Depuis l'excellentissime EP
Conquer, la suite de la destiné des Suédois de
Rocka Rollas est devenue source de curiosité. Le moindre soubresaut, et notamment annonçant possiblement la sortie d'un nouvel effort, attisait cette impatience non feinte qui caractérisait nos esprits avides. Loin de ces premiers pas défendant un Heavy
Metal pourvu de ces accents récurrents très empreints d'une fébrilité et d'une ferveur souvent proche du Thrash
Metal (accents aussi mis en exergue par ces voix aigues et écorchées), cet effort avait su, en effet, exciter nos appétits à l'égard d'une formation qui jusqu'alors, soyons francs, n'avait suscité qu'une indifférence polie.
Réjouissons-nous car l'année 2013 est celle que le groupe aura choisis pour son nouvel assaut. Bien évidemment, votre humble serviteur ne pouvait se soustraire à l'analyse stratégique des qualités, et accessoirement des défauts, les plus notoires de cette nouvelle offensive intitulée
Metal Strikes Back.
Pour démarrer son pamphlet, soyons tout à fait honnête en précisant que ce disque n'est rien moins que la parfaite synthèse de ces deux prédécesseurs. Vif et agressif comme le fut, en partie,
The War of Steel Has Begun (2011), il n'oublie cependant jamais de divaguer en ces terres plus traditionnelles, aux riffs plus épais, que nous proposait
Conquer (
2012). Une musique que nous pourrions définir, pour schématiser maladroitement, comme une sorte de Heavy
Metal aux relents Speed
Metal très prononcés. Ou plus simplement comme un propos sur lequel les ombres de
Blind Guardian,
Running Wild, Iron maiden ou
Judas Priest planent tant que bien souvent certains chemins empruntés par la formation originaire de Gävle nous rappellent aux bons souvenirs de ces heures où les formations suscitées brillaient.
Pour illustrer l'excellence de ce collectif, mais aussi ses influences, parlons de titres aussi séduisants que le vif
Night of the Living Steel qui ouvre les hostilités sous les meilleurs augures et qui nous propose d'emblée une filiation évidente avec la scène allemande, et notamment celle prônée par Hansi Kursch et consorts. Evoquons un Metalive aux riffs remarquables et aux excellents refrains. Mais aussi un
Metal Strikes Back très convaincant ou un
Warmachine From
Hell enrichit de certains passages que l'on jurerait issue de The Clansman (Iron Maiden - Virtual XI (1998)).
L'ensemble étant d'une cohérence et d'une efficacité redoutable, d'autres chansons auraient pu, elles aussi, parfaitement être citées en exemple.
S'agissant de l'épaisseur délicieuse et de la délectable lourdeur de la prestation livrée ici, précisons également qu'elle est aussi, en partie, due à une production désormais appliquée et soigneuse sur les lignes de basses alors que, très clairement, ce ne fut pas toujours le cas autrefois. Et que, de surcroît, elle est également à mettre au crédit d'un chanteur, Joe Liszt, au timbre plus profond et plus grave que celui de Josef qu'il remplaça à partir de
2012.
Une fois encore ce
Metal Strikes Back est pourvue d'une pochette épique, si tant est que ce qualificatif ait encore un sens, sur laquelle on peut distinguer un guerrier nordique musculeux, le marteau à la main, nous surplombant, et prêt à nous porter un coup que l'on imagine terrible. Cette admirable illustration, dans l'exacte continuité de
Conquer, n'est pas sans nous évoquer certaines de celles, non moins admirables, ornant quelques-uns des travaux de
Molly Hatchet.
Rocka Rollas confirme donc tout le potentiel qu'ils nous avaient laissé entrevoir sur son effort précédent.
Metal Strikes Back est un œuvre aboutie, variée et enthousiasmante qui démontre que le salut du genre est encore possible loin des atermoiements stériles de certains de ses illustres représentants.
Je regrette juste de ne pas avoir réussi à convaincre Stormspell Records de me l'envoyer avant sa sortie. Je pense qu'avec une chronique en home, le groupe aurait pu bénéficier d'une exposition plus large et, peut-être, convaincre quelques curieux supplémentaires...
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