Modern Vintage

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14/20
Nom du groupe Sixx:AM
Nom de l'album Modern Vintage
Type Album
Date de parution 07 Octobre 2014
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album49

Tracklist

1. Stars 03:50
2. Gotta Get It Right 03:13
3. Relief 04:21
4. Get Ya Some 03:27
5. Let's Go 04:22
6. Drive 04:31
7. Give Me a Love 04:04
8. Hyperventilate 03:42
9. High on the Music 03:41
10. Miracle 03:21
11. Before It's Over 03:52
Total playing time 42:24

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Sixx:AM


Chronique @ Eternalis

12 Octobre 2014

Nikki sort l'album le plus sage et guimauve de sa carrière avec "Modern Vintage", respirant le sucre

La vie de Nikki Sixx est une longue liste de débauche, de sexe, de violence, d’autodestruction et de délires en tous genres.
Nikki Sixx ; c’est avant tout l’archétype du rock n’roll, du type pas forcément talentueux musicalement (il avoue lui-même avoir été longtemps le moins bon musicien de Mötley Crüe, mais le meilleur compositeur) mais qui possède un charisme, une identité extrêmement marquée et un comportement de chien fou aussi détestable qu’attachant. C’est grossièrement le connard que l’on adore, la star qu’on aime détester, celui qui fume, boit et se drogue comme un cinglé mais qui a survécu à tout alors que certains ne vivent pas un dixième avant de faire une quelconque overdose de produits illicites. On se souvient de sa double overdose à l’héroïne en 1987, des paris ignobles réalisés avec Ozzy Osbourne (lire "The Dirt" pour plus de détails) ou encore de son passage à la rue alors qu’il était déjà une rockstar après "Shout at the Devil". Bref, la vie telle qu’elle était conçue par les rockeurs américains dans les années 80. Alors forcément, même s’il s’est calmé, si Mötley vit ses dernières heures, même si l’époque n’est plus la même et qu’un type faisant ça aujourd’hui serait traité comme le pire des trous du cul, malgré tout ça, un nouvel album de Nikki Sixx est toujours un petit évènement dans un quotidien trop propre, lisse et aseptisé de la vie normale.

Projet très personnel et quasi autobiographique, Sixx :AM est initialement l’idée d’un album, "The Heröin Diaries", venu soutenir la sortie du livre du même nom centré autour de l’année 1987 de Nikki, celle-là même où le bassiste est passé du crack, de la cocaïne ou du speed à l’héroïne pour découvrir une nouvelle dépendance, un nouveau type de drogue et sombrer plus profondément que jamais, dans les méandres d’un passé qu’il rejetait, d’un présent qui ne lui convenait pas et d’un avenir qu’il occultait en bloc, préférant rester seul à se défoncer plutôt que sortir, écrire ou même renouer des liens avec des proches ayant depuis longtemps désertés.
L’album, très touchant et prenant, bien plus calme que ce que l’on connaissait de Nikki, rencontra un fort succès et mis en lumière un chanteur contant magnifiquement l’histoire déchirante et finalement piteuse de cette année charnière. Ainsi, "This Is Gonna Hurt", avec le même line up et toujours James Michael au chant, sorti quatre ans plus tard mais dans une optique plus ouverte, plus commerciale et pop. Le rendu était moins profond et moins torturé, plus lumineux et réalisé dans un esprit live, visant à tourner pour promouvoir le groupe, laissant de côté le piano qui fut l’un des instruments principal du premier opus.

"Modern Vintage". Qu’attendre d’un tel titre d’album ? Un retour aux sources plus rock et crade ? Au contraire une direction moderne et appuyé par le chant bien plus FM de James (en comparaison avec Vince Neil) ?
On retrouvera plus de la deuxième option dans ce nouveau disque, utilisant à outrance une modernité avec laquelle Nikki est finalement peu familière, si l’on excepte un "Generation Swine" portant toujours à débat de par son orientation industrielle mais en aucun cas electronico-pop comme c’est le cas ici. Disons-le clairement : Nikki sort l'album le plus sage et guimauve de sa carrière avec "Modern Vintage", respirant le sucre et les paillettes mais fort peu la sueur et la bière, encore moins la douleur et la difficulté de la vie. Tout est ici propre, javellisé, clinquant comme une parure de strass mais tellement peu en adéquation avec le personnage qu’on se demande bien ce qui a pu passer par la tête de Nikki en composant ce disque.
Le clip de "Gotta Get it Right" avait semblé être une mauvaise blague. Des « houhouhou » toutes les vingt secondes, un riff clean d’une banalité affligeante, un vocaliste tellement propre sur lui que rien ne ressort de son interprétation, une batterie sous forme de boite à rythme ringarde (tant le son est lisse notamment) et un refrain qui ferait peut-être bouger les plateaux télé mais tellement has been quand on connait l’homme, quand on sait ce qu’il a créé, quand on repense à son immense carrière et l’impact des centaines de refrains qu’il a écrit par le passé. On se prend alors à penser que le groupe est sur une major, qu’il fallait un clip et que ce n’est probablement pas représentatif de l’album. Mais si…

"Stars", qui ouvre l’album, est à peine plus crédible. Le riff est d’une platitude extrême (si on peut appeler ça un riff), les lignes vocales sont certes pleines d’une certaine fraicheur mais le problème est que rien ne s’en dégage, ni émotion ni force. "Get Ya Some" lui aussi, à la mélodie acoustique, aurait pu renouer avec la force du premier disque mais encore une fois, il faut qu’il y ait ces gimmicks vocaux « tutututu » énervants et niais au possible et empêchant la moindre empathie pour le morceau. Non pas que l’on demande forcément la même crasse qu’un "Shout at the Devil", la puissance d’un "Dr Feelgood" ou la magie intemporelle d’un "Too Fast for Love" mais l’univers déployé ici est à des années lumières de ce qu’on attend d’un homme aussi torturé que Nikki, ayant vécu autant de galères et de douleurs, semblant prostituer son art au profit d’une musicalité biaisée et faussement moderne.
Tout l’album est une vaste farce de pop commerciale bien faite, bien réalisé dans le genre et parfaitement dans le rang (pas une chanson de plus de quatre minutes) mais est-ce qu’on a envie d’entendre un sous-Muse comme sur "Hyperventilate" quand on écoutes Sixx :AM ? Je ne pense pas non.

On retrouve un semblant de réalité sur un "Drive" touchant et sensible ou sur un "Relief" plus rock n’roll bien qu’ayant de sérieuses difficultés à montrer les crocs. Le coup de grâce viendra en revanche de "Miracle" touchant le fond et qui n’aurait peut-être pas été de trop sur le dernier disque d’un des DJ gagnant leur vie à Ibiza. Une totale incompréhension de la part du ‘sieur qui corrompt complètement son image et l’âme de sa musique.
Ainsi, est-ce que "Modern Vintage" est un mauvais album ? Intrinsèquement non mais ce n’est absolument pas la musique que nous avons envie d’entendre, ce n’est pas ce à quoi nous a habitué Nikki et surtout c’est en total décalage avec le reste de sa discographie. Un autre artiste proposerait un opus aussi easy listening que ce ne serait pas forcément choquant mais ici, la provocation (si s’en est une) va véritablement trop loin, sacrifiant l’authenticité au profit d’une salade sans saveur, arôme ni assaisonnement. Certains critiquaient le trop grand opportunisme de Tommy Lee avec Methods of Mayhem mais le mot prend une autre dimension avec ce troisième album. Chacun pourra prendre la teneur de cette affirmation, mais ce n’est pas la tournée d’adieu de Mötley Crüe qui me fera oublier que Nikki Sixx vient de retourner sa veste sur cette surprise de bien mauvais goût.

8 Commentaires

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Celldweller55 - 14 Octobre 2014: Juste pour pinailler mais "SON album le plus guimauve de SA carrière" ça sonne un peu petit nègre ^^
Elvangar - 14 Octobre 2014: C'est surtout pas français :p ...
Eternalis - 15 Octobre 2014: J'y avais pensé en le voyant en gros mais j'ai pas pris le temps de le changer :D
Manaki - 30 Octobre 2014: je viens de recevoir l'album. En ouvrant le livret j'ai vu la mention comme quoi toute les chansons (sauf une) sont écrites par James Mickael... En vérifiant les albums précédents : le premier était écrit exclusivement par Sixx, le second était une co écriture sixx/Mickael.. et ce dernier Mickael uniquement. La voilà la raison de l'évolution. Le bébé qu'est Sixx:am n'a pas qu'un seul père finalement ! ;)
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