Lacus Somniorum

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16/20
Nom du groupe Alwaid
Nom de l'album Lacus Somniorum
Type Album
Date de parution 21 Mars 2014
Enregistré à Boss Hog Studio
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1.
  Alghavil Altannin
Ecouter 05:14
2.
 The Garden of Cyrus
Ecouter 04:55
3.
 Asphodels
Ecouter 04:49
4.
  Dead of Night
Ecouter 04:53
5.
  Hei! Aa-Shanta 'Nygh!
Ecouter 05:17
6.
 The Dreaming
Ecouter 05:13
7.
  In the Darkness of Daylight
Ecouter 06:11
8.
 The Scream that no One Heard
Ecouter05:01
9.
 The Cypress Grove
Ecouter07:29
10.
  Lacus Somniorum (The Lake of Dreams)
Ecouter06:46

Durée totale : 55:48

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Alwaid



Chronique @ ericb4

13 Juin 2017

Une jeune formation en progrès affichant désormais une stupéfiante force créatrice...

Mû par un vent d'inspiration renouvelée, suite à une laconique démo sortie deux ans plus tôt, le quintet lillois revient, plus habité et inspiré, avec, cette fois, un album full length dénommé « Lacus Somniorum » ; généreuse auto-production de 56 minutes dévolues aux différentes phases du sommeil, où chacune des 10 pistes renvoie à sa manière à l'univers onirique. Inspirés notamment par le cinéma et la mythologie pour la confection de leurs compositions, nos cinq acolytes (Marie Perrier (frontwman), Maxime Renard (guitare et chant), Alexis (guitare (Elenath), Simon Lamarcq (basse) et Robin Grabman (batterie (ex-Dusk And Darkness))) continuent à évoluer dans un metal sympho gothique à la touche heavy et doom, où les contrastes de voix sont de mise.

Sourcé par des formations aussi diverses que Nightwish, Within Temptation, Tristania, Draconian ou encore Theatre Of Tragedy, le groupe a néanmoins apposé son sceau sur ces nouvelles portées, singularisant d'autant une œuvre à l'ingénierie du son propre et à l'artwork au trait affiné et d'inspiration fantastique. En outre, tant la qualité des enregistrements qu'un mixage résolument équilibré apparaissent et ont pour corollaire peu de notes parasites et des finitions à la hauteur de nos attentes. Indices révélateurs d'un degré supplémentaire de maturité affichée et surtout d'un travail en studio plus rigoureux, plus à même de permettre au combo de lutter efficacement face à la sévère concurrence de ce registre metal. Devenu plus exigeant avec lui-même, le collectif nous convie à un message musical tumultueux, émoustillant et réservant son lot de surprises.

Pour preuve de l'évolution de son projet, le collectif lillois a amorcé un virage mélodico-symphonique gothique bien plus marqué que par le passé, ayant ainsi insufflé sa dynamique et sa personnalité propres. Dans cette mouvance, le rageur « Lacus Somniorum (The Lake of Dreams) » nous prend prestement à la gorge par ses riffs tourbillonnants et sa section rythmique enfiévrée, dans une ambiance tourmentée mais non dénuée d'un engageant paysage de notes. On effeuille alors un corpulent et sémillant titre sympho gothique que n'auraient renié ni Theatre Of Tragedy, ni Leaves' Eyes, enjolivé par les douces patines oratoires d'une interprète bien inspirée. Mention spéciale pour les soli de guitare bien amenés et d'une efficacité redoutable. Dans cette veine, les riffs corrosifs et saccadés inondent l'offensif « The Garden of Cyrus » ; Sans y perdre en teneur mélodique, à l'aune d'un Theatre Of Tragedy des premiers émois, le morceau nous place dans une intrigante atmosphère sympho gothique, où les attaques du duo mixte contribuent à rendre le moment d'autant plus intense. Enfin, l'énergisant et ''sirénien'' « The Scream that No One Heard » lâche les chevaux, au regard d'une batterie imprimant un rythme vivace et une rythmique enjouée. Sur fond d'enveloppantes nappes synthétiques, on ne résistera que malaisément à l'envoûtante présence vocale de la jeune diva, cette dernière se plaisant à faire onduler son organe pour mieux nous séduire. Et la sauce prend, là encore.

