On connaît
Abigail Williams du fait que ce soit le side-project de Ken Sorceron, guitariste chez
Aborted, on peut aussi le connaître par son line-up incroyablement irrégulier. Et pour cette dernière raison, il y a forcément un problème, ou alors monsieur Sorceron est encore plus autoritaire qu’un Gallager ou alors c’est la faute à pas de chance ou alors le groupe est très mal géré, ou alors est-ce un projet solo à l’instar de Jeff Waters avec
Annihilator ? Et quand ça maintient le cap du line-up qui change constamment on s’expose souvent à de très gros problèmes pour la composition d’albums.
Abigail Williams a démarré en tant que groupe de metalcore qui a ensuite pris un tournant black symphonique avec
In the Shadow of a Thousand Suns, premier album assez plaisant mais qui nous servait du déjà vu et qui avait quand même droit à pas mal de tares par moments. Maintenant qu’est-ce que ça va être pour cet album ? Du black symphonique qui tend de plus en plus vers le black pur et dur, alors, sans vouloir être vachard ou hostile sous n’importe quelle forme, j’aimerais demander à monsieur Sorceron: quand allez-vous vous décider à arrêter ces changements incessants ?
Rien qu’avec un tel aperçu, c’est très difficile de ne pas partir avec un à priori sur ce nouvel album, tout dépend du point de vue bien évidemment, mais ici il s’agît d’un point de vue quelque peu pessimiste ... Pour l’instant ...
Alors essayons de gagner en optimisme. In the Abscence of Light s’ouvre avec le titre
Hope the Great
Betrayal, titre sombre avec une intro à la guitare qui se révèle quelque peu pesante, puis le reste du groupe commence à jouer. La qualité de production est déjà au rendez-vous, le mixage est soigné, on entend bien tout les instruments qui font preuve une fois de plus d’un grand potentiel, mais ... Et c’est une tare qui se rencontre souvent avec le black metal, c’est déjà du mâché, pré-mâché et re-remâché ...
Pas bon signe ...
Les deux autres morceaux n’arrivent pas à décoller ce sentiment de déjà entendu, on n’a pas vraiment le sentiment d’écouter un groupe qui cherche à se détacher du lot. C’est trop lisse, trop commun ...
Pourtant, lorsque
Infernal Divide arrive, on tombe enfin sur une piste qui possède ne serait-ce qu’un minimum de personnalité. L’ambiance reste glauque, dramatique, mais quelque chose se dégage enfin de l’album. Une exception en plein milieu d’une écoute ? Voilà donc quelque chose qui pourrait redonner espoir. In Death Comes the Great
Silence est plutôt sympa, malgré le fait qu’on ait droit à des riffs trop communs. Mais c’est lorsqu’on finit par écouter les morceaux suivants que les choses se gâtent ... On se retrouve une nouvelle fois face à une désillusion qui reste vraiment amère. Il nous arrive même d’avoir des impressions de copié/collé sur certaines formes, et le titre final ne fait pas exception à la règle, où on se demande si on écoute pas plutôt un album de
Dimmu Borgir ...
Mais que se passe-t-il bon sang ?
In the Shadow of a Thousand Suns annonçait la venue d’un groupe qui avait l’air d’en vouloir malgré ses erreurs, quelque chose nous disait que c’était probablement le début de la carrière d’un nom qui va monter et monter encore pour arriver à sortir du lot... Mais non, In the Abscence of Light n’aide en rien la bande à Sorceron à se démarquer. Certes, la production est grandiose, le potentiel y est, mais il est très mal exploité, la faute à des changements de line-up incessants. En espérant que
Abigail Williams arrive à se détacher de la vase dans laquelle il s’est embourbé, malgré les quelques exceptions ... Mais si peu de titres n’aideront en rien un groupe à jouer la carte de l’anticonformisme musical, fusillant alors une personnalité qui pourtant mérite d’être mise au grand jour.
Après j'ai trouvé le son cool, plus froid et moins surfait mais qui perd en impact.
Bonne chronique ceci dit, agréable et bien écrite.
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