Modern Primitive

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17/20
Nom du groupe Septicflesh
Nom de l'album Modern Primitive
Type Album
Date de parution 20 Mai 2022
Style MusicalDeath Symphonique
Membres possèdant cet album88

Tracklist

1.
 The Collector
 04:03
2.
 Hierophant
 04:05
3.
 Self-Eater
 04:27
4.
 Neuromancer
 05:01
5.
 Coming Storm
 04:50
6.
 A Desert Throne
 04:18
7.
 Modern Primitives
 04:11
8.
 Psychohistory
 03:34
9.
 A Dreadful Muse
 04:09

Bonus
10.
 Salvation (Orchestral)
 06:07
11.
 The 14th Part (Orchestral)
 04:11
12.
 Coming Storm (Orchestral)
 04:51

Durée totale : 53:47

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Septicflesh


Chronique @ Eternalis

24 Juillet 2022

Un certain équilibre, sans véritable prise de risques, qui inscrit "Modern Primitive" dans une évidente continuité

“This is the World We Have Made”

Voici le message pessimiste, presque apocalyptique, qui accueille l’auditeur qui ouvre le livret ou le vinyle de Modern Primitive. Face à cette statue évoquant l’antiquité mais également la moderne d’un principe de plastination toujours aussi troublant, ne portant non pas une tablette mais une tête de femme dans une main et posant devant un bâtiment évoquant inexorablement la fin des temps.
Le concept n’a rien de joyeux. Évocation d’un certain retour aux besoins primaires malgré notre intelligence et notre quête incessante de modernité et d’expérimentations technologiques.

Cinq longues années après "Codex Omega", SepticFlesh est de retour. Peu de surprises désormais sur le style pratiqué, l’ambiance ou la production tant les grecs, depuis leur retour et "Communion", ne font que renforcer et affiner une recette ayant trouvé son paroxysme avec le fabuleux "The Great Mass". "Titan" avait pu décevoir, non pas pour ses compositions plus sombres et tribales mais pour la production de Logan Mader qui ne rendait que peu justice à la grandeur et l’amplitude de la musique des frères Christos et Spiros. "Codex Omega", première collaboration avec le fameux Jens Bogren (Katatonia, Angra, Arch Enemy, Opeth …) pour un disque plus détonnant, bombastic même et avec une richesse musicale assez impressionnante, particulièrement dans la démesure de ses chœurs. Forcément, "Modern Primitive" s’inscrit dans une certaine continuité, probablement un peu trop …

Lorsque "The Collector" surgit, après une introduction acoustique très cinématographique, évocatrice du néant et des éléments, la production nous colle directement au siège. Jens Bogren est encore à la manœuvre et tout y est parfait, massif, imposant et parfaitement mesuré. La voix de Seth Siro est fidèle à elle-même, plus démoniaque sur les passages lents mais moins puissante sur les instants intenses. Le tempo est relativement lent sur ce premier titre, rappelant justement les ambiances de Titan auxquelles s’ajoutent un lead mélodique de guitare typiquement méditerranéen, signature ayant peu à peu disparu sur de nombreux titres des grecs. Les orchestrations n’arrivent en force qu’avec "The Hierophant", aux cordes très en avant sur un riff assez monolithique et très death dans l’esprit. Sotiris, qui se révèle très présent sur le disque, fait une première apparition fantomatique et toujours aussi théâtrale, puis le titre prend des allures apocalyptiques le rapprochant de Communion.

Ces deux titres sont assez représentatifs de ce que sera ce nouveau disque. Un mix d’influences des opus précédents, avec un retour à des passages plus glauques et crus, sans orchestre, pour faire des moments symphoniques des instants encore plus épiques ou cérémoniaux, presque incantatoires parfois. Un certain équilibre, sans véritable prise de risques, qui inscrit "Modern Primitive" dans une évidente continuité de l’empire qu’il a créé et contribué à façonner depuis 15 ans (emmenant avec eux une quantité incroyable de groupes tentant vainement de copier leur recette magique).
"Coming Storm" marquera pour sa connotation très noire, ses orchestrations complètement folles (entre "Dark Art" et "Mad Architect") et la violence qui en ressort (Krimh impose des blasts avec une domination sans pareille sur le reste du spectre sonore). Il en sera de même pour le très intense "Psychohistory" au riff à couper au hachoir (dans l’esprit dans "Sangreal" mais avec un côté plus lent et old school) et aux cuivres renforçant encore la violence du titre, donnant cette sensation grisante de se faire broyer par les démons de l’enfer.

"Neuromancer" prend cet aspect plus lourd et massif, moins symphonique (l’orchestre de Prague s’y faisant plus subtil et moins utilise moins les cuivres). L’intervention de Sotiris, une fois de plus, apporte cette touche si créative par son timbre unique qui, s’il ne conviendrait pas sur la totalité du disque, permet de varier les tessitures lors de ses interventions. Il en est de même sur le titre éponyme, qui reprend des codes similaires à "The Collector". Ouverture acoustique, riff très grave, chœurs lointains évoquant une cérémonie ritualiste et un Sotiris que l’on imagine encapuchonné, prêcheur au côté du démon hurleur. L’aspect mélodique qui émane de ces passages contrebalance complètement avec les riffs très crus des couplets. Cette même dualité transparaît dans "Self-Eater" qui navigue entre une brutalité extrême et de nombreux passages contemplatifs avec chœurs féminins et nappes orchestrales d’une grande pureté.

Ce qui ressort néanmoins, après plusieurs écoutes, de "Modern Primitive", est cette grande impression d’homogénéité et de continuité vis à vis de ses prédécesseurs. Il est peu dire que de nombreux groupes aimeraient n’avoir ne serait-ce qu’une fois dans leur carrière un disque comme celui-ci mais parler des grecs nous oblige à être exigent et force est d’admettre que nous ne sommes pas subjugués comme lorsque "Communion" ou "The Great Mass" sont sortis. La faute à un manque de surprise, à un cahier des charges (certes immense) parfaitement rempli et une impression qu’un certain confort s’est installé dans la composition. On parvient difficilement à ressortir de futurs classiques, des titres déterminants qui placeraient Modern Primitive dans la catégorie au-dessus. Un plaisir à écouter, mais inévitablement en dessous des chefs d'œuvres du passé. Telle est la faille des géants dans le temps.

3 Commentaires

19 J'aime

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Ensiferum93 - 27 Juillet 2022:

Merci beaucoup Eternalis pour cette chronique, avec laquelle je suis en accord. Un ressenti de "bloc" sur cette galette mais sans réel morceau qui se démarque en dehors des parties chantées qui ajoutent une touche que j'aime particulièrement avec ce timbe si caractéristique. Et la brièveté de l'ensemble (pour la version sans bonus) accentue encore mon impression de "trop peu". Mais comme tu le dis si bien, c'est simplement qu'il souffre de la comparaison avec les monstres passés. 
Toujours un plaisir de te lire :)

Eternalis - 31 Juillet 2022:

Merci du commentaire wink

 
Madness77 - 28 Janvier 2023:

Merci pour la chronique très bonne. Avec codex omega sûrement que le groupe a atteint un paroxysme artistique qui sera très dur à renouveler soit le groupe grec joue la continuité soit il essaie de repartir vers une nouvelle direction. Le groupe a donc choisit la première solution cela nous donne un très bon opus malgré tout fort logiquement en deçà de son prédécesseur. La note de 15 me paraît très juste. 

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