Deux ans après un
Shogunate Macabre violent et six ans après un
Thousand Swords épique,
Whispered nous offre leur dernier trophée de bataille à se mettre entre les oreilles.
Ça commence avec une intro tout juste dans la bonne durée de temps. Un japonais au loin lance la danse de Chi qui, immédiatement, nous imprègne d’un mysticisme oriental. Dès que l’immersion est commencée,
Strike! nous rentre dedans de plein fouet.
Strike!, qui nous avait été offert en avril lance superbement le bal. On y retrouve les éléments d’un
Whispered en forme; cris de guerriers samouraï, shamishen, kotos et un metal énergique. Énergique, bien structurée, ornée d’instruments japonais. En apprenant à la connaître on se laisse facilement bercer (ou headbanguer) sur les 4 minutes 49 du morceau.
Le morceau est suivi de
Exile Of The Floating World qui est baigné de Black
Metal. Sombre, enivrée de noirceur, avec des inspirations de musique de cirque. Cette pièce est un bel aperçu de la profondeur des compositions et de l’âme qui habite l’album. Suivi de
Sakura Omen qui fait office de la ballade de milieu d’album tout comme l’ont été Death
Cold Insisde et
Lady Of The
Wind, mais en moins doux et avec plus de distorsion. Probablement le morceau le moins riche de l’album, mais heureusement, chose rattrapée par la suite.
L’album comporte des riffs et des solos qu’on aura moins tendance à retenir. Des mélodies riches et prenantes sont généreusement distribuées tout au long de l’album. Que ce soit par les guitares ou par les instruments japonais et l’orchestration symphonique. Le son est dans la même lignée que
Shogunate Macabre; plus vif, plus tranchant et bien gras. Le mix est très réussi, les instruments prennent toute leur place sans se marcher les uns sur les autres, la profondeur des instruments crée une musique en trois dimensions qui nous permet de voyager à travers le temps et l’imagination.
Whispered offre encore une fois des morceaux tous distincts les uns des autres, avec leur propre structure, de nombreuses surprises et ce, sans tomber dans la redondance ni se marcher sur les pieds.
Le thème principal s’affirme davantage sur cet album avec des histoires de samouraï savamment enrobés de contes traditionnels et de mythologie. La narration est toujours au rendez-vous offrant un support très agréable. On sent la couleur de l’artwork signé ToK à travers la musique. Le livret est encore une fois très beau, avec des estampes japonaises apposées sur le washi.
Metsutan termine avec une pièce d’une dizaine de minutes comme à l’habitude du groupe. Autant les autres morceaux de cette taille étaient plus difficiles à accrocher entièrement, autant
Whispered a réussi avec brio à nous rendre accro à leur pièce de douze minutes cette fois-ci. C’est sur cette pièce que l’artwork prend son sens avec la légende du dragon de l’île d’Enoshima et la déesse Benzaiten. Composée de quatre actes, elle clôt à merveille l’album.
L’album est très, très bien construit et mixé, mais demandera un effort de plusieurs écoutes à l’auditeur pour qu’il comprenne et apprivoise l’offrande qui lui est offerte.
Whispered nous offre ici un voyage sans précédent, plus intense et riche que ses prédécesseurs. Comparé à
Shogunate Macabre, les morceaux sont mieux ficelés entre eux et plus complices les uns aux autres. On peut sentir la passion de la musique à travers cet album de haute qualité. La musique est construite pour créer un ensemble et non un support envers quelques instruments. Sur ce point, le groupe a beaucoup gagné en maturité en maîtrisant cette symbiose musicale.
Je termine avec mes pièces fortes de l’album :
Exile Of The Floating World (03), Tsukiakari (07),
Warriors of Yama (08),
Victory Grounds
Nothing (09) et Bloodred
Shores Of Enoshima (10).
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