«
Nevermind » à bénéficié de tous les qualificatifs élogieux ou non. On a lu ou entendu qu’il était incroyable, grandiose, superbe voire extraordinaire pour les critiques objectifs (humour…) ou bien que c’était commercial, trop accessible, littéralement du grunge propret ! «
Nevermind », c’est bien plus qu’un succès mondial, beaucoup plus que le simple chef d’œuvre auquel on l’a réduit. C’est l’opus le plus abouti de
Nirvana. Je vois ce second album comme une sorte de journal intime ; autant celui de Krist Novoselic,
Kurt Cobain ou Dave Grohl ; un véritable carnet de bord de trois amigos sur le chemin du couronnement fait de strass, paillettes, drogues, groupies et tout le toutim !
Kurt ne compris jamais vraiment ce qui lui tomba dessus à la suite du succès interplanétaire de «
Nevermind ». Des dizaines de millions de copies vendues et patatras ! La gloire est devenue leur pain quotidien. Loin de les plaindre (ce n’est pas mon genre), je constate simplement que cet album ; pierre angulaire de la discographie de
Nirvana ainsi que disque de la consécration ; deviendra le composant majeur du poison -la célébrité – qui tua psychiquement à petit feu
Kurt comme ce fut le cas il y a plus de deux mille ans pour Socrate, condamné à boire la cigüe. Le philosophe mourut de suite alors que la mort du leader de
Nirvana n’interviendra que trois ans après le triomphe du deuxième opus du groupe de Seattle.
Un bébé nage plus qu’il ne barbote dans l’eau. Accroché à un hameçon, un dollar sert d’appât.
Iconoclaste, provocatrice même que cette pochette de «
Nevermind ». Significative aussi…dès notre plus jeune âge, la société de consommation veut nous bouffer crus ! A partir de notre naissance, le capitalisme est sur les dents et ne se gênera pas pour nous rendre accros à l’argent et donc, esclaves d’un système où l’homme mange ses congénères !! Telle est le message de la cover du disque selon moi…
…le disque de la Légende en marche !
Iconique bon gré mal gré, «
Nevermind » est l’album le mieux écrit et le mieux composé du groupe ! Je vois d’ici les pro-
In Utero et les anti-
Nirvana me jeter cette première pierre que je n’aurais jamais osé leur lancer dans le cas contraire…Cet album est l’ultime expression saine d’esprit d’un corps à la dérive, coulant à mesure que son fondateur s’autodétruit par la dope, se désagrégeant petit à petit, à cause de l’insécurité intérieure, du nombrilisme et de la dépression de ce chanteur tourmenté et tourmenteur que fut et restera
Kurt Donald Cobain. «
Bleach » a été un disque brut, sans fard et révélateur du talent immense de
Nirvana et du devenir inouï du trio. «
In Utero » sera le requiem noir et violent d’une formation sous le joug d’un auteur/compositeur/interprète railleur, acerbe et désormais plus tyrannique que jamais. Le clap de fin pour
Nirvana ! Mastodonte à la fois magnifique et belliqueux. «
Nevermind », pour sa part, est une envolée mélodique de premier plan. Un album dans lequel
Kurt confie ses turpitudes, dépeint son monde intérieur et s’exprime sur ce qu’il le touche ou l’obsède. Bref, « Me,myself and I » (Moi, moi et…moi), du pur Cobain qu’on le veuille ou non ! «
Nevermind » est constitué de narcissisme, de compositions du tonnerre de
Zeus et d’atmosphères très diverses pour un résultat qui ne pue ni l’opulence sonore i ne dégouline d’un prétentieux dépouillement musical…le rendu final n’est ni blanc ni noir, c’est juste un exemple rêvé de puissance rythmique et de mélodies lancinantes…
Classique des classiques du groupe, «
Smells Like Teen Spirit » ; dont le titre a été inspiré par une publicité pour du déodorant ; m’as longtemps plu avant de me lasser. On connaît (presque) tous ses trois couplets langoureusement chantés par
Kurt Cobain, son refrain mythique et bon enfant et sa compo inoubliable, tout ça en a fait LE tube rock alternatif de la fin du XXe siècle mais aussi le titre le moins surprenant de l’album. Par contre, « Polly » et son histoire de rapt ambigüe est toujours plaisante à écouter en fermant les yeux ! Nulle batterie ou basse, juste
Kurt et sa
Jaguar. Juste ce chant posé comme la folie tranquille du personnage campé ici par le chanteur, des vocaux sereins accompagnés merveilleusement par un jeu de 6-cordes simple et efficace. Somptueuse ballade. «
Lithium » et son groove savoureux ou encore «
On a Plain », morceau fougueux et autocritique m’ont autant marqué que le romantisme sombre de «
Drain You » dont les lyrics suivants : « Chew your meat for you/Pass it back and forth/In a passionate kiss/From my mouth to yours because…I like you » ont été écrit à l’attention de Tobi Vali, chanteuse et batteuse du groupe de punk-rock
Bikini Kill, dont il fut le mec pendant quelques mois (n’empêche qu’ils sont un peu bizarres, ces lyrics ! Mais l’amour est quelque chose de si étrange en lui-même !). N’oublions pas le vigoureux «
In Bloom » et son phrasé entre vocifération et érotisme ou encore «
Come As You Are » avec sa ligne de basse aqueuse voire sous-marine et la manière délicate avec laquelle
Kurt prononce « Memory », en l’hispanisant. « Something In The Way », morceau clôturant en douceur «
Nevermind », est le témoin d’un chanteur sans nul doute échauffé à l’héro’, qui balbutie son texte avec fragilité et lenteur, en communion avec le violon. Languissant, certes, mais trouvant dans la longueur une mélodie à son apothéose et dans la langueur, une vulnérabilité sublime car humaine…
Avec ses compositions variées et inspirées, ses textes touchants et superbement interprétés, «
Nevermind », de par son équilibre entre mélodie et force et grâce à toutes les inspirations glorieuses de
Kurt Cobain (The Beatles,
Led Zeppelin, David Bowie et tellement d’autres…) deviendra et demeurera l’essence même du rock moderne, et ce pour encore longtemps.
