Il est parfois déstabilisant de passer de l’autre côté du miroir, d’observer la mentalité déviante de certains musiciens, ou simplement de se rendre compte de la crétinerie pure de quelques uns d’entre eux.
Dream Evil entre dans la catégorie des blagues « pipi-caca » à deux balles et des musiciens au second degré tellement ravageur que l’on s’attend à une musique complètement barrée et déjantée… mais l’on tombe sur
Dream Evil.
Archétype d’un métal true, profondément ancré dans des valeurs ancestrales, les suédois, sous la houlette de l’un des meilleurs producteurs actuels (Fredrik Nordström, maître du Fredman), revêtant ici le rôle de guitariste,
Dream Evil perpétue un genre que l’on commence à croire résolument appartenir au passé sous cette forme.
Les textes sont volontairement ridicules, les poses kitsch au possible, les concepts tous plus cinglés les uns que les autres (comparé à un certain
Hammerfall se prenant complètement au sérieux), mais néanmoins, ce qui ressort de ce cinquième opus sobrement baptisé "
In the Night" (original ? hum…), c’est une incroyable linéarité, une sensation de roue libre, d’arrêt dans le temps et par-dessus tout un ennui quasi léthargique.
Dream Evil n’a jamais inventé la poudre, mais force est d’admettre qu’un opus comme "Book of Heavy
Metal" l’a faisait sacrément bien parler. Pour son nouvel opus, à la pochette splendide ceci dit, nous entrons dans le vif du sujet avec un titre très inspiré par leurs confrères suédois de
Hammerfall justement. Les chœurs, la tessiture vocale de Niklas Isfeld, le final a capella renvoyant directement à l’époque de "
Renegade" et son "Templars of Steel", les riffs évoquant les galopades d’un chevalier près à combattre ; tout, absolument tout, renvoie ici à ceux qui sont devenu, malgré tout, l’étendard du true heavy metal (douces étiquettes…). Il restera un passage au tapping furtif mais très joli, avant de réentendre un «
Immortal ! Forewer ! We are
Immortal ! » des plus basiques et sans intérêts.
L’intérêt. C’est bien la question qui se pose lorsque l’on écoute et réécoute cet album. Comment le prendre. Les musiciens rient beaucoup ensemble, le fun est présent entre eux, aucun doutes sur ce point, le son est impeccable, puissant et mesuré. Techniquement, tout est carré et tient fortement la route. La composition n’est pas plus mauvaise que les 1568456 autres groupes du genre… mais qu’elle est plate, sans saveurs et fade, stérile.
Rien ne ressort, les douze titres sont tous plus ou moins rigoureusement identiques (si l’on écarte l’inévitable ballade nommée pour l’occasion…"The
Ballad" !), le chanteur s’évertue à plagier un certain
Metal God (et le réussi bougrement bien), les guitares sortent des riffs linéaires et sans vie et hurlent un solo calibré et soigneusement millimétré après chaque série de deux couplets et refrains. La section rythmique ne respire aucune folie, aucune extravagance et ne véhicule que lassitude et langueur. Là où Storwarrior,
Sabaton ou
Paragon donnent envie de hurler à la guerre à pleins poumons, de lever le poing au ciel, ici, il n'en est vraiment rien.
Là où la musique devrait transmettre le feu sacré, comme
Judas Priest, Iron Maiden,
Saxon ou
Manowar en leur temps, le soufflé retombe ici sur chaque couplets et peine à décoller sur les refrains. "
Bang Your
Head", au refrain où le mimétisme avec Rob
Halford est confondant (ce qui n’est, intrinsèquement, pas rien), les couplets sont d’un terne effroyable, le riff n’ayant absolument aucune accroche rythmique, aucune mélodie. Restera un pont mélodique joli et des chœurs hurlant «
Bang Your
Head » pour finalement lasser, et nous imaginant bien peu secouer la tête lors des futurs concerts.
Le plus mélodique "
Evil Electric" tranche par son refrain mélodique entêtant et très réussi, qui aurait pu en faire un titre réussi si l’intro n’était pas aussi ridicule et si Nicklas n’avait pas autant d’effets dans sa voix.
L’influence d’Accept se fera sentir sur un "
Kill Burn Be
Evil" une nouvelle fois accumulant les poncifs du genre, que ce soit les chœurs, le solo sans inspiration, la partie narrative infecte ou le chant haut perché.
On sauvera plus facilement "The Unchosen One" aux accents presque symphoniques à la
Heavenly (pour la similitude vocale dans les aigues) et au refrain réussi, parachevé par un solo à la touche hard rock délectable. Idem pour un "
See The Light" efficace, aux soli endiablés et à la carrure d’un véritable hit accrocheur, sans déchet, sans une once d’originalité mais très réussi.
Mais que reste t-il au final ? Bien peu de choses.
"
In the Night" n’est ni plus ni moins qu’un énième album de heavy metal, peut-être avec second degré mais musicalement d’une pauvreté affligeante et d’une platitude extrême. Le temps des monstres sacrés du genre est loin, et à l’heure où chacun compte ses déniers pour acheter des albums qui valent le coup, dépenser son argent dans ce nouveau
Dream Evil semble bien peu envisageable, même pour les vieux fans nostalgiques d’un temps révolu…
Il y a des albums que j'apprécie pas, mais je prend d'autres critères, pour évaluer.
Je pense que lorsqu'on chronique il faut donner un avis qui soit proche de la majorité, ici il met, moyenne des notes 15, l'autre note 18 cette derniere note est plus proche de la valeur de ce disque, quand on chronique faut etre un peu dessus de sa propre perception, on écrit pas une chro pour soi !!!
J'aime pas certaine chose totalement, je peux pas évaluer cette chose pour les autres, si je déteste un plat, je vais pas dire à tout le monde ce plat n'est pas bon.
C'est pas évident de trouver l'équilibre entre l'aspect rationnel et l'émotivité par rapport à la musique.
Dans le cas présent, j'ai écouté ce disque c'est du heavy traditionnel de qualité, bien composé, j'apprécie et la note de 7 est mise car ce disque est trop classique, logique c'est son but, il y a des albums qui sont centré sur un style c'est tout.
Je comprend pas cette démarche de chroniquer quelque chose dont on est forcement en désaccord.
Ici c'est le cas, il apprécie pas, donc qu'il fasse une autre chro, faut que la chronique reflete ce que l'ensemble des personnes peuvent ressentir.
Dieu sait que j'aime le travail d'Eternalis, qui bien que jeune évidement jouit d'une bonne connaissance au niveau du Metal.
Je pense que le but d'une chronique est tout de même de donner une part de son avis personnel, tout en restant un maximum objectif :) Pour moi il l'a fait, bien que fort en propos, ce qui m'a fait bien rire d'ailleurs, j'aime cette franchise!
Par ailleurs, j'aime assez bien cet album, tout en le trouvant très redondant :O
(Oui, je viens d'atterrir, je viens juste de refaire le tour de la disco de Dream Evil! Mea culpa!)
A la trente troisième ligne l'orthographe de Stormwarrior a été écorché (il manque le m).Sinon si je trouve le 18 de Celtikwar (chronique ci-dessous) trop généreux, je trouve le 7 d'Eternalis trop sévère (un 13 me semble plus pertinent car malgré son manque d'originalité l'album n'est pas mauvais, ce qui est d'ailleurs confirmé par Eternalis lui-même dans les commentaires !).
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