Liste des groupes Folk Pagan Arkona (RUS) Noch Velesova

Je profite de la récente sortie de ce DVD pour vous faire part d'un de mes petits coups de cœur personnels. Arkona est donc un groupe moscovite qui traine ses flight case depuis 2002. Leur metal Folk à forte tendance paganiste est fortement teinté de death à la sauce suédoise. Ils sont menés tambour battant par Masha Scream Arhipova, jolie blondinette capable de passer d'un chant très doux à des beuglements que ne renierait pas Angela d Arch Enemy. Et le tout en langue Russe, évidemment... Au fil des 4 albums édités depuis 2004, aidé par toute une pléiade de musiciens traditionnels Russes, ce mélange de traditionalisme et d'éléments plus actuels semble provoquer dans leur pays d'origine un certain engouement. Tant et si bien que les gens de Napalm records se sont intéressés à ce cas et qu'ils assurent maintenant la promotion de ce groupe, qui jusque là était assurée par une compagnie locale, ce qui fait la relative rareté des premiers efforts du groupe. Les choses semblent changer, et le label autrichien, vraisemblablement désireux de surfer sur la déferlante Pagan Folk de ces dernières années, en prenant licence pour Ot Serdtsa K Nebu, datant de 2007 mais aussi en éditant un best-of cette année et ce DVD, rendent la musique d'Arkona plus accessible en Europe.

Alors, justement, ce fameux DVD. Il a été capté en 2007 dans une salle moscovite, lors du lancement officiel en Russie de Ot Serdtsa K Nebu. Du très carton et très grondant Pokrovi Nebesnoga Startsa ouvrant le bal au dernier morceau, sorte d’hymne fédérative locale, c'est à un véritable rite païen auquel nous assistons. La prestation de Masha est époustouflante. Car après avoir dédié le show à Veles dieu slave entre autre de la guerre, de la richesse et du bétail (????), la jeune et fringante chanteuse n’a de cesse de growler de toutes ses cordes vocales, d’arranguer ses « frères et sœurs », de nous faire frémir au cours des longues complaintes slaves, de sauter en tous sens, arrive à faire faire une farandole au public, de se lancer dans de terribles headbanging. Une vraie Front Women, qui n’ hésite pas à s’effacer devant les nombreux invités de la soirée (un musicien traditionnel maniant la flute, la cornemuse ou la guimbarde, quelques danseuses, une bande de gars en armure mimant un combat au glaive dans la fosse) et qui partage à quelques reprises le micro avec des sommités locales, dont la notoriété n’a pas encore dépassé les frontières Russes. Et tout dans son attitude prouve qu’elle porte chevillé à son corps l’amour de son pays et de ses traditions ancestrales. Cette sincérité qui n’a rien à voir avec le nationalisme larvé en Russie lui donne véritablement une certaine classe.

Quand à la réalisation, elle conserve ce petit coté artisanal que l’on aime tant pour un produit underground ; les éclairages sont succins, les décors un peu « carton pâte » (avec notamment ces magnifiques fausses torches qui ont visiblement bien plu au réalisateur …), un ordinateur toujours allumé est posé à coté des grosses caisses, renvoyant sa lueur bleutée dans l'obscurité de la salle. La très bonne surprise vient du son qui est très convenable, toutes les subtilités de composition sont perceptibles. Au niveau des bonus, on est très loin des grandes productions avec leur 12 heures de concerts mal filmés et inaudibles, ou de la série interminable de clips. Là, c’est beaucoup plus succinct, 2 vidéos, un petit discours de Masha, et hop, l’affaire est dans le sac.

Vous l’aurez compris : Noch Velesova constitue une belle carte de visite, pour les metalleux un tantinet curieux. Plongez vous dans ce concert de 2h20 (quand même …) et quelque chose me dit qu’il y ait de grandes chances que vous lancerez des recherches pour vous procurer quelques bribes de la disco de ce groupe pas comme les autres.