Et si je vous parlais de
Dimmu Borgir ? Non ? Pourquoi ? Je vois... Trop grandiloquent pour vous. Bon, et que penseriez-vous d'un petit
Nightwish, c'est-y pas tout bon ça ? Ah... On n'a pas envie de causer "female voices" non plus à ce que je vois... Bien. Laissons donc un peu les nordistes de leur côté, et allons voir ce qui se trame ailleurs. Au pays de la pizza et de la mozzarella, par exemple. Au pied du Colisée, plus précisément. À
Rome (ou en tous cas dans ses alentours), pour ceux qui ne suivent pas. C'est ici-bas que
Stormlord, formation Black symphonique, prit racine en 1991. Mais il aura fallu attendre 1999 pour qu'un véritable album studio voit le jour.
Supreme Art of War,
At the Gates of Utopia et
The Gorgon Cult sortirent à intervalles réguliers, le groupe avançant au gré du temps et sans se presser. En ce qui concerne ce
Mare Nostrum, c'est quatre ans qu'il aura fallu attendre. Et l'on était en droit de n'espérer qu'une chose : un disque de qualité.
Quelques bonds rapides de piste en piste peuvent mettre en lumière un premier constat : ils ne se sont pas foutus de nous en ce qui concerne les éléments symphoniques (très réussis, bien loin de sombrer dans le "kitch") et mélodiques. Arpèges, cordes, chœurs féminins (dosés, voire rares, que les plus frileux à ce sujet se rassurent), claviers, en n'omettant pas de passer par quelques instruments traditionnels, tout y est. Approfondissons.
Le morceau-titre entreprend d'ouvrir le bal (c'est un procédé qui a tendance à me déplaire, car il n'est pas rare de voir un album perdre en intensité une fois la chanson éponyme encaissée, mais passons). Tambours épiques, fond symphonique qui ne ferait pas tâche au générique d'un film d'heroic fantasy... Le cliché est présent mais vite balayé : tout éclate après un peu plus d'une minute, et cela avec un riff Black bien ancré dans l'air du temps (j'entends dissonant mais pas crade pour un sou, et très puissant), appuyé par des orchestrations qui pourraient en faire pâlir plus d'un. Les musiciens savent faire la part des choses entre symphonie, mélodie et
Metal pur et dur, mixant le tout de manière à ce que cela s'accorde sans que l'on puisse se demander si leur assemblage tient réellement la route.
Une excellente mise en bouche, suivie d'un morceau n'exploitant pas du tout le même filon. En effet, "Neon
Karma" est en marge des autres titres, plus axé Death mélodique que Black symphonique. Le plus agréable dans tout ça, c'est que ça colle. La chanson s'insère sans problème dans la tracklist, et inclut une dose respectable d'éléments intéressants : riffs mélodiques, choeurs masculins façon "latin lover", refrain facilement mémorisable entouré de passages plus recherchés, claviers "à la suédoise"... Les influences diverses du groupe se marient sans mal, et nous livrent une musique riche.
LA grosse surprise vient, en ce qui me concerne, de "The Castaway". Je vous parlais de richesse, et il se trouve que la recherche musicale sur ce morceau me semble avoir un intérêt particulier. Il s'agit d'une ballade sur laquelle les guitares électriques ont été rangées au placard, laissant le champ libre aux guitares acoustiques et à une basse envoûtante, aux orchestrations lyriques, à un chant hurlé toujours à sa place habituelle sans que cela ne gêne ou n'entame la musicalité. Les airs sont sublimes, on perçoit sans mal les images d'une épopée en mer, grisante et exceptionnelle. C'est une pièce musicale inqualifiable.
Il serait toutefois incorrect de parler d'un album exceptionnel sur toute sa longueur. L'auditeur fera sans doute la part des choses entre les titres superbes, et d'autres moins intéressants ("
Scorn", "
And The
Wind Shall
Scream My Name") où l'originalité est éclipsée au profit d'une musique directe. Ces derniers ne sont certes pas à jeter, mais n'ont pas la carrure pour rivaliser avec les bombes qui les entourent. Le mixage étant pratiquement irréprochable et les orchestrations toujours justifiées (un très bon point), chaque morceau passe comme une flèche et l'ennui peine à pointer le bout de son nez (à vrai dire, il n'y parvient pas).
Après un "
Dimension Hate" plus enragé (quelques excellents blasts et une double pédale qui chauffe), la chanson "
Stormlord" imposera une conclusion épique se rapprochant des sentiers parcourus par le premier titre du disque, mais toujours avec finesse.
Mare Nostrum est un rival sérieux qui regarde bien en face tous les concurrents scandinaves sans sourciller.
Stormlord affirme sa personnalité, et enveloppe son Black symphonique d'influences éclectiques ainsi que d'une aura méditerranéenne perceptible. Dépaysant, rafraîchissant, je pense que nous avons là un disque de qualité.
16/20
Il fallait aller chroniquer Tyr, Amon Amarth ou Stormwarrior...
pour ma part un excellent album que j'écoute avec un plaisir non dissimulé...
Bref l'album est un chef d'oeuvre a mon avi il ne manque pas grand chose (voir rien!).
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