Lita

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17/20
Nom du groupe Lita Ford
Nom de l'album Lita
Type Album
Date de parution 1988
Produit par Mike Chapman
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album138

Tracklist

1.
 Back to the Cave
 04:03
2.
 Can't Catch Me
 04:00
3.
 Blueberry
 03:50
4.
 Kiss Me Deadly
 04:01
5.
 Falling in and Out of Love
 05:10
6.
 Fatal Passion
 04:44
7.
 Under the Gun
 04:52
8.
 Broken Dreams
 05:12
9.
 Close My Eyes Forever
 04:44

Durée totale : 40:36

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Lita Ford


Chronique @ PhuckingPhiphi

04 Novembre 2020

L’un des plus purs joyaux de l'époque extravagante du Hair Metal

USA, deuxième moitié des années 80. Le Thrash Metal est en train de conquérir ses lettres de noblesse un peu partout sur le continent et le Death Metal commence à pointer le bout de son groin baveux, mais c’est bel et bien le Hair Metal, mélange improbable de Hard Rock burné et de Pop à la guimauve, qui règne en maître sur les ondes. Accourant de partout, des groupes peroxydés, laqués, maquillés et affublés des tenues les plus extravagantes convergent vers Los Angeles pour essayer, avec des fortunes diverses, d’accrocher eux aussi quelques paillettes de la célébrité promise par le fameux triptyque Sex, Drugs & Rock’n’Roll.

C’est dans ce contexte que Lita Ford, blonde rockeuse déjà coupable de deux albums honorables mais peu marquants, décide de changer de braquet et de donner à sa carrière une impulsion aussi radicale que définitive. Ni une, ni deux, elle change de label, abandonnant Mercury Records au profit de RCA, et se place sous la houlette de rien moins que Sharon Osbourne, dont les preuves en matière de management ne sont déjà plus à faire. Pour coller au plus près à l’air du temps, l’enregistrement est programmé en Californie, aux défunts Record One studios pour être précis. Niveau musiciens, c’est à nouveau le grand ménage : Lita va chiper toute sa section rythmique à Pat Benatar (Myron Grombacher s’empare des baguettes tandis que Don Nossov se charge de la basse) et s’adjoint les services de David Ezrin aux claviers, lequel lui filera aussi un coup de main non négligeable lors de la phase de composition. Enfin, quoi de mieux qu’un producteur ayant déjà fait des étincelles au hit parade pour mettre toutes les chances de son côté ? C’est donc Mike Chapman qui prend les manettes, avec pour mission, cette fois-ci, de propulser une bonne fois pour toute la belle Lita parmi les étoiles du show business.

Ce n’est pas l’amateur de Metal extrême qui vous parle qui a coutume de se réjouir quand un(e) artiste abandonne l’agressivité et la crudité de sa musique au profit d’une approche grand public, à grand renfort de synthés poppy et de ritournelles légères. Pourtant, si ce sont bien là les caractéristiques de “Lita”, qui sort début février 1988, l’honnêteté commande de reconnaître que l’album est une vraie réussite. Le son a en effet considérablement perdu de sa rugosité par rapport au désormais lointain “Out for Blood”, mais ce surplus de production va justement former un écrin parfaitement adapté à l’enchaînement de tubes que recèle l’album. Alors que “Hysteria” de Def Leppard et ses arrangements ciselés jusqu’à l’excès ont tout déchiré l’année précédente, on sent bien que les exigences du moment ne laissent plus place à la moindre approximation. Et à ce niveau-là, c’est le sans-faute, les nappes de claviers venant épouser avec délicatesse les guitares qui, si elles sont toujours bien présentes, se font désormais rondes et veloutées, accompagnant plus que dominant l’essentiel de la musique. La voix de Lita est naturellement mise en avant avec une attention particulière, tour à tour éraillée, chaleureuse ou magnétique. L’introductif “Back to the Cave” pose les jalons d’un style ultra-léché où la composition, jadis un peu rudimentaire, fait désormais l’objet d’un soin clinique. Non seulement les refrains sont tous ultra-accrocheurs, mais les couplets eux-mêmes, point souvent faible des œuvres précédentes, se voient offrir des lignes mélodiques toutes d’excellente facture. Le Hard FM désormais à l’honneur sacrifie parfois à des atmosphères éthérées, en témoignent l’envoûtant “Blueberry” ou le feutré “Under The Gun”. En outre, Lita n’hésite pas à s’entourer d’invités de prestige, comme Lemmy avec qui elle co-compose le très motörheadien “Can’t Catch Me”, ou Nikki Sixx avec qui elle signe un “Fallin In And Out Of Love” calibré pour rallier tous les suffrages. Enfin, comment ne pas craquer sur l’émouvante ballade finale, “Close My Eyes Forever”, chantée en duo avec un Ozzy plus à fleur de peau que jamais ? Quant à la chanson “Kiss Me Deadly”, véritable hymne Pop Metal qui, avec le temps, est devenue la signature scénique de l’artiste, on notera avec amusement qu’elle est la seule composition d’un relatif inconnu, Mick Smiley, que son banquier doit encore féliciter de nos jours lorsque tombe son chèque de royalties annuelles !

