Impermanence

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16/20
Nom du groupe Stortregn
Nom de l'album Impermanence
Type Album
Date de parution 12 Mars 2021
Membres possèdant cet album10

Tracklist

1.
 Ghosts of the Past
 07:12
2.
 Moon, Sun, Stars
 03:58
3.
 Cosmos Eater
 06:58
4.
 Impermanence
 02:19
5.
 Grand Nexion Abyss
 06:23
6.
 Multilayered Chaos
 05:14
7.
 Timeless Splendor
 05:34
8.
 Nenie
 06:47

Durée totale : 44:25

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Stortregn


Chronique @ widomar

28 Août 2021

Un album révélateur et libérateur

Quand on parle de Stortregn, les Suédois de Dissection ne sont jamais bien loin. Et pour cause, sans s'en cacher, c'est la ligne de conduite adoptée par le groupe à ses débuts et durant plusieurs années.

Des débuts qui ont marqué non seulement la scène genevoise qui ne comptait aucun groupe équivalent, mais aussi la Suisse, puis les autres pays au fil du temps. Une musique techniquement carrée et irréprochable sans tomber dans le trop pompeux, bien que facile d'accès, ce qui fait le bonheur des uns et l'ennui des autres. Voilà une discographie qui rend un bel hommage au dieu disparu de la scène suédoise, que bon nombre de nouveaux et anciens groupes continuent de prêter allégeance.

"Impermanence", c'est un album que j'attendais avec impatience. Non seulement parce que je les connais depuis leurs débuts, mais aussi parce que beaucoup de choses se sont passées depuis la sortie de l'album "Emptiness Fills the Void".

Dans un premier temps, il faut savoir que Johan est oui, le guitariste original de la formation helvète, mais aussi un guitariste classique ayant remporté le premier prix du prestigieux GFA, Guitar Fundation of America en 2019. "Qu'est-ce qu'on s'en fout, on parle de Death Metal ici ?!" me direz-vous, ce à quoi je vous répondrai, "écoutez attentivement cet album" et vous comprendrez. De Bach à Schubert sans compter les nombreuses autres pièces jouées de grands artistes, Johan a donné une dimension plus classique à cet album en conservant la même rage qui l'anime depuis 2007 ! Beaucoup plus de tact, de feeling, une libération pour ce musicien accompli qui peut mettre à profit son savoir et son talent dans ce projet.

Pour aller de pair, c'est aussi le batteur, Samuel Jakubec, qui, de ses fortes expériences musicales diverses et variées, va s'ouvrir et se libérer afin de proposer un jeu à la hauteur de son savoir. Hormis les blasts omniprésents et les jeux de doubles qui font partie des murs, c'est aussi des plans plus jazz qui vont apparaître et façonner ce dernier album. Car oui, Stortregn n'est pour ainsi dire qu'une facette de son talent et propose aussi d'autres types de jeux, dans d'autres registres. L'amour de la musique n'a pas de frontières et "Impermanence" illustre bien mes propos.

Côté visuel, en découvrant le vinyle, je me retrouve face à une peinture absolument sublime signée Paolo Girardi, ressemblant étrangement à la pochette de l'album "The III Command of the Absolute Chaos" des Italiens de Blasphemophagher, réalisée également par le même artiste. Une belle entrée en matière côté visuel qui nous plonge dans un chemin sans fin encerclé de pics rappelant la cage thoracique attachée à la colonne vertébrale s'enfonçant dans l'oubli. On s'en fera peut-être sa propre opinion, c'est le propre de l'art, surtout quand il est aussi bien réalisé. Sauf que moi, oui, je suis une perle d'ignorance en matière de visuel graphique et mes interprétations sont à la hauteur de mon savoir en la matière. Voilà, c'est dit.

Maintenant, parlons musique. Le groupe a pris un virage beaucoup plus sec en termes de Death, délaissant au fur et à mesure les plans orientés Black pour y inclure plus de technique et d'identité à travers leurs compositions, mais pas que. Alors oui, leur image s'est fondée sur les cendres de Dissection, mais ont apporté leurs touches personnelles avec cet album.

Les lignes mélodiques restent toujours dans le même axe de ce qu'ils proposaient déjà à l'époque de leur opus "Evocation of Light", tout en concentrant leur énergie sur le côté Death en mettant de côté l'aspect linéaire du Black qui les rendait si facilement identifiables. Les tappings et autres sweepings de Johan et Duran restent toujours de la partie, les blasts de Samuel, eux, ont pris du poids, de la vitesse et de la technique ; mais alors, en somme, tout est toujours pareil ? Non.

Stortregn propose d'entrée de jeu, pour nous mettre dans l'ambiance, la piste "Ghosts of the Past", nous offrant 7 minutes de terreur, introduisant son morceau par une sublime guitare acoustique suivie de près par une explosion de blasts et de vocaux réalisés par Romain mais aussi par Alessia Mercado en guest.
Alessia, c'est la violence à tout point de vue ! Elle possède un des coffres les plus impressionnants que j'ai entendus en termes de growl féminin. Elle a, du reste, été la remplaçante durant une série de concerts avec Stortregn, remplaçant Romain sur le pouce, quelques jours avant la tournée. Elle investit le micro au sein du groupe de Death Murge, venant tout juste de sortir son premier EP.
Romain, quant à lui, possède un coffre toujours aussi imposant avec, je trouve, un growl bien plus profond qu'auparavant, collant indéniablement bien à ce nouveau virage.

Je pourrais considérer cet album non pas comme novateur, car il reprend des schémas maintes fois exploités, