Aujourd'hui, on va parler d'un groupe incontournable de la scène metal française, avec 15 ans d'expérience derrière lui. Un groupe qui ferait partie des 10 meilleurs en France d'après
Metal Hammer. Un groupe sur lequel il est facile de taper : la quintessence du metal pour certains, une bouillie sans goût pour d'autres. On va parler d'
Alcest, ouais.
Petite présentation rapide du groupe : à leurs débuts, les gais lurons de chez
Alcest produisaient du black metal pur jus, marqué par le passage de Neige chez
Peste Noire. Très vite,
Alcest a changé de direction, et a commencé à exploiter les sonorités black pour en tirer quelque chose de plus...léger.
Et c'est là que naît l'
Alcest qu'on connait, l'enfant bâtard du post-rock, du shoegaze, du black metal (certains disent même "blackgaze") ; une musique très atmosphérique, très spirituelle, mais qui garde une certaine consistance. Au fil des années et des albums, de plus en plus de fans sont conquis par cette musique à la fois mélodieuse et puissante. On ne parle même plus de "musique" pour
Alcest, on parle de "voyage".
Mais le groupe pousse le bouchon un peu loin et, en 2014, il accouche de "
Shelter", un album entièrement shoegaze / post-rock, et dénué de tout ce qui ressemblerait à du metal. Si la tentative de changement est louable, une proportion non négligeable des fans a été déçue.
2 ans plus tard arrive
Kodama. Couleurs sombres, mains squelettiques, pas de "source de lumière" démarquée comme sur les 3 albums précédents, une atmosphère sereine mais terne...rien que la pochette représente une petite cassure par rapport à
Shelter. Cette fois, le groupe a ajouté une touche nipponne à son esthétique, avec ce titre et cette pochette qui fait vaguement (VAGUEMENT) penser aux estampes japonaises de l'époque d'Edo.
Apparemment, les critiques ont été entendues.
Alcest fait marche arrière, et revient dans ce "blackgaze" caractéristique du groupe. Ça commence d'emblée avec une chanson éponyme de 9 minutes, dont les paroles sont entièrement improvisées et ne veulent rien dire. Une démarche intéressante, qui n'altère en rien la qualité du chant, puisqu'on ne le comprenait déjà pas à la base. Ce titre a encore un goût prononcé de shoegaze, mais on retrouve de la consistance, de la saturation, un truc qui attaque un peu les oreilles, bref, le truc qu'il manquait à
Shelter.
Et quand je dis "marche arrière" ce n'est pas pour rien.
Alcest n'a pas réellement évolué, les mecs reviennent juste à la formule qui a fait leur succès : une imagerie onirique, spirituelle, un son riche en belles mélodies et en effets en tous genres. D'ailleurs, à la grande joie de certains, le chant black est aussi de retour (Sur "Eclosion" ou "Je suis d'ailleurs").
Et pour ceux qui ont aimé
Shelter, cet album contient aussi quelques moments de post-rock, comme la fin de Eclosion, le début de Untouched. On peut aussi parler d'Onyx, une petite parenthèse entièrement instrumentale, avec un son un peu "étouffé" qui donne un aspect à la fois mystérieux, hypnotisant et élégant à la musique (et qui n'est pas sans rappeler "Abysses" sur l'album
Écailles de Lune).
En fin de compte, rien de réellement nouveau.
Kodama, c'est tout
Alcest condensé en 42 minutes. La batterie est peut-être un peu plus travaillée qu'avant...mais rien qui ne saute aux yeux dés la première écoute. Si vous avez aimé les Voyages de l'Âme ou
Écailles de Lune, cet album vous plaira.
Cependant
Alcest a réussi quelque chose : retrouver sa "patte", et pondre un album qui fera plaisir à ceux qui avaient aimé Les Voyages de l'Âme. Le groupe aurait pu très bien se perdre, en choisissant de continuer sur la même voie que
Shelter, mais ils ont fait un pas en arrière, pour repartir sur de bonnes bases. Et ça, c'est bien.
Ta chro résume bien le tout, merci :)
Je corrige ça.
Mon sentiment sur cet album c'est un peu comme si devant une réception plutôt moyenne de Shelter Neige s'est dit "Bon, je fais quoi...", et malheureusement Kodoma fait un peu fan-service.
Alors oui, c'est bon de ressentir les influences de Ecailles de Lune ou de Voyage de l'Âme mais il n'y a pas de prises de risques. Et puis c'est dommage d'utiliser un titre et une imagerie japonaise sans en retrouver la touche dans les morceaux.
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