Living Chaos

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14/20
Nom du groupe Oceano
Nom de l'album Living Chaos
Type Album
Date de parution 30 Août 2024
Style MusicalDeathcore
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1.
 Wasted Life
 
2.
 Mass Produced
 
3.
 Darkness Rising
 
4.
 Into the Flames
 
5.
 Wounds Never Healed
 
6.
 Interlude
 
7.
 The Price of Pain
 
8.
 Living Chaos
 
9.
 Broken Curse
 

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Oceano


Chronique @ Groaw

01 Novembre 2024

Une absence longue de sept années et un retour aussi séduisant qu’imparfait

Oceano est une des principales figures de la scène deathcore, autant par sa longévité que par sa marque de fabrique qui, nous ne leurrons pas, n’est pas si excentrique avec le recul. Néanmoins, c’est bel et bien cette signature que l’on pourrait qualifier de conventionnelle aujourd’hui qui allait populariser un genre plutôt underground et faire émerger une belle brochette de formations aux parcours et succès divers. Si Depths, premier opus du quatuor américain, demeure un album référence et un passage presque obligé pour comprendre la formule désormais désuète d’un death cynique et languissant, les autres disques suivent exactement ces mêmes codes ringards au point d’en devenir absolument absurdes et rebutants.

Le dernier en date Revelation portait extrêmement mal son nom avec ses mélodies insipides, ses breakdowns stéréotypés et ses prestations vocales ternes, alors qu’Adam Warren est sans aucun doute l’un des meilleurs chanteurs, un monstre du guttural. Passé cet ouvrage, le collectif américain s’est mis en silence radio pendant une grande période avant de faire un coming-out inattendu mais ô combien bienvenu. Alors que le combo n’avait plus donné signe de vie depuis cinq ans, ce dernier publiait son premier morceau Mass Produced, une apparition éphémère avant de retomber dans l’obscurité. Il aura finalement fallu attendre deux autres années pour voir le groupe présenter sa sixième œuvre nommée Living Chaos.

On aurait pu s’attendre après une telle pause à une renaissance, à un chamboulement stylistique de la part de nos musiciens. Il n’en sera absolument rien et pourtant, nos Américains réalisent un tour de force presque involontaire et déconcertant. Car si le deathcore a sérieusement évolué, grâce à l’éclosion de sous-genres comme le blackened, le symphonique ou le progressif, le traditionalisme n’est plus du tout monnaie courante et avoir l’occasion d’embrasser un esthétisme classique est gage d’une nostalgie conquérante.
Pouvoir profiter d’une écriture aussi rudimentaire et directe sur un Mass Produced est comme redécouvrir ses jouets d’antan : les souvenirs resurgissent, les émotions se manifestent et on se prend d’un plaisir presque coupable. La batterie nous martèle de sa production certes moderne mais aussi approximative qu’autrefois, une étonnante mise en avant qui nous ferait regretter le bon vieux temps. A l’arrivée du mélodieux solo de guitare, les percussions sont largement plus discrètes avant de reprendre de la puissance lors du breakdown. Le rythme n’est pas spécialement poussif mais la double pédale est particulièrement dévastatrice et robotique.

Ce sont ces imperfections et ces simplicités qui en deviennent limites charmantes qui dictent une épopée routinière. Même si les quelques synthétiseurs de Wounds Never Healed tentent une approche plus contemporaine, c’est bien une ligne directive inflexible et sans fioritures qui se dresse devant nous. La frénésie et la cruauté sont infatigables et la prestation vocale d’Adam Warren est chirurgicale, ponctuée de cris et de growls effrayants. Sa performance est d’autant plus notable sur l’outro de The Price Of Pain puisque le vocaliste chante a cappella et démontre avec brio son aisance vocale.
Si l’impression générale laissée par Oceano est positive, tout comme notre joujou de tout à l’heure, c’est qu’à force d’en abuser, on s’en lasse indéniablement. Et c’est tout le paradoxe de Living Chaos avec des titres qui, pris individuellement, sont foncièrement bons mais qui n’ont pas l’étincelle escomptée. Ainsi, sur un Darkness Rising, l’atmosphère s’avère menaçante et morose, bien que des passages mélodiques définies par un riffing éthéré laissent entrevoir une mince lumière. Cependant, les transitions et les évolutions sont infimes, ce qui laisse place à un film de quatre minutes où l’on a l’impression que la même scène est jouée en boucle. De même, si notre chanteur est un sacré colosse empli de rancœur, sa voix seule ne suffit pas à couvrir toute cette banalité.

Living Chaos marque le retour d'Oceano avec un album qui, bien que fidèle à l’essence du deathcore traditionnel, semble osciller entre une sincère nostalgie et une répétitivité parfois lassante. Si la vigueur de certaines compositions et l’authenticité d’une approche presque rétro sont deux atouts de taille, ce sixième opus gagne certains plis mais ne remporte pas dans sa finalité la partie. Le quatuor américain nous rappelle pourquoi il est un acteur majeur du genre, mais laisse à nouveau transparaître les insuffisances d’une formule qui, même bien huilée, devient peu à peu indigeste. La réalisation globale est tout de même plaisante et avec une durée modérée, on goûtera à ce sixième produit sans faire la fine bouche.

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