Leaves Rolling in Time

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16/20
Nom du groupe Walk In Darkness
Nom de l'album Leaves Rolling in Time
Type Album
Date de parution 23 Novembre 2022
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album8

Tracklist

1.
 Ships to Atlantis
 05:24
2.
 Leaves Rolling in Time
 06:28
3.
 Bent by Storms and Dreams
 05:34
4.
 Get Away
 04:50
5.
 Walk Close to Me
 05:22
6.
 No Oxygen in the West
 04:52
7.
 The Last Glow of Day
 05:12
8.
 Elizabeth
 04:55

Bonus
9.
 No Oxygen in the West (Shaman Version)
 04:57

Durée totale : 47:34

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Walk In Darkness


Chronique @ ericb4

08 Décembre 2022

Précieux et empreint de délicatesse, ce quatrième effort se pose tel une gemme dans un écrin de satin...

Nous ayant laissés sur le souvenir ému de son troisième et chavirant album studio, « On the Road to Babylon », on eût pu subodorer que le combo italien n'allait pas s'arrêter en si bon chemin. Message a été reçu par l'inspiré collectif transalpin. Aussi, revient-il prestement dans la course, avec pas moins de quatre singles sous le bras (« Bent by Storms and Dreams » et « The Last Glow of Day » en 2021 ; « Walk Close to Me » et « No Oxygen in the West » en 2022), un matériau conséquent qui fera partie intégrante d'un quatrième effort de longue durée répondant au nom de « Leaves Rolling in Time ». Aussi, effeuille-t-on une auto-production qui, comme sa devancière, nous gratifie de 9 plages à la fois délicates, félines et énigmatiques, dispatchées sur un ruban auditif de 47 minutes. Est-ce à dire qu'un bis répétita à l'exclusion de toute autre alternative qui, précisément, conférerait à ce nouvel arrivage caractère et originalité, serait au bout du chemin ? Sept ans suite à leur sortie de terre, ce quatrième méfait serait-il à même d'asseoir plus encore nos acolytes parmi les valeurs confirmées de leur registre metal d'affiliation ?

Insufflé, là encore, par les sensuelles et pénétrantes inflexions de sa frontwoman Nicoletta Rosellini (Kalidia, The Erinyes, ex-membre live de Vivaldi Metal Project, Aevum...), magistralement mis en musique et écrit, pour l'essentiel, par Shaman, son guitariste et sa tête pensante, c'est au sein d'un espace rock'n'metal mélodico-symphonique gothique et progressif à la fois engageant, aérien, empreint de mystère, un brin romantique, que nous plonge la formation sud-européenne. Dans ce dessein, l'ombre de Lacuna Coil, Evanescence, We Are The Fallen, Autumn et Ravenscry, et consorts, continue de planer sur nombre d'harmoniques essaimés sur l'oeuvre de nos concepteurs patentés. Avec le concours, pour l'occasion, de Gabriele Boschi (Winterage, guest chez Dream Ocean, Kalidia, Morgana, Necromass...) au violon, de la soprano N.O.S, mais aussi du growler Emiliano Pasquinelli (Tuchulcha), excusez du peu ! Artistes aguerris qui, par leur sceau, contribuent à la fois à renforcer en la magnifiant la fibre symphonique de ce manifeste et à l'enrichir d'un subtil filet dark gothique.

Comme on ne change pas une équipe qui gagne, ce frais arrivage a, tout comme son prédécesseur, été enregistré, mixé et mastérisé au Virus Recording Studio. Ce faisant, la rondelle bénéficie d'une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut, les sonorités parasites étant, là encore, peau de chagrin, mais aussi d'un mixage bien équilibré, lignes de chant et instrumentation occupant à parts égales l'espace sonore. A remarquer également une saisissante profondeur de champ acoustique, déjà observée sur les précédentes offrandes. On pourra, par ailleurs, se voir, consciemment ou non, magnétisé par l'artwork d'obédience néo-romantique dont la pochette s'en fait l'écho ; une vitrine bénéficiant d'un graphisme au trait affiné, une fois encore, signé Carlos Barbosa (dit ''Carlos Fides'' (Artside Studio)), claviériste d' Underpain et prolifique graphiste brésilien (Arena, Evergrey, Semblant, Nocturnall...). Tout porte alors à croire que la formation transalpine nous mènerait vers des rivages déjà empruntés tout en caressant le légitime espoir de porter l'estocade. De quoi nous intimer d'aller explorer plus en profondeur la cale du cargo...


A l'image de son aîné, le plus souvent, le méfait refrène ses ardeurs, avec, pour effet, de nous aspirer dans la tourmente, un peu malgré nous. A commencer par « Ships to Atlantis », ''lacunacoilesque'' mid tempo pétri d'élégance et glissant le long d'une radieuse rivière mélodique. Encensé par un poignant duo féminin en voix claires, les chatoyantes impulsions de la sirène répondant alors en écho aux pénétrantes envolées lyriques de N.O.S, agrémenté d'un délicat coup d'archet signé Gabriele Boschi, et livrant de seyants arpèges d'accords, le méfait joue dans la catégorie des hits en puissance que l'on ne quittera qu'à regret. On pourra, d'autre part, se voir porté par le seyant paysage de notes dont se nourrit « Walk Close to Me » ; se chargeant en émotion au fil de sa progression, cet ''evanescent'' mid tempo au léger tapping qu'enorgueillissent, là encore, les magnétiques modulations de la diva, pourrait, à son tour, faire quelques émules. Dans cette mouvance, le félin « No Oxygen in the West », quant à lui, plonge le chaland au sein d'un infiltrant cheminement d'harmoniques ayant pour conséquence de le pousser à une tenace addiction.

Dans une même énergie, s'ils s'avèrent moins directement orientés vers les charts, d'autres passages n'auront pas davantage tari d'arguments pour nous assigner à résidence. Ce qu'atteste, d'une part, « Get Away », intrigant mais prégnant mid tempo aux relents dark gothique, dans la veine coalisée de Ravenscry et Autumn. En outre, s'inscrit dans la trame de cette plage un refrain certes convenu mais des plus efficaces, souligné par les troublantes patines de la princesse. Et la sauce prend, in fine. Par ailleurs, guère moins immersive que sa version originale, l'alternative ''shamanique'' de « No Oxygen in the West » se révèle, elle, un poil plus en retenue et surtout plus personnelle qu'attendu ; une émouvante proposition ayant troqué les inaliénables rampes synthétiques de la première mouture pour de plus authentiques sonorités, auxquelles s'adjoint un duo mixte en voix claires à la fois un brin frileux et bien habité. Mais là n'est pas l'argument ultime de nos belligérants pour asseoir leur défense.

Dans une perspective progressive, la troupe trouve non moins les clés pour nous retenir plus que de raison. Ainsi, c'est d'un battement de cils que les vibes enchanteresses de « Bent by Storms and Dreams » feront voler en éclat toute tentative de résistance à leur assimilation. A mi-chemin entre Lacuna Coil et Autumn, ce low tempo progressif se pare de riffs crochetés et de couplets éminemment sensuels mis en habits de lumière par les limpides volutes de la déesse. Recelant, en prime, un flamboyant solo de guitare, et une insoupçonnée et grisante densification de son corps orchestral, le chavirant méfait poussera, à n'en pas douter, à une remise du couvert sitôt l'ultime mesure envolée. Difficile également de résister à la vague de submersion qui va s'abattra sur nous sous l'impact des sémillantes séries de notes exhalant des entrailles de « The Last Glow of Day », ''lacunacoilesque'' low tempo progressif d'une confondante délicatesse mélodique, laissant entrevoir un fin legato à la lead guitare et de sensibles gammes pianistiques. Mais le magicien aurait encore d'autres tours dans sa manche...

Quand ils en viennent à nous immerger au cœur d'intimistes espaces, c'est sans ambages que nos compères happent le pavillon, nous livrant par là même leurs mots bleus les plus sensibles. Ce qu'illustre, en premier lieu, « Leaves Rolling in Time », somptueuse ballade atmosphérique dont seul le groupe italien aurait le secret ; relevées par un duo mixte en voix de contrastes en parfaite osmose, les sensuelles ondulations de la belle trouvant leur pendant dans les growls caverneux d' Emiliano Pasquinelli, les quelque 6:28 minutes de la tendre aubade glisseront avec célérité dans nos tympans alanguis. Assurément l'une des pépites de la rondelle. On n'éludera pas davantage « Elizabeth », ballade progressive, romantique jusqu'au bout des ongles, que n'auraient reniée ni We Are The Fallen ni Ravenscry. Tout de fines nuances mélodiques cousue, doté d'un fin picking à la guitare acoustique, et délivrant un refrain qu'on entonnerait à tue-tête, l'instant privilégié fera plier l'échine à plus d'une âme rétive au moment où il ravira le tympan de l'aficionado d'espaces tamisés.


A l'issue de la lecture de la rondelle, on se voit gagné par un sentiment de plénitude, le combo italien nous adressant un message musical à la fois racé, enivrant, parfois intrigant, un zeste romanesque, se savourant à chaque fois davantage au fil des écoutes. Comme son devancier, ce méfait bénéficie d'une ingénierie du son particulièrement soignée, de la féconde inspiration mélodique de ses initiateurs et d'une technicité instrumentale de premier ordre. Si l'ambiance peine encore à se faire plurielle, les phases rythmiques comme les joutes oratoires sauront compenser cette relative carence. Par ailleurs, à l'instar de son aînée, cette quatrième offrande rétracte très, voire trop souvent ses griffes, quand les prises de risques attendues se font encore bien timides. Difficile alors pour le collectif transalpin de se démarquer de ses homologues, encore nombreux à affluer dans ce registre.

Livrant à son tour des arrangements de bon aloi, encensé par le poignant grain de voix de la princesse et délivrant une charge émotionnelle non moins difficile à endiguer, c'est dire que les points de force de la galette, loin d'être rares, sont de nature à nous retenir tout au long de notre traversée. Un poil plus abouti que ses prédécesseurs eu égard à son jeu d'écriture, se faisant aussi efficace qu'élégant, et, en dépit de son caractère invariablement tempéré, ce manifeste permet dès lors au groupe de franchir une nouvelle étape dans sa carrière, et de l'asseoir plus encore parmi les valeurs confirmées de cet espace metal. Précieux et empreint de délicatesse, ce quatrième effort se pose tel une gemme dans un écrin de satin...

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