Résultat logique de cette stratégie gagnante : “Lita” sera un énorme carton et décrochera le disque de platine en 1989 après avoir enfanté quatre singles, dont “Kiss Me Deadly” qui se classera à la 12e place du Billboard et surtout “Close My Eyes Forever”, qui en atteindra la 8e place, la plus haute jamais atteinte par la chanteuse dans toute sa carrière. S’en suivra une tournée massive, notamment en première partie de Bon Jovi (qui passera par la France en novembre 1988), avec Charles Dalba et Tommy Caradonna en remplacement de Myron Grombacher et Don Nossov à la batterie et à la basse.

Alors que la fin de la décennie se profile, Lita Ford parvient enfin à se hisser au sommet et gagne par KO face à la concurrence, s’imposant devant les Doro Pesch, Lee Aaron et autres Vixen comme la star féminine N°1 du Heavy Metal. Certes, l’appartenance stricto sensu de “Lita” à ce style restera sujette à débat, tant le disque flirte avec la pop mainstream à bien des égards. Néanmoins, plus de trois décennies après, cet album reste universellement reconnu comme l’un des plus purs joyaux de cette époque extravagante que furent les années Hair Metal. Convenez qu’il est des distinctions plus honteuses.

18/20

7 Commentaires

11 J'aime

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MarkoFromMars - 06 Novembre 2020:

Le seul album de la belle que je possède, avec toujours le souvenir ému du clip de Kiss me Deadly, le jeune metalhead que j'étais avait d'autres idées en tête qu'un simple bisou à son encontre. Merci pour les reviews Phiphi.

samolice - 21 Novembre 2020:

Je continue l’aventure Lita Ford à la lecture de tes chros. Merci.

Celui-ci, je l’ai eu en copie K7 dés sa sortie. Comme beaucoup j’imagine, j’avais été impressionné par le tube « Kiss me deadly », avec son refrain imparable et ses lyrics tellement neuneu. Le reste du disque ne m’avait pas transporté. Du coup, je ne l’ai jamais régularisé en format physique et je ne l’ai pas écouté depuis au moins 25 ans. J’ai donc lancé YT deux fois, hier et aujourd’hui.

Ben franchement, comme à sa sortie, je ne me suis pas éclaté des masses.

Outre « Kiss me deadly » qui fonctionne toujours aussi bien, j’aime la plus heavy « Can’t catch me » et la ballade en duo avec Ozzy. Au moins c’est l’occasion d’entendre le Madman encore alors au sommet de son art. (Ca n’allait pas durer mais c’est un autre débat)

Pour le reste, j’aime pas trop les mid « Under the gun » et « Broken dreams ». Tu ajoutes « Close my eyes » en dernière piste et ça fait un dernier tiers de skeud archi mou du fion. J’aime pas trop non plus « Back to the cave » qui sonne comme du mauvais Pat Benatar à mes oreilles.

Et puis, grosseuuu problemeuuuu, je n’avais plus en tête à quel point les claviers sont omniprésents. Une horreur parfois. Quand tu entends le riff archi heavy (et trop bon) de « Blueberry » tu te dis que ça va être un sacré bon moment et puis bim, patatrac, le morceau se noit ensuite sous les claviers. C’est la même moyade sur « Falling in and out of love ». Coulé ! C’est tellement meilleur quand ils restent plus en retrait comme sur « Fatal passion » ou « Kiss me deadly ». 

Du coup, si j’en achète un prochainement, ce sera « Out For Blood ». Et du coup bis, j’hésite à prolonger mes découvertes de Lita avec « Stiletto » et  « Dangerous Curves » smiley

PhuckingPhiphi - 21 Novembre 2020:

Merci de vos retours les gars :)

@Salomice : oui, si tu es allergique aux tartines de claviers de cet album, alors épargne-toi "Stiletto" et "Dangerous Curves", qui vont te faire souffrir car ils sont exactement du même tonneau. "Out for Blood" est de loin le plus "Metal" (toutes proportions gardées) de la série, suivi de "Dancin' on the Edge" auquel tu peux peut-être également donner sa chance.

Après, tout est affaire de ressenti subjectif : va savoir pourquoi, moi qui accroche au gros Black crasseux et au Thrash qui arrache, je souscris à quasiment toutes les chansons de cet album, dont on ne peut pourtant pas nier la composante FM prépondérante. Sans doute en partie en raison des souvenirs de l'époque à laquelle il me ramène, mais pas que… Pour moi, "Lita" reste, même trente ans après, une sacrée machine à tubes. smiley

 

[Edit : ha, je viens de voir sur la kro de "Dancin'…" que tu l'as déjà… Bon, ben "Out for Blood" alors ! wink]

angus107 - 19 Fevrier 2024:

Excellent album pour la belle Lita, avec une superbe ballade avec Ozzy Osbourne pour cloturer.

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