Stormlord, cette formation italienne originaire de
Rome, officie dans son registre Death/Black symphonique depuis maintenant trente longues années ! Avec six albums à leur actif et un line-up relativement stable depuis quelques temps, ils nous offrent un dernier album incroyablement riche et d'une maturité à toute épreuve !
Dire que je suis un fan de la première heure serait mentir, puisque je les ai découverts avec l'album "
The Gorgon Cult" sorti en 2004. Cet opus ne m'avait pas marqué au même point que ce dernier "
Far", mais avait contribué grandement au suivi du groupe jusqu'à aujourd'hui.
Il est triste à dire mais "
Mare Nostrum", sorti en 2008, avait malheureusement fait prendre un peu le large aux Italiens avec malgré tout de bonnes compositions mais qui sentaient un peu le vide et la fatigue. Heureusement, le brouillard a l'air de s'être dissipé et la guerre est de retour. Avec l'arrivée de Riccardo Studer au synthé en 2011, il a considérablement contribué à donner un nouveau souffle au groupe avec, disons-le clairement, une maîtrise plus poussée de l'utilisation des samples dédiés aux parties symphoniques, et ce, depuis l'album "
Hesperia".
Celui qui nous intéresse, "
Far", ne déroge pas à la règle et s'inspire toujours des mêmes recettes de riffs épiques qui leur sont si chers, mais en mieux. Tantôt langoureuses, tantôt agressives, les mélodies sont qualifiées d'épiques mais en deviennent inévitablement des hymnes tant leur intensité et leur cohérence sont superbes.
On le sait depuis perpète, la recherche est le maître mot de
Stormlord et c'est ce qui plaît tant aux fans ! La cohésion des musiciens leur est essentielle pour la composition et l'évolution fait partie intégrante de leur voyage qui nous porte vers de nouvelles contrées, de nouveaux combats, sans pour autant oublier leurs racines "italo-grecques" si bien ancrées.
Avec ce dernier opus, leur épopée nous emmène sans cesse vers des guerres navales plus grandes et sanglantes, en rappelle les utilisations de samples plus puissants se dirigeant inlassablement du côté grec, pouvant piquer parfois la vedette à Septic
Flesh sur l'orchestration très sèche à coups de violon et de cor de guerre, accompagnée de blasts et de vocaux orientés dans le growl comme le propose la piste "
Leviathan" qui ouvre les hostilités et qui nous met droit dans l'ambiance.
La piste éponyme, "
Far", est l'exemple le plus frappant à mon sens de ce que le terme Hymne a à offrir, révélant ces mélodies prenant aux tripes, ces chœurs féminins sublimés par les nappes atmosphériques rappelant timidement leurs confrères
Fleshgod Apocalypse tout en restant dans un registre très mélancolique mais épique au possible.
Une place est également faite aux chants clairs prenant un peu l'allure de chants de marins, comme sur la piste "Sherden" introduisant des rythmes à roulements de tambours avant d'envoyer la purée à gros coups de doubles et de growls bien efficaces. Les voix claires sont éparpillées aux 4 coins de l'album et restent bien plus discrètes que sur la première période du groupe, donnant ainsi une approche encore différente de leur musique. Finis les chants opéra typés drame-lyrique comme sur la piste "
Baphomet" de l'album "
The Curse of Medusa". Ici, on retrouve plus des chœurs de chants de guerre souvent courts et imparables, ou alors quelques voix plus calmes dans les graves, comme sur "Romulus" ou encore sur "
Far" (oui encore), plus typées
Power Metal moderne.
Techniquement, les riffs ne changent pas de ce qu'ils proposaient il y a quelques années. Toujours autant d'efficacité dans le shred, des vrais rouleaux compresseurs ! Ajoutez à ça une maîtrise impeccable des harmoniques, l'ajout de solos bien plus présents et techniques qu'auparavant et vous portez le résultat encore plus haut. Les blasts quant à eux sont bien plus présents au fil de l'album et collent indéniablement bien au décor. Alors oui, comparativement à l'opus "
At the Gates of Utopia" qui, rappelons-le, reste un condensé de rage claquant les boulettes de l'auditeur durant quarante-cinq minutes, l'album a un tempo un peu plus ralenti mais au feeling tellement plus prenant… puis bon, vingt ans ont passé aussi. Et c'est à ce moment-là que le terme "évolution" que j'employais juste avant prend un peu de son sens. La rage devient plus mélancolique, plus sentimentale mais tout autant présente.
"
Far" nous emmène loin, nous fait rêver, douter, boire et chanter quand il le faut. Le travail a été long, ardu mais payant car cet opus a franchi une étape importante en termes de qualité d'écriture, de production et d'exécution. C'est un sans-faute à mes yeux qui le place tout en haut de mes albums favoris, car oui, le sympho dans son intégralité a toujours fait partie de mes plaisirs coupables, tous genres confondus ! Là où le navire a pris un peu l'eau avec ses tentatives un peu approximatives avec "
Mare Nostrum", "
Hesperia" l'a réparé et "
Far" l'a consolidé !
Super, merci pour la chro ! Grand fan de la première et de At the Gates of Utopia, notamment, délicieusement kitsch et rentre-dedans, j'avais un peu perdu le groupe de vue après Mare Nostrum, justement, un peu trop sage et propre sur lui...
Je vais tâcher de réparer cette erreur grâce à ton très bon papier qui donne l'eau à la bouche !
Venant d'un connaisseur et d'un chroniqueur de talent tel que toi, je suis sincèrement ravi que ma chronique te plaise ! J'espère que tes futures écoutes reflèteront le texte que j'ai écris ! N'hésite pas à revenir me donner ton avis dès que tu l'auras écouté ;)
C'était triste de pas avoir eu de chro sur cet album depuis 2019, merci pour avoir réctifié ça !
Cela dit moi je l'ai un peu moins aimé celui là. Pour moi le meilleur dans les "récents" (depuis Mare Nostrum on va dire, là ou le groupe s'est vraiment mis à l'épique plus ou moins tel qu'il le fait encore aujourd'hui) c'est Hesperia qui m'avait mis une vraie claque à l'époque ! Mare Nostrum en effet souffre pas mal de la comparaison avec ses frères, que ce soit les plus anciens ou le plus jeune Hesperia justement, mais juste pour les chansons The Castaway et surtout Stormlord (pour moi la meilleure de leur discographie et une de mes préférées tous genres confondus) je ne regretterai jamais mon achat ;)
Par contre sur celui là, Sherden est une véritable perle, mais le reste m'avais moins marqué.
A réecouter cela dit, je ne lui avais malheureusement pas laissé de seconde chance...
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