Après un
Mechanics of Dysfunction désarmant par sa technique, mais parallèlement trop synthétique,
Beneath The Massacre revient en ce mois d’octobre 2008 avec son redoutable successeur
Dystopia, bénéficiant d’un trio explosif à l’enregistrement, au mixage et au mastering, respectivement signés par Yannick St Amand,
Jason Suecof & Alan Douches. Sans aucun changement de line up, le groupe canadien emmené par les frères Bradley se consacre ainsi à 100% sur son nouvel effort, bien décidé à confirmer sa place parmi les nouvelles locomotives de la scène brutal death actuelle.
D’entrée, Condemned &
Reign of Terror déboitent tout sur leur passage, juxtaposant vicieusement palm muting écrasants (lignes de guitares jouées avec la paume de la main), rythmiques saccadées, et envolées techniques que
Necrophagist n’aurait pas reniées sur son monumental
Epitaph, apportant ainsi une dynamique phénoménale, renforcée par le guttural très brutal d’Elliot Desgagnes. Jouant sur la stéréophonie, Chris Bradley impressionne, le guitariste superposant ses plans de guitares, sur la basse ronflante de son frère, avec une dextérité et une rapidité déconcertantes, apportant une multitude de lectures aux compositions.
Toutefois, à vouloir trop en faire,
Beneath The Massacre perd par moment l’auditeur dans ses plans architecturaux, assénant parallèlement des titres trop compacts, qui peinent alors à se détacher les uns des autres. A l’exception de
Wasteland ou de l’incontournable
No Future, l’ensemble manque également de soli, qui auraient permis l’apport de repères au deathster, déboussolé par cette avalanche de notes et cette polyrythmie omniprésentes. L’équilibre du redoutable morceau final Procreating the
Infection montre toutefois la capacité de
Beneath the
Massacre à canaliser son incroyable potentiel, possédant cette puissance et cette maîtrise pouvant les hisser à tout moment au sommet du brutal death actuel.
Véritable cauchemar pour les guitaristes, à l’image des derniers missiles d'
Origin,
Brain Drill,
Arsis et
Necrophagist,
Dystopia effraye par sa technique, son côté novateur et l’excellence de ses interprètes, mais offre également une écoute plus fluide que son prédécesseur, bénéficiant parallèlement d’une production plus ronde, quoiqu’encore un peu trop lisse, lui ôtant en partie le côté mécanique de ses compositions. Toutefois, malgré un gain en personnalité, une maîtrise instrumentale sans faille et une brutalité manifeste,
Beneath The Massacre manque encore du zeste nécessaire, qui lui permettrait de donner tout le corps exigé à chacun de ses morceaux, pour dégager un côté plus organique, plus vivant, à l’image de la dernière ogive d’
Hate Eternal, et de se hisser enfin et définitivement aux côtés de l'élite du brutaldeath ... Purée, quel potentiel !
Fabien.
Fabien.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire