Ariettes Oubliées...

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17/20
Nom du groupe Les Discrets
Nom de l'album Ariettes Oubliées...
Type Album
Date de parution 10 Fevrier 2012
Style MusicalMetal Atmosphérique
Membres possèdant cet album52

Tracklist

1. Linceul d'Hiver 02:50
2. La Traversée 08:23
3. Le Mouvement Perpétuel 06:55
4. Ariettes Oubliées I: Je Devine à Travers un Murmure... 05:31
5. La Nuit Muette 05:49
6. Au Creux de l'Hiver 04:36
7. Après l'Ombre 04:33
8. Les Regrets 04:09
Bonustracks (Disc Artbook Edition)
9. Le Souffle Froid 01:49
10. Ariettes Oubliées II: Il Pleure dans Mon Coeur... 03:04
11. L'Echappée (Acoustic Version) 04:15
Total playing time 51:54

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Les Discrets


Chronique @ Mr4444

01 Avril 2012

Entre douceur et puissance

Le Post-Rock, véritable bouffée de tristesse et tourbillon émotionnel. Un genre aussi grand et vaste qui contient des groupes divers et variés, allant d'Agora Fidelio jusqu'à certains côtés d'Alcest ou encore en passant par Godspeed You Black Emperor, difficile vraiment de cerner quel style il englobe réellement. Toujours est-il qu'un Post-Rock juste est une musique suffisante pour nous faire réfléchir sur nous-mêmes, capable de nous secouer psychologiquement et physiquement.

Fursy Teissier, Winterhalter et Audrey Hadorn forment à eux trois le trio atypique répondant au doux nom de Les Discrets. C'est en 2010, après plusieurs splits (notamment avec Alcest) que le groupe sort son premier véritable opus : « Septembre et Ses Dernières Pensées ». Un disque qui a bouleversé le genre dès sa sortie, accueillant critiques élogieuses ou très négatives, c'est un album qui de toute évidence n'a pas laissé insensible, cet habile mélange de guitares lancinantes, puissantes, mais terriblement planantes et surtout le timbre de voix délicat et mélodique de Fursy ont réussi habilement à faire parler d'eux. Deux ans après, « Ariettes Oubliées... » tentera de faire mieux.

Fursy s'est toujours ouvertement inspiré de la poésie (surtout Verlaine) pour écrire ses textes. Les Ariettes ne changent pas la donne et proviennent du poème du poète Messin du même nom, « Ariettes Oubliées ». Les Ariettes peuvent être soit de petits airs, soit des petites musiques que l'on chantonne de père en fils. Mais Ariettes est également un très vieux prénom. Alors qu'a choisi Fursy ? De faire ressortir une certaine musique ou bien le cœur d'une femme ?

Musicalement parlant, Les Discrets conservent leur touche mélancolique et dramatique déjà présente sur « Septembre et Ses Dernières Pensées » tout en renforçant le côté acoustique des six cordes. En effet, celle-ci prend une très grande place, notamment dans la conclusion du morceau-phare « Ariettes Oubliées I: Je Devine à Travers un Murmure... », celle de « La Nuit Muette » (bien que ça soit moins évident), l’espace de l’introduction de « Au Creux de l’Hiver » qui place également en dualité électrique et acoustique pour un tourbillon d’émotion d’une rare puissance, ou encore tout le long de « Après l’Ombre ». Celle-ci permet de faire ressortir le chant encore trop en retrait de Fursy en calmant la musique, en la rendant malgré tout moins triste, comme une faible lueur d’espoir.

Lorsque l'électrique prend le pas sur l'acoustique, la guitare en devient assourdissante, enfermant l'auditeur dans un mur d'une rare violence émotionnelle. « Le Mouvement Perpétuel » est une chanson au format classique pour Les Discrets, à savoir, une introduction très lente mais véritablement annonciatrice de l'explosion émotionnelle qui vous poursuivra pendant plus de six minutes. Les différentes cassures entre breaks plus ambiants et riffs écrasants rajoutent une grande touche d'intensité dans la musique du trio. « La Nuit Muette » (dont Neb Xort, ancien claviériste d'Anorexia Nervosa a participé) donne une sacrée touche aventureuse et aérienne, sans doute la plus épique des Discrets entre passage rapide et écrasant. L'introduction lente « Linceul d'Hiver » n'est pas sans rappeler « L'Envol des Corbeaux » du disque précédent, bien qu'étant autrement plus progressive de façon à laisser la place à « La Traversée », qui surprend son monde lors de la première écoute. Au départ, la musique peut sembler assez déplacée par rapport au style habituel des Discrets, mais force est de reconnaitre tout le travail effectué pour donner une atmosphère claire-obscure judicieusement travaillée. « Ariettes Oubliées I: Je Devine à Travers un Murmure... » est la chanson parfaite pour promouvoir l'album : scindée en trois parties, elle explore toutes les facettes du groupe, à savoir : intro douce et acoustique, bien accompagnée d'un chant délicat de Fursy, cassure sous forme de mur écrasant et de double pédale avec un chant plus haut perché et plus intense encore et final en apothéose avec un mélange d'instruments des plus planants. « Les Regrets » qui conclue l'album débute de la même manière que l'introduction avant de laisser place à un tourbillon de puissance écrasante d'émotion pour un titre uniquement instrumental.

Concernant les deux autres membres, il y a certaines choses à en dire. Pour Winterhalter, il fait son job, la batterie est variée, tout y passe, double pédale, coups fort, rapide, lent, délicat ... Chacune de ses interventions est travaillée et soigneusement mise en place. Audrey Hadorn compose toujours des textes d'une incroyable beauté et d'une tristesse prenante et si belle... Elle occupe toujours les chœurs mais malheureusement, comme sur « Septembre et Ses Dernières Pensées », son chant est encore trop en retrait, alors que le mélange de voix entre elle et Fursy et d'une sincérité et d'une émotion troublante ... Les paroles d'ailleurs ! Si belle et touchante mais malheureusement, le chant trop en retrait de Fursy empêchera une écoute directe des textes pourtant en français...

L'album contient également trois pistes bonus qui, si elles ne sont en soi pas indispensables, distillent un certain intérêt. « Le Souffle Froid », courte, lente, délicate et répétitive. « L'Echappée » (titre tiré de l'album précédent) se voit refaite entièrement en acoustique, plus lente, plus douce et surtout avec des textes beaucoup plus mis en avant. Une façon originale de faire replonger dans le premier album. Mais les pistes bonus encadrent surtout « Ariettes Oubliées II: Il Pleure dans Mon Cœur... », véritable ode à la poésie et chanté en très grande partie par un grand ami du groupe, l'italien Gianluca Divirgilio (Arctic Plateau) qui chante de magnifiques couplets dans la langue de Molière. Son accent italien et les chœurs apportés par Fursy donnent un caractère totalement atmosphérique à l'ensemble, un vrai régal.

« Ariettes Oubliées… » n’est ni meilleur, ni moins bien que « Septembre et Ses Dernières Pensées », il est tout simplement différent. Tout amateur de musique atmosphérique, tout amateur de douceur mélancolique, tout amateur de tristesse… Tous devraient poser une oreille à ce disque tout simplement magnifique, entre douceur et puissance.

8 Commentaires

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jocemcmxcix - 01 Avril 2012: Je ne connais un peu ce groupe que depuis peu, et j'adhère ! Ça change, et comme le dis bien Mr 4444, c'est entre douceur et puissance, avec ces guitares saturées et planantes, à la manière du Stoner...Et puis des textes, audibles, en français...ça fait pas de mal !..
Naagash - 01 Avril 2012: Découvert en concert et j'avais assez bien accroché. Il est sûrement temps pour moi de tester en version studio. Ta chronique m'a donné envie en tout cas donc tu as réussi. Merci
Anahe - 01 Avril 2012: Merci pour la chronique, je me demandais quand quelqu'un aurait enfin l'audace d'écrire quelque chose à propos de ce petit chef-d’œuvre! Malgré quelques petites maladresses, ta chroniques résume assez bien ce qu'est l'album musicalement.
Mr4444 - 01 Avril 2012: Merci pour vos avis :) Je fait de mon mieux pour retranscrire les émotions et c'est vrai que parfois, il y a des albums qui compliquent la tâche ^^

@Anahe
Ou vois-tu des maladresses ? Je le prends pas mal hein, bien au contraire ! Si ça peut me permettre d'améliorer mes futurs écritures, je suis preneur de tout avis :)
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