En 1991,
Nirvana sort son deuxième album :
Nevermind. Si le premier est sortit dans un relatif anonymat, celui-ci propulsera le groupe sur le devant de la scène, qui deviendra la figure de proue du fameux mouvement Grunge, ce qui ne plu guère au groupe qui se voyait plutôt évoluer dans l'underground. Du fait de la reconnaissance du public, l'intérêt de celui-ci pour les raretés ( face B et autres ) du groupe a commencé à croître. Les enregistrements se négociant à prix d'or, il fut décidé ( par le groupe et ses producteurs ) de réunir quelques une de ces chansons rares sur un album. Ainsi naquit
Incesticide, compilation d'inédits.
Quand on entend face B de single, à quoi pense-t-on ?
Pas à grand chose de bon, à des morceaux de seconde zone, manquant de charme et d'inspiration... Eh bien, si c'est ça les moins bonnes chansons de
Nirvana, on comprend leur succès !
Car il faut bien le reconnaître, si l'on donne cette compilation à quelqu'un en lui présentant comme un album à part entière, ce quelqu'un ne se rendra pas compte de la supercherie. Il y a sûrement eu sélection dans les enregistrements car ils sont tous bien fichus ( encore que l'on peut émettre des réserves au sujet de "Hairspray Queen". ) Que l'on prenne le rythmé "Son Of A Gun", l'énervé "
Dive" ou la reprise électrique de "Polly", de leur album
Nevermind, tout fait mouche, tout dégage une énergie d'enfer, l'énergie d'un
Nirvana en somme. Les guitares sonnent comme on en a l'habitude avec eux, avec ce petit côté crasseux et simpliste qui donne son charme au groupe.
Alors certes, si les chansons sont biens, étant donné qu'elles viennent d'enregistrements différents produits peut-être à plusieurs années d'écart, il est légitime de craindre un manque de cohérence à cause de l'évolution musicale d'une époque à l'autre...
Ben là non plus ! Il est assez bluffant de voir comme l'ensemble va très bien ensemble. Forcément, la production peut varier un brin d'une chanson à l'autre, mais pourtant, c'est assez anecdotique et on pourrait même croire que tout a été enregistré en studio.
En fait, ce qui varie le plus d'une chanson est la voix de
Kurt, pas toujours au top sur ces inédits ( soyons honnête ), comme sur Beeswax et surtout "Hairspray Queen" où il ne semble pas très en forme. D'une manière générale, il n'est pas aussi enragé que sur les véritables albums. Ici, son chant est plus approximatif, plus rugueux parfois. Si certain lui reprocheront, d'autres au contraire y trouveront un certain charme et déclareront que
Kurt Cobain s'essaye simplement à un chant différent. La vérité se trouve sûrement entre les deux.
Alors, un rapide bilan de cette compilation, ça donnerait quoi ? On pourrait dire que si ce n'est pas le meilleur album de
Nirvana ( oui, disons album ), il comporte de très bons moments. La musique du groupe est très reconnaissable, même si l'interprétation n'est pas toujours au top. Le fan y trouvera son compte, grâce à la cohérence inattendue de ce regroupement.
Plus qu'un simple coup marketing comme l'auraient dit certains, il s'agit là d'un véritable disque à posséder pour qui aime
Nirvana.
La note et la chronique me paraissent un peu trop généreuses ! « Incesticide » est un album globalement assez faible, bancal, au fort goût de démo et de titres bâclés, brouillons et non aboutis.
On ne retrouve pas ou alors qu’épisodiquement le groupe aux tubes imparables qui allait conquérir le monde et donner naissance à un nouveau courant musical du rock dans les années 90.
Je te rejoins néanmoisn sur un point « Incesticide » est donc destiné aux fans, aux collectionneurs qui lui trouveront toujours avec indulgence certains attraits mais ne constitue pas pour moi un disque à posséder ou à écouter souvent.
Critique complète sur mon blog :https://lediscoursdharnois.blogspot.com/2021/02/incesticide-nirvana.html
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