Plus chaotiques, mais non moins immersifs, d'autres passages renvoient aux premières vibes du combo, avec un soin particulier apporté aux arrangements et quelques nouvelles sonorités. Ainsi, le saillant et vrombissant « Alghavil Altannin », à mi-chemin entre Nightwish quant à ses vibrants arrangements et Tristania eu égard à sa troublante empreinte gothique, avec un zeste de Within Temptation au regard de son avenante mélodicité, nous plonge dans un monde onirique tourmenté, à l'image d'une instrumentation progressivement tempétueuse. Par contraste, les cristallines volutes de la sirène s'insèrent opportunément dans la tourmente tout en alternant avec les growls ombrageux de son acolyte, pour un résultat encore inédit pour le combo. Mid tempo sympho gothique progressif, oscillant entre Within Temptation et Theatre Of Tragedy à leurs débuts, de son côté, « In the Darkness of Daylight » dissémine ses riffs grésillants et ses infiltrants gimmicks à la lead guitare au fil des libertaires déambulations oratoires de la belle, suivant un cheminement mélodique des plus captateurs d'émotions, notamment sur un entêtant refrain. Enfin, le tonique et chevaleresque « The Dreaming », dans la lignée de The Gathering (première période), livre une invitante ligne mélodique et moult variations rythmiques. Dans ce champ de turbulences, la maîtresse de cérémonie élève d'un cran ses impulsions, tutoyant les notes les plus haut perchées, par effet de contrastes avec les serpes oratoires de son acolyte de growler. Une bien jolie pièce, en somme.

Parfois, l'atmosphère se fait plus sinistre, nous plongeant dans de frissonnants instants inspirés par de spectrales créatures. Ainsi, l'up tempo doom gothique « Asphodels », à la manière de Draconian, distille un nerveux tapping coalisé à des riffs acérés, dans une ambiance crépusculaire, parallèlement à une ligne de chant tout en contrastes, jouant sur d'insoupçonnées variations pour tenter d'encenser le tympan. Empruntant quelques chemins de traverse, on craint de s'y perdre, mais tout n'est qu'illusion dans cette énigmatique et finalement aspirante phase de sommeil. Moins mordant, le ténébreux et glaçant mid tempo « Dead of Night » délivre un riffing rocailleux étreignant une rythmique lourde et visqueuse, dans un climat fait d'étrangetés et habité par de gorgonesques créatures. Ce faisant, cet autre ''draconien'' instant n'aspirera que les pavillons les plus aguerris, la sente mélodique empruntée s'avérant parfois déconcertante. Dans cette lignée, à la fois sombre et lunaire, le mid tempo doom gothique « The Cypress Grove » se fait lascif et plombant. Oscillant entre The Flaw, Draconian et The Gathering (première période), la fresque déploie ses sept minutes d'un spectral instant, empreint de cassures de rythme et de changements d'ambiances. Repris pour l'essentiel de la démo, le titre laisse entrevoir une qualité de production de meilleur aloi, susceptible de lui octroyer davantage de relief du camp acoustique.

Sinon, et de façon insoupçonnée, nos acolytes sont allés chercher leur inspiration du côté d'orientales contrées, diversifiant d'autant leur propos. Et ce, à l'image de l'entraînant, atmosphérique et un poil orientalisant « Hei! Aa-Shanta 'Nygh! ». A la croisée des chemins entre un Within Temptation à l'époque de « Enter » et Theatre Of Tragedy à l'instar de « Aegis », avec une touche de Tristania, l'incandescent méfait nous enivre les sens tout en nous menant en de célestes contrées, à la lumière des angéliques patines de la déesse. En outre, un fin legato à la lead guitare vient élégamment clore le chapitre.

Force est de constater que le quintet a fourni un louable effort de variations et de combinaisons de styles, sans temps morts, ni zones de remplissage pour combler un éventuel vide créatif, où les contrastes rythmiques et vocaux sont mis à l'honneur. Sans jamais réellement baisser d'intensité percussive, ni recourir à l'une ou l'autre ballade pour nous séduire, le groupe n'en imprime pas moins une soufflante force émotionnelle dont peuvent se targuer quelques moments choisis, nous poussant ainsi à une écoute en boucle de la galette. Ce faisant, les lignes mélodiques se sont affinées et la technicité instrumentale étoffée sur une œuvre à la production soignée, nous éloignant déjà de plusieurs longueurs de leur initiale démo. Sans pour autant tourner le dos à son passé, à l'aune de cette puissante et plurielle offrande, la troupe frappe plus fort, repoussant toujours plus loin ses propres limites. Bref, une vibrante proposition susceptible de l'introniser parmi les valeurs montantes de son registre metal d'affiliation. Du moins, on ne peut que le lui souhaiter...



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