Konflikt

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18/20
Nom du groupe Horn
Nom de l'album Konflikt
Type Album
Date de parution 30 Août 2013
Style MusicalBlack Pagan
Membres possèdant cet album14

Tracklist

1.
 Intro / Konfliktkor I
Ecouter02:23
2.
 Zangen und Kessel
Ecouter07:35
3.
 Blodet Eg Fekk Drukki
Ecouter05:12
4.
 Brandstäbe
Ecouter05:43
5.
 Raatteentien Jää
Ecouter06:27
6.
 Fotanglar I Trånga Gränder
Ecouter03:27
7.
 De Geschutten Thuis
Ecouter05:55
8.
 Tunge Støvler
Ecouter07:26
9.
 Konfliktkor II / Outro
Ecouter02:02

Durée totale : 46:10

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Horn



Chronique @ AlonewithL

06 Avril 2014

C’est dans les plus grands conflits que l’on se créé les plus grandes opportunités.

Ne bénéficiant pas du prestige de ses confrères et compatriotes « Falkenbach » et « Helrunar », « Horn », porté par le seul Niklas Thiele, alias Nerrath, partage musicalement un peu des deux groupes précédemment cités. Parfois aussi comparé à l’ukrainien « Drudkh », « Horn » a connu une lente évolution depuis sa fondation en 2002. Passant petit à petit d’un black pagan en harmonie avec la nature à un black metal de plus en plus oppressant et mélancolique, perdant à chaque fois un peu de sa teneur pagan, comme peuvent attester les sorties de « Naturkraft » en 2008, puis de « Distanz » en 2010. « Konflikt » renoue passagèrement (et timidement) avec les coloris et la tradition païenne. Non pas que les deux albums qui lui précèdent ne sont point honorables. Loin de là. Ils sont au contraire d’excellente facture. Mais au rythme où allaient les choses, « Horn » aurait très bien pu perdre complètement son identité pagan. « Konflikt » serait une sorte de compromis entre différentes périodes d’un projet qui demanderait à être davantage révélé.

L’album, comme évoqué à travers son titre, s’intéresse à l’idée de conflit. Pour cela, Nerrath se penche sur différents épisodes historiques, marqués par des altercations entre ethnies européennes. Les luttes au Nord de l’Europe sont privilégiées à en croire notamment le choix des différentes langues utilisées. On y retrouve ainsi l’allemand, le suédois, le finlandais, le néerlandais, le norvégien et le Bokmål (langue dano-norvégienne encore utilisé en Norvège et datant de la souveraineté du Danemark sur ce pays). Le concept va se retrouver également sur son étendue musicale. Pour meilleure preuve l’introduction et la conclusion de l’opus (Konfliktor I & II) se composent de grondements sourds, d’explosions et de sirènes d’alarme. Cet environnement apocalyptique ainsi reproduit est encore plus saisissant avec l’ajout de chants grégoriens, nous faisant de cette façon encore plus tâter le temps des derniers jours offerts à l’humanité.

Hormis ce cadre effrayant, le reste du tableau est beaucoup plus magnanime, proche de la réalité. Si l’entame de « Zangen und Kessel » fait penser par ses frottements à une terre déserte débarrassée de tout ce qui l’a parasité, le black metal qui s’installe d’abord timidement, mais surement, va adopter une position nettement moins alarmiste. On n’est pas loin alors de considérer, par cet extrait, « Horn » comme un proche cousin de « Primordial ». Certes la musique, n’est pas ici si taciturne. Il y a bien aussi un long passage tumultueux aidé par les blasts en milieu de piste. Mais, l’aspect de sobriété, le chant caverneux légèrement mis en écho, et surtout cette mélancolie opérante sur une bonne majorité du morceau nous pousse à admettre cette filiation. Cependant, « Horn » nous a déjà montré par le passé, qu’il était difficile à caser auprès de telle ou telle formation, tellement il peut paraître riche et fuyant au fil de ses compositions.

En conséquence, l’apparition de l’ombre de « Primordial » ou d’un tout autre groupe va s’avérer épisodique. Pour le très sombre et impitoyable « Brandstäbe », on devine davantage la présence éphémère de « Helrunar ». Nous assistons à un véritable déchainement de coups, à un roulement continu, qui va s’alterner en seconde instance avec des mélodies pagan. La seconde partie de piste pourra s’analyser en une grande et palpitante cavalcade barbare. Comme dit avant, la fibre païenne fait son vibrant retour. Pas dans la même teneur qu’autrefois, mais à égalité avec un black metal sorti des profondeurs et ciselé comme une belle pierre. Il est véritablement question de pagan metal avec « Blodet eg Fekk Drukki », qui exprime tout son esprit sauvage et naturel sous l’appui de sonorités épiques en fond sonore. Le chant clair et contemplatif s’ébat au milieu d’un gros remue-ménage, d’une profusion de sonorités qui se superposent tel un mille-feuille. La dimension païenne est encore décelable chez « Raatteentien Jää », même si l’exaltation n’y est plus chez les auteurs. Pourtant, la magie continue de fonctionner sur l’auditeur, qui sera tenu en haleine par la solennité du morceau et son fort penchant contemplatif.

Le dernier titre cité usait d’une entame plutôt étrange. On aurait dit un court extrait musical issu d’un vieux film des années 20. Comme lui, « Tunge Stolver » use d’une intrusion pour se lancer. Ce sera une vieille fanfare militaire cette fois. A noter que ce morceau est le moins fameux du volume. Il se distingue peu surprenant, pas aussi intense ou éblouissant. La régularité des riffs compressés mènent à une certaine redondance, comme le ton très neutre repris par le chanteur. Néanmoins, ce morceau pesant et trainard se bonifiera sur sa seconde moitié de piste. Sa musique s’identifierait dans ce passage presque à ce que faisait « Hel » sur « Das Atmen der Erde ». Ce qui loin d’être le cas pour « Fotanglar i Trånga Gränder » ou « De Geschutten Thuis », qui s’illustrent eux dans un mode particulièrement brutal. Le premier des deux se distingue par une virulence extrême et par son approche crade du meilleur effet. Le second mise également sur cette force écrasante, mais se permet quelques dérivations sur des plans atmosphériques de toute beauté

A la fois sublime et incompréhensible, ce serait une déveine que « Horn » n’attire pas plus les attentions après ce nouvel effort qui devait fêter les dix années d’existence du projet. Ce qui est à chaque fois stupéfiant et gratifiant, c’est de se dire que c’est l’œuvre d’une personne. Du moins, pour ce « Konflikt » il y a la brève assistance des guests Genödizer (« Obsessör ») et Dr. Sundén (« Sorgeldom ») aux chants. La musique du projet allemand est toujours aussi développée et riche. Elle marque différente étapes, toutes généreuses, explorant traditions, paysages, époques et âmes. On constate par l’écoute de cet opus, une sorte de regain autour du pagan. Le genre reprend une place qu’elle avait tendance à céder au dépend du black atmosphérique, découvert sur « Naturkraft » et « Distanz ». La qualité son s’est également améliorée depuis, sans qu’il y ait pour contrecoup de perte de profondeur. C’est dans les plus grands conflits que l’on se créé les plus grandes opportunités.

16/20

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