Joyeux Noël à tous et à l’année prochaine !
Bj
@Lamikawet quer tu aime ou pas Nirvana et cet album ok , mais STP ne dis pas réputation surfaite car la tu ne respect pas le Personage et encore moins le groupe et se qu'il on fait pour la musique ( punk, metal , rock ) bref même des Deathters accros au blast beat ( comme moi ) reconnaissse que cet album et se groupe on fait beaucoup pour notre musique .
bref tu y vas fort quand même Arachide.
Presque trois décennies après le crime, je me résous enfin à faire comparaître le principal accusé sur les bancs du tribunal, ce serial-killer sans pitié qui assassina, peut-être malgré lui, presque tous les groupes de Metal que j'adorais en à peine quelques mois au début des années 90.
Car je l'avoue : je n'ai JAMAIS écouté aucun album de Nirvana, que je détestais par principe au même titre que Rage against the Machine, Soundgarden et autres Faith No More, tous ces groupes à dreadlocks et chemises à carreaux qui en quelques semaines à peine s'étaient mis à squatter les couvertures des magazines et les devantures des disquaires, reléguant mes chers Iron Maiden, Helloween, Mötley Crüe et consorts au rang d'antiquités poussiéreuses et obsolètes. La messe était dite : je détestais le Grunge, sans même en avoir jamais réellement écouté, et Nirvana était pour moi la quintessence absolue du déclin musical des 90's.
Puis le temps passa, la mode aussi… Le Heavy metal traditionnel est depuis revenu en force et a retrouvé tout son lustre d'antan, comme en témoignent les têtes d'affiches des festivals les plus gigantesques et le prix affolant des places de concerts qui pourtant s'arrachent… Kurt Cobain est mort, le Grunge n'est plus aujourd'hui qu'un style musical parmi tant d'autres, devenu à son tour gentiment désuet. La curiosité et peut-être une certaine ouverture d'esprit liée à l'âge aidant, je me suis donc enfin résolu à acheter cette galette et à lui donner sa chance, un peu comme le premier RATM que j'avais mis vingt ans à acheter.
L'heure du jugement est arrivée, mais au vu des charges retenues contre lui, l'accusé a quand même intérêt à avoir de sacrées circonstances atténuantes… Allez, Play !…
Merci pour la kro ! :)
Bon, je me suis enfin décidé à acheter et écouter attentivement Nevermind, album qui ne cesse de déchainer les passions à tous les égards, et ce même après 30 ans d'existence ! Alors pour moi ce n'est pas le chef-d'oeuvre décrié par tants, et encore beaucoup moins l'album bidon à la réputation purement médiatique surfaite. C'est simple: Nevermind est un album plutôt créatif et assez efficace, mais sans me procurer les mêmes émotions que par exemple un Superunknown ou un Dirt.
Nevermind représente l'esprit grunge dans toute sa représentation, tant musicalement parlant que dans l'image qu'il dégage, mais sans le côté sombre ou la compléxité musicale qu'on en fait d'autres formations. Il y a clairement un esprit punk qui en est dégagé dans tout ça, et qui justifie son aspect plus direct et efficace. J'y ai passé de bons moments à l'écouter, mais pas au point de l'ériger au rang de pièce maîtraisse ou que sais-je. Je comprends qu'il ai eu un tel succès à l'époque (le contexte culturel ayant BEAUCOUP joué), et que Nirvana qoit vu comme le plus grand représentant du grunge, mais franchement sans même prendre en compte tout ça, Nevermind mérite sa place de classique intemporel du grunge. Je continuerais très probablement à l'écouter assez régulièrement, ces riffs et ces vocaux ne me quittent pas si facilement ! Et je fais partie de ceux qui pensent que le riff de Smells Like Teen Spirit mérite d'être l'un des riffs les plus célèbre au monde.
Maintenant il faut juste que ces débats passionnels cessent un peu parce que bon, 30 ans après je crois qu'il est temps de passer à autre chose...
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