Connu sous le nom de RAVAGE durant ses premières années,
Atheist fait partie des précurseurs de la scène deathmetal floridienne aux côtés de Death,
Massacre,
Morbid Angel et
Obituary. La formation emmenée par Kelly Shaefer s’est toutefois démarquée rapidement de ses collègues pour se consacrer à un deathrash très ouvert, original et technique, et ce dès ses démos et son premier album
Piece of Time enregistré à la fin d’année 1988. Auteur d’une trilogie marquante, ayant comme point d’orgue l’intemporel
Unquestionable Presence en 1991, le groupe se sépare hélas peu de temps après la sortie de son troisième album
Element en 1993, pour ne revenir qu’en 2006 à l’occasion de concerts essentiellement donnés lors de festivals, et pour finalement se rendre compte combien le public réceptif était loin de l’avoir oublié.
Il faudra toutefois attendre quatre années supplémentaires pour assister à la concrétisation formelle du retour d’
Atheist, à l’occasion de la sortie de son quatrième album
Jupiter en ce mois de novembre 2010, soit 17 années après son dernier effort. Se consacrant exclusivement au chant, Kelly Schaefer poursuit ainsi l’aventure avec le batteur Steve Flynn, présent sur les deux premiers albums, et s’associe parallèlement avec Chris Baker et Jonathan
Thompson du groupe Gnostic, en charge de toutes les parties de basse et de guitares. Au même titre que
Morbid Angel, le quatuor signe alors avec le prestigieux label français Season-of-
Mist, qui bénéficie d’une excellente réputation à l’étranger.
En 17 années, le style d’
Atheist n’a pas foncièrement changé, à l’instar de nombreuses formations revenant après une si longue absence, désirant retrouver le feeling de leurs meilleures années. Le groupe oscille ainsi toujours adroitement entre thrash et deathmetal technique, bénéficiant d’une identité à toute épreuve et livrant des plans alambiqués dont beaucoup de groupes actuels aimeraient se vanter.
A ce titre,
Jupiter n’est pas facile d’accès de prime abord, comme toute oeuvre d’
Atheist, tant son deaththrash architectural peut paraître décousu lors de ses premières écoutes. Les rythmiques complexes et les diverses influences si évocatrices du combo demandent en effet une immersion certaine de la part du deathster. Le quatuor floridien étonne ainsi à de nombreuses reprises, pour citer les contretemps multiples de Fictitous Glide et son break jazzy délectable, le tricotage déconcertant de Fraudulent Cloth, ou encore le délicieux passage central de Faux
King Christ aux timides airs de samba.
Bien qu’appliqués et de niveau notoire, les jeux de basse & guitares de Chris Baker & Jonathan
Thompson restent toutefois souvent scolaires.
Exit les soli débridés d’antan, ou encore les lignes de basse au feeling si désarmant de Roger Patterson & Tony Choy, pour un résultat manquant d’un zest de folie, qui constituait toute la force d’
Atheist sur ses précédents enregistrements. On peut parallèlement regretter l’absence de passages acoustiques ou moments d'accalmie, autrefois véritables repères pour l’auditeur, qui se voit aujourd’hui confronté à 32 minutes d’un deathrash condensé n’offrant trop peu de répit.
Sans la pleine magie de ses premières réalisations, génie qui manquait déjà partiellement sur
Element composé en une période difficile,
Jupiter donne parfois l’impression d’un déluge de notes à l’assemblage quasi mécanique, sans cette folie et cette grâce dont
Atheist possédait le secret. Ce nouvel album reste en revanche particulièrement rageur, notamment grâce à la hargne des parties vocales de Kelly Schaefer et à la clarté de l'enregistrement, et s’assure parallèlement une durée de vie plus que conséquente sur les platines, tant son riffing à l’opposé de toute redondance contribue à la richesse globale de l’oeuvre.
Fabien.
Pas pour ma part. J'aurais même été plutôt indifférent à ce groupe. Et je n'y vois pas un retour vers une brutalité, mais un death technique, comme ils nous l'ont servi avant ( vu le regain d'intérêt que le groupe connaissait, c'était un coup à s'en mettre quelques ronds dans la poche, cette reformation ), mais sans tout ce pourquoi je prenais un pied fou en mettant un disque d'Atheist dans le lecteur.
Reste que ce disque est bon oui... Un disque de death technique virtuose, c'est tout.
ça manque de jazz cet album
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