Raven est un trio anglais de
Hard-heavy qui est monté dans le train de la NWOBHM, alors qu'il était déjà sur le quai depuis 1974. Les chemins de fer ont toujours du retard, c'est bien connu...
Raven est un power-trio dont le bassiste John Gallagher assure également le chant, tout comme
Rush. Mais c'est bien le seul point commun aux deux formations. Son frère Mark tient les six cordes, et Robert
Hunter est aux tambours de guerre. Une fine équipe.
Après trois albums bourrés d'un
Hard-Heavy speedé ainsi qu'une ribambelle de gigs donnés partout ou il y a une scène pour poser des amplis et un bar pour descendre deux ou douze bières, le bilan de la première partie de carrière est gravé en 1984 dans la cire : Une double-dose infernale.
Retrouvons donc
Raven sur les planches, le seul endroit qui lui convient vraiment. Quelques notes classiques, puis "
Live at the Inferno" explose la salle des fêtes de Newcastle (ou d'ailleurs). Ensuite, ils enquillent "Take Control" et "
Mind Over Metal", la doublette qui ouvrait déjà l'album "
All for One" sorti en 1983 après J.C..."un pour tous, tous pour un". Prêt à embrocher les premiers rangs,
Raven ne fait ni cadeaux, ni prisonniers. La recette est simple : Vous mélangez du
Hard et du Heavy sous speed en prenant garde de n'ajouter ni claviers, ni choeurs, ni ballades...
Pas de ça chez eux !
Reprenant à leur compte l'héritage des grands power-trios des seventies comme Cream, L'Expérience d'Hendrix, Grand Funk ou
Budgie,
Raven ne fait pas dans la dentelle d'Alençon et taille dans le gras de la NWOBHM avec une énergie du feu de dieu (s'il existe) en direct de l'enfer (qui existe bel et bien). La formule du power-trio est de loin la plus exigeante des formation, elle oblige les musiciens à faire preuve d'une réelle polyvalence. A ce titre, Mark Gallagher est un guitariste très sous-estimé. La vitesse avec laquelle il alterne les riffs, les soli et les harmoniques artificielles laisse rêveur le piètre gratouilleur que je suis...Le frangin John malmène ses quatre cordes pour éviter que la cabane s'écroule pendant les interventions du diable à la télécaster. Par contre sa voix (très) criarde peut rebuter le touriste, mais pas plus finalement que celle de Geddy Lee (
Rush), ou bien celle "bourbonnée" de Lemmy auquel je rends hommage au passage. Derrière ses fûts, blindé et casqué, bob l'éponge matraque ses peaux et fonce à tombeau ouvert entre les montagnes de riffs sur-électrifiés...Une performance, quand on entend la vitesse d'exécution des frères Gallagher ("
Tyrant of The Airways"). Il lachera d'ailleurs l'affaire en 1987, probablement usé par le rythme des tournées et le manque de reconnaissance. Joe Hasselvander prendra le relais pour l'album "
Nothing Exceeds Like Excess" et pour les autres jusqu'en 2020...En tous cas, c'est bien parti.
Au niveau du son, c'est du "brut de fonderie" direct et sans fard à paupières. Les titres s'enchaînent presque sans temps morts, ce qui convient parfaitement au style du groupe : moins de discours, plus de riffs ! Pour le transfert en CD, le solo de Mark (Forbidden Planet) a été stupidement tronqué. On aurait préféré se passer de l'imitation ridicule de
Cronos (
Venom) par John au milieu de "
Hell Patrol"...bref..."
Crash Bang Wallup", "Let it Rip", "Crazy World" et "
Wiped Out" sont autant de décharges électriques issues de divers EPs. Les heureux possesseurs des rééditions CD des trois premiers "full lenght" les trouveront en bonus-track. Intéressant, car ces titres sont loin d'être mineurs dans la discographie des trois mousquetaires.
Raven, c'est la fée électricité en jeans, et surtout en sueur...Si vous aimez
Tank,
Vardis,
Cauldron,
Exciter (en un peu moins thrash) et Motorhead (pour le côté "dans ta tronche"), courrez chez votre épicier. Depuis 1984,
Raven a durci le ton et gravé quelques dix albums sans véritablement marquer les esprits. Pourtant, "
Life's a Bitch" et "
Architect of Fear" auraient mérité plus qu'une indifférence polie.
Le train de la NWOBHM a disparu depuis longtemps, mais
Raven a raté sa correspondance et continue de jouer sur le quai pour quelques fans et quelques touristes...
Triste.
qu'est ce que j'ai pu me régaler avec ce live. Surtout les slows au milieu du show... Mais non, pedal to the metal, ca joue a bloc et à fond. On savait rire en ce temps-là.
Encore 1 chronique qui a guidé un achat d'opportunité.
1 sacré chronique pour 1 sacré live d'un sacré groupe qui n'aura pas eu le sacre divin qu il aurait pu escompter!
L'embranchement ferroviere ne fut pas le bon...dommage!
L edition vinyle est surprenante avec ses defcon 4 3 2 1....je crains d avoir ecouté le live dans le desordre.
La NWOBHM a donné qlq sacrés groupes.
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