes si techniques.
Pour un premier jet
Ulcerate frappe fort mais passe pourtant relativement inaperçu dans une année 2007 ( mis à part les albums de
Nile,
Immolation et
Behemoth rien d’extraordinaire) ou il y avait pourtant de la place pour faire un coup.
En matière de Death
Metal, le danger vient désormais de partout, et même si les américains restent les maîtres du monde incontestés (avec
Immolation,
Origin,
Morbid Angel,
Hate Eternal,
Nile,
Suffocation ou
Cannibal Corpse ça laisse un peu d’avance...), le danger vient désormais de partout, et après leurs voisins australiens de
Psycroptic,
Ulcerate est sur le point de tout casser lui aussi. Peut-être qu’ils parviendront à leurs fins avec le tout récent
Everything Is Fire paru chez Willowtip Records en ce mois d’Avril 2009 et qui s’annonce explosif lui aussi.
BG
Non. J'avoue que la pochette de cet album d'Ulcerate ne m'avait pas encouragé à l'époque à poser une oreille sur cette formation. Wait and see... Sinon, tiens,, j'ai bigophoné chez Osmose pour commander les CD de Ritual Carnage. 15,90 Euros les quatre et je n'ai pas compris au passage pourquoi les frais de port étaient gratos. Dans ce sens, je ne cherche pas trop à savoir. Fabien.
Tu dois être bien vu par Hervé car pour ma part j'ai commandé les 3 albums d'Azarath pour 30 euros mais je n'ai pas eu de frais de port gratuit ( yellow Lol...).
Attention à la deuxième et à la trente quatrième ligne l'orthographe de Cryptopsy a été écorché.
Outch merci, je rectifie.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire