Après un
Marée Noire tout en brutalité bien qu’extrêmement court (son principal défaut), même pour un EP, revoici les plus extrêmes des Canadiens de
Beneath The Massacre de retour pour un troisième album terriblement attendu par une horde de fans désireux d’en prendre à nouveau plein la gueule.
Pour les inconscients fans de death technique et ignorant l’existence de
Beneath The Massacre, un petit rappel s’impose : le groupe s’est formé en 2004 à Montréal au Québec et, après un premier EP fort remarqué, le voilà embarqué dans le monde du metal extrême. Dignes descendants d’
Origin, les Québécois usent d’un death metal scandaleusement véloce et de breakdowns méchamment lourds, le tout avec une cohérence et une maîtrise déconcertante. Depuis, les tournées se sont enchainées, la réputation largement étayée et deux albums ont vu le jour (Mechanics of Dysfunction en 2007 et
Dystopia en 2008). Leur dernier EP
Marée Noire est sorti quant à lui en 2010, le temps de ne pas laisser la populace attendre indéfiniment leur grand retour. Et ce retour en fanfare se nomme
Incongruous...
Le line-up restant inchangé, le solide combo est donc retourné aux Garage Studios de leur ville natale pour enregistrer ce troisième opus terriblement ravageur et ce, dans tous les recoins. La production signée Chris Donaldson (
Cryptopsy) est splendide, le son étant propre, impeccable et chaque instrument est soigneusement mixé à la perfection tandis que les parties gutturales du chanteur Elliot Desgagnés sont, elles, plus mâchées, plus brutales, s’entrechoquant souvent de lignes en lignes à travers un phrasé toujours plus époustouflant. Quant à l’intrigante pochette signée William Torres, son rouge vif tape-à-l’œil et sa créature de femme à tête de bélier aux yeux exorbités ne peut pas laisser indifférent. Bref, tout ça ne nous dit pas si les Québécois ont réussi le pari de faire mieux que
Dystopia. Pari réussi haut la main, et même plus encore…
Dès la première piste intitulée "Symptoms", on est absorbé par tant de brutalité, de technique, de rapidité et de cohérence.
Beneath The Massacre n’a rien perdu de sa puissance, bien au contraire, le groupe nous livrant ici son album le plus death de leur discographie. Oubliés les longs et pesants breakdowns :
Incongruous est un concentré de riffs et de parties extrêmement rentre-dedans où la palette de sonorités enverraient valser les plus hardis. S’éloignant de leurs similitudes avec
Origin et
Brain Drill pour devenir encore plus personnel, le groupe sort donc un opus résolument plus sauvage que jamais mais aussi ironiquement plus mélodique dans une certaine forme. En effet, si la palette de riffs reste bien entendu fracassante, on distingue ici aisément de nouvelles influences, des parties plus entêtantes à base d’allers-retours ultra-rapides et de breaks inattendus.
Le groupe s’éloigne également légèrement de leurs premiers méfaits, allant plus loin dans leur récente nouvelle approche aperçue dans
Marée Noire. Des titres percutants sans pause ni répit,
Incongruous en regorge, avec des tueries époustouflantes telles "Symptoms" donc, "It", "
Grief" ou encore "Unheard", véritables bombes sonores déstabilisantes aux structures exemplaires et au rythme effroyablement haletant. Autour des diverses lyrics de Desgagnés scandant violemment des propos révoltés autant envers Dieu, la politique, la guerre et même l’industrie du disque (avec "Pedestal" et son refrain comprenant « For the record you think you're special ; you're not. There is a thousand just like you out there »), les divers riffs alliant influences death brutal moderne, shreds et sweeps surhumains et légers breakdowns – entendez par là qu’ils ne phagocytent aucunement les chansons comme c’était le cas sur
Dystopia – se multiplient avec efficacité et entrain pour ne jamais nous lâcher.
Les morceaux sont ici plus personnels, plus reconnaissables et plus dévastateurs que leur précédente galette tout en se différenciant un petit peu de
Marée Noire, décidément œuvre importante dans la disco du groupe. On ressent du
Aborted, du
The Red Shore, du
Diskreet (entre autres) dans ce nouvel opus, le groupe se gardant toutefois de conserver son identité à travers cette grosse demi-heure retournant les tripes sans concession et sans répit. Énumérer les titres reste inutile tant la galette nous offre constamment du lourd, malgré quelques petits coups de cœurs pour "Left
Hand" et "Damages", immédiatement marquants et ce dès les premiers riffs. Ainsi,
Incongruous s’avère au final l’un des meilleurs albums de
Beneath The Massacre, aussi différent dans sa forme que similaire dans son fond, confirmant une nouvelle fois que le groupe a largement sa place parmi la nouvelle vague de brutal death diablement technique.
"The only real danger that exist is man himself, he is the great danger and we are pitifully unaware of it.
We know nothing on man. We are the origin of all coming evil."
Carl Jung
Par contre je rejoins mon voisin du dessus MCGRE, la batterie est assez limite en live, après c'est le problème des groupes trop "techniques", qui nous prouvent que les arrangements de studio ne font pas tout pour être un groupe complet !
J'apprécie énormément le virage emprunté par le groupe c'est à dire la fin des breakdowns, l'aération des compos,la fluidité...L'intensité est toujours à son maximum.
Le p'tit solo sur "It" est énormissime je trouve.
Le groupe s'émancipe de la scène Deathcore pour de bon avec cet album et ça tombe bien c'est bien l'un des rares que je puisse écouter maintenant dans cette catégorie (surdose...).
En gros leur meilleur méfait!
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