Débarqué en
1994, soit quelques années après la sainte trilogie
Rotting Christ /
Varathron /
Necromantia,
Naer Mataron a longtemps souffert de la comparaison. Cantonné à la seconde division malgré une brève signature avec la section Undergrouns Activists de Season Of
Mist, le combo d’Athènes se bonifie toutefois avec l’âge en peaufinant son style, passant au fur et à mesure d’un Black
Metal relativement impersonnel à des sorties plus racées et notamment matinées de Death
Metal.
Pas illogique, les enfants Black
Metal lorsqu’ils grandissent et apprennent à jouer ont souvent tendance à revenir vers la Death en tant que musiciens…
A l’aube (dorée) de la sortie de ce nouvel opus Lucitherion (
Temple of the Radiant Sun) (2018), on pouvait se demander si les grecs allaient persévérer dans le Black
Metal du dernier album ou revenir au côté beaucoup plus Death
Metal de l’avant dernier, sans ambigüité
Naer Mataron a choisi la seconde solution. La question est d’ailleurs réglée dès les premières notes du furieux Prometheus Satanas qui ravage tout sur son passage tel
Infernal War /
Hate Eternal, et plutôt éloigné de leur opus précédent
And the Word Became
Flesh qui lorgnait (avec talent) vers les sphères atmosphériques / occultes de
Acherontas /
Nightbringer et vers la trilogie grecque citée plus haut. En revanche tout reste complètement Black
Metal au niveau des paroles, de l’imagerie et du concept en général.
The Ram, The Goat,
The Horn et son riffing redoutable fait immanquablement penser à
Behemoth époque
Thelema 6 / Zos Kia
Cultus auquel on aurait rajouté la voix profonde et guttural de Kaiadas, tandis que Dasha Maha Vidya pue
Hate Eternal à des kilomètres avec ses notes dissonantes et ses guitares à la Erik Rutan qui aurait « blackmetalisé » son jeu. Cette impression d’entendre la bande à
Nergal au sommet de sa forme revient de temps à autre, notamment sur le titre Septem, doté aussi de solos orientaux façon
Nile.
Le jeu de batterie rappelle aussi la Pologne, même si le respectable Asmodevs Draco
Dux ne va pas tout à fait aussi vite qu’
Inferno, on va le pardonner car il n’est pas seul dans ce cas… A noter que malgré un mix et un mastering au Hertz Studio qui a parfois tendance à ultra booster et uniformiser ce qu’il touche, le côté organique n’a pas été rogné par le gain de puissance sur ce disque.
Akhenaten Made for Ra montre même une facette légèrement mélodique au travers de riffs entêtants, preuve que trio sait varier les plaisirs, mais c’est bien dans la violence que
Naer Mataron donne ici le meilleur de lui-même, The
Virgin of Serapis en remontrant à
Infernal War dans le domaine. D’une manière générale, les compositions de Indra (non, il ne s’agit pas de la suédoise canon qui chantait de la Dance au début des années 90, c’est un homonyme) sont équilibrées, efficaces et suffisamment variées tout au long de la galette, même si peut-être certains morceaux sont légèrement redondants pour chipoter.
Les athéniens ont finalement repris la recette de
Long Live Death (
2012) et l’ont amélioré pour accoucher de Lucitherion et enfin imposer leur personnalité musicale. Pendant que
Behemoth se perd dans ses délires en passant tout le budget dans les costumes, les clips et la pyrotechnie sur scène en oubliant juste de composer des riffs,
Naer Mataron prend le relais et enterre les polonais sur leur propre terrain.
A classer donc parmi les albums qui se hissent au-dessus de la concurrence ce printemps 2018 avec notamment le nouvel opus de
Cardiac Arrest et le fantastique deuxième album des hollandais de
Temple.
BG
Effectivement, le Death Metal a pris le pas le pas très clairement sur celui ci, encore plus que sur Long Live Death, toutefois il y a quelques relents Black dans le riffing. Ils ont fait un choix clair, j'aime autant ça plutôt qu'ils naviguent entre deux eaux.
Les avis divergent quand aux débuts du groupe, ce n'était certes pas original mais j'aimais bien justement
Je ne trouve pas mauvais les premiers albums de Naer Mataron, mais ils souffrent tout de même de la comparaison à mon sens avec leurs compatriotes de Necromantia, Varathron, Kawir, Thou Art Lord et Rotting Christ.
Ré-écouté ce matin....Une tuerie en bonne et due forme! Violent et malsain à souhait.
Je me retrouve dans la chro!
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