Live at Roadburn

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16/20
Nom du groupe Les Discrets
Nom de l'album Live at Roadburn
Type Live
Date de parution 05 Juin 2015
Style MusicalMetal Atmosphérique
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1. Linceul d'Hiver 03:02
2. L'Échappée 04:12
3. Les Feuilles de l'Olivier 04:29
4. Au Creux de l'Hiver 04:27
5. Le Mouvement perpétuel 06:57
6. La Nuit Muette 05:18
7. Chanson d'Automne 09:16
8. Song for Mountains 09:06
Total playing time 46:47

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Les Discrets


Chronique @ Bakounine

13 Septembre 2015

Un Plaidoyer du Talent d'un Artiste

Honnêtement, j'aurais aimé me dispenser de la blague offerte qui est de dire en amorce à la chronique « Holala, Les Discrets se sont fait bien discrets ces derniers temps (hahaha)... ».
Mais elle résume tellement bien la situation actuelle. Il faut dire que depuis 2012, il faut vraiment être extrêmement collé à l'actualité de l'artiste pour savoir que Furzy Teyssier, son leader, n'a pas jeté l'éponge, et qu'un troisième album devrait voir le jour dans pas trop longtemps, si on considère qu'il a déjà été enregistré... Quelques messages pour expliquer qu'il est toujours vivant, du matériel visuel (faut dire que le bougre est un excellent dessinateur), un message pour dire que Winterhalter a quitté le groupe, trop occupé par Alcest, un autre pour dire qu'il ne tournera plus jamais avec des groupes étiquetés metal (Anathema, ça compte?) et annoncer le batteur qui joue sur l'album studio.


Le contraste est peut-être provoqué également par la différence avec les années 2010-2012 pendant lesquelles le groupe avait sorti ses deux premiers albums, très bien coté dans le microcosme shoegaze- post-rock- post-black metal dont ils faisaient partie des initiateurs. et parcouru l'Europe aux côtés de leurs cousins d'Alcest (Furzy faisait partie du regretté projet parallèle Amesoeurs) et du groupe post-punk/new wave Soror Dolorosa (pour poursuivre dans la « consanguinité », Andy Julia leader du groupe et ancien artiste Black metal, connu désormais comme photographe et ayant notamment « shooté » pour les albums d'Alcest et des Discrets...). Depuis, une seule date de concert, à Tilburg lors du Roadburn festival et c'est justement cette dernière que le groupe a enregistré intégralement et nous propose probablement plus en conclusion du « cycle » écoulé qu'en préambule de la suite...
Enregistrer et sortir un concert dans ce fameux festival néerlandais n'est pas vraiment quelque chose de neuf, il suffit de compter le nombre de Live at Roadburn trouvables (Ulver, Earthless, Chelsea Wolfe, Nachtmystium, Yob, Church of Misery, Wolves in the Throne Room, j'en passe et des meilleurs, plusieurs dizaines au total...), il faut dire que le son y est parait-il plutôt très bon pour des conditions fest...
Pour ce qui est des Discrets, il y a également la logique du fait que si l'on devait choisir un festival qui avait toute cohérence pour accueillir leur œuvre, c'est bien celui-ci qui a toujours aligné autour de groupes stoner, post-hardcore et sludge assez classique, des choses plus occultes black metal et des choses assez progressives dont de vraies raretés (quand on y pense, on a pu y croiser Magma, Earth, Goblin, Swans, Sigh, Necro Deathmort et j'en passe...), autant dire que le post-black shoegaze des Français s'y trouvait remarquablement à sa place.


Nous sommes donc le Vendredi 19 Avril 2013, il est 19 heures 45, et sur la scène « Patronaat » démarre le dernier concert du groupe à ce jour, avec le line-up de la tournée de l'année précédente qui se retrouve pour cette date unique, composé en dehors de Fursy des membres d'Alcest : Winterhalter derrière la batterie comme en studio, Zero à la guitare et au chant secondaire et Neige lui-même venu prêter main forte à la basse.
Les premiers arpèges de « Linceul d'Hiver » en guise d'introduction retentissent dans le silence et le son est vraiment bon d'entrée, très équilibré, le rendu est un poil plus puissant et moins éthéré que sur album avec une seconde guitare au rendu plus électrique mais arrive malgré tout à nous emporter. Là où on aurait pu s'attendre à enchaîner avec « La traversée » qui était la suite logique sur l'album, c'est bien le premier « Septembre et Ses Dernières Pensées » qui sera mis à l'honneur en début de set. « La traversée », morceau marquant du groupe ne sera d'ailleurs même pas interprété ici, contrairement à Paris l'année précédente.
Ce sont donc « l'échappée » puis « les feuilles de l'olivier » soit deux « tubes » du groupe qui entameront le récital. Les guitares sont très audibles, le mixage du chant est assez appréciable puisqu'ils permettent de mettre en avant cet élément, plutôt parent pauvre d'ordinaire de la musique des Discrets qui arrive même à en être plus compréhensible que sur l'album où il assumait entièrement son côté éthéré et plutôt faiblement articulé (l'école Alcest?). L'apport de Zero est assez notable et permet par une tonalité surajoutée d'apporter de nouvelles couleurs à certains morceaux comme sur « Les feuilles de l'Olivier » ou encore « La nuit muette », qui en apparaissent comme enrichies par rapport aux versions studios. Petite déception toutefois, l'absence totale de la voix féminine d'Audrey Hadorn, compagne et muse de Furzy, et également seule autre membre officielle... Sa présence furtive au concert de Paris était donc une exclusivité...
Un titre comme « Le Mouvement perpétuel » prend toute sa valeur en concert avec ces nuages de notes tissées au début, résonne d'une mélancolie quasiment douloureuse et, pour le coup, surpasse vraiment la version studio. « Au creux de l'Hiver », titre finalement assez anonyme au sein de l'écoute d' « Ariettes oubliées » plus par son placement milieu-fin d'album que par sa qualité intrinsèque, est ici très bien interprété et sera celui qui par son atmosphère rappellera le plus Alcest...

Enfin, la fin du concert est curieusement consacrée aux morceaux les plus doux et planants du groupe avec un enchaînement de « Chanson d'Automne », reprise du fameux poème de Verlaine et de « Song for Mountains » pour conclure... En fait, la vraie raison à cela est que lors du concert comme de la tournée, « Gas for Mountains » d'Amesoeurs était interprété et cela faisait une parenthèse plus pêchue au milieu mais elle ne nous est malheureusement pas proposée, je suppose pour une question de droits...
Les deux morceaux sont d'ailleurs rallongés pour durer chacun environ neuf minutes et notamment « Song for Mountains » qui se voit prolongé par une outro ambiante très intense qui le sublime...


Après, il faut voir quel est l'ambition de cet album. Il s'agit d'un live de très bonne qualité, malgré quelques imperfections sonores (larsens par exemple), la communication avec le public est plutôt du genre minimaliste (en même temps, on ne va pas demander à Furzy Teyssier de se transformer en Mickael Akerfeldt ou de nous faire du Anti-Flag), mais d'un live ne comportant aucun inédit, pas de vrai bonus ni autre valeur ajoutée aux albums studios que des interprétations méritoires et quelques arrangements.


Pour autant, si on ne sait de quoi l'avenir sera fait chez les Français, si on peut avoir quelques doutes, comme on les a souvent lorsqu'un artiste annonce son intention d'évoluer et de changer de style même si ça a réussi à nombre de projets, cet album est un plaidoyer du talent d'un artiste et arrive à point nommé pour se souvenir que Les Discrets, dans ce style shoegaze post-rock post-metal, nettement moins black qu'Alcest est quand même un sacré groupe. Qu'importe de quoi sera fait l'avenir évanescent du groupe, j'ai eu personnellement la chance d'avoir été là et de les connaître au moment des deux premiers albums... et c'était bien...

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