« Nom d'un chien ! Mais qu'ont-ils foutu à leur production?! »
Première phrase, premier coup de gueule pour le premier album longue durée du aujourd'hui mythique
Tsjuder. Un trophée bien mérité quand on connaît le monstre, leur fameux slogan « No Synthesizer, No Female Vocals, No Fucking Compromise » scandé à chaque quatrième de couverture et leur black thrash foudroyant, résultat d'une envie d'en découdre carrément hors-concours par rapport à la plupart des productions similaires. Norvégiens, grimés, faux prophètes, enculeurs d'agneaux catholiques et décidément de terribles musiciens, leur carrière fut couronnée de trois missiles intemporels :
Kill for Satan,
Demonic Possession et le testament
Desert Northern Hell ainsi que d'un DVD,
Norwegian Apocalypse, qui restera dans les annales du genre comme l'un des tous meilleurs lives video de l'histoire du black metal. Le groupe passa ainsi les portes du mythe en splittant peu après la sortie de son dernier et meilleur album.
Premier témoin du talent des 3 seigneurs,
Kill for Satan voit le jour après un petit bouquet de démo qui n'aura pas vraiment mis le feu aux poudres.
Signé dès lors chez
Drakkar Production leur assurant une meilleure distribution, ce brûlot met immédiatement cartes sur table : Parfaitement soutenu par un thrash énergique ciselé à la perfection, ce black metal très brutal dévaste tout sur son passage. Le groupe ayant sans aucun doute trouvé inspiration chez
Immortal première période , accouplant cyniquement
Pure Holocaust avec
Hell Awaits, produisant un résultat digne d'un obus à schrapnels incandescents. Ca commence sur un
Daemon Gate martial où l'on est piétiné sans préavis par des rythmiques cinglantes, titre d'ouverture lancé à pleins pots. Passant de speederies et blasts lobotomisateurs aux mids lorgnant timidement vers un groove que n'aurait pas renié Tom Gabriel sur To Megatherion, les riffs de l'engin de mort puent une hégémonie macabre ressucitant un tempérament bestial dormant jusque là au fond de notre âme. Aucun d'entre eux n'est à jeter, mariant leur tranchant acier avec ces harmonies impériales et occultes. Ces refrains soulignés par un Nag à l'organe vocal détruit par la cruauté, les 5 premier titres sont une pure thrash-blackerie dont l'absolutisme n'a d'égal que cette formidable exploitation instrumentale que les musiciens n'ont pas mise de côté.
Draugluin, un as de l'art du riff à la fois malsain et aiguisé.
Anti-Christian décidément ultime par sa capacité à bonifier son jeu agressif par des breaks au feeling incroyablement entraînant, développant un jeu pouvant atteindre un degré de complexité incontestable, tout en restant 100% viscéral. On s'en enchantera encore et encore.
C'est à partir de là que le groupe fait encore plus fort. Après
Unleashed, un interlude distordu de manière dérangeante, ces dégénérés du bulbe nous gratifient d'un combo de trois hymnes cultissimes, à ranger aux côté de certains Transilvanian Hunger,
Unsilent Storms in the
North Abyss ou même Raining
Blood par ce thrash proche des maîtres du genre, qui en leur temps apportèrent une couleur diabolique à leur musique.
Ouverture avec
Kill for Satan, son riff d'intro lourdingue charge une Grosse Bertha de moments de violence pandémoniaque, de lourdeurs embuée d'un halo fiévreux et féroce et d'un refrain, mes amis ! Écouté une fois, gravé pour toujours !
King of kings is born !
On ne lâche pas du lest avec Sodomizing the Lamb. Quand je vous parlais d'enculeurs d'agneaux... Mais qu'est ce qu'elle se prend dans le derrière, la pauvre bête. Notez qu'avec ce mid tempo enivré d'un arpège composé par Belzébuth en personne ( attention la nuque ! ), encadré de ces matraquages convulsifs, elle doit plutôt prendre un sacré pied ! Coquin de mouton, va !
Et on termine sur un
Beyond the Grave, thrashant sec, son groove malsain et énergique et ses changements de rythmes épaulés de riffs fatalistes et obsédants parachèvent cette tuerie sans équivalent.
« Mais par les cornes du sacro saint
Azazel ! Ce truc est un massacre ! Mais pourquoi cette production si calamiteuse ? »
Vous l'aurez compris, le point noir de
Kill for Satan reste sa production, probablement un compresseur réglé abusivement sur la batterie. Car si un son raw s'adapte généralement très bien avec la plupart des œuvres de black,
Tsjuder semble avoir voulu jouer avec une certaine clarté. On ne peut pas leur reprocher ça, au vu de leur thrasherie réclamant un minimum de relief dans le mix, mais ici, ce couple caisse claire – grosse caisse se voit amputé de toutes les harmoniques pouvant lui donner un minimum de corps. N'en ressort alors qu'un claquement plastique pas du tout dans l'esprit ( bien que cette conception plutôt froide pourrait en séduire quelques-uns ). La guitare acérée dans les aigus tente de rattraper cette erreur mais le master parle de lui même, cette texture sonore fait décidément tâche.
On notera tout de même une réverbération caverneuse sur l'ensemble sauvant les derniers meubles de l'inondation.
Sans ce défaut finalement important,
Kill for Satan méritait un 17 pour avoir gravé cet enfer sur une galette d'aluminium. Ce taux d'efficacité, d'occultisme et de prouesses provoque à chaque écoute un véritable séisme dépassant allègrement les 9 degrés sur l'échelle de Richter. Premier full-length, premier véritable méfait, premier monument.
Tsjuder marquera dès lors sa domination sur la scène. Encore aujourd'hui, malgré le split-up, l'esprit du groupe vole largement au dessus de la masse.
Eternals Hails.
Voilà, je me suis libéré de ce que je maintiens depuis que j'ai découvert le groupe.
Encore une fois : HAILZ !
Puis l'histoire de l'adolescence, tu repasseras, une pléthore de groupe arborent une imagerie pareille, sont ils restés juvéniles pour autant.
Ecoute le CD, après tu donneras ton avis ( et il y a de fortes chance qu'il puissen changer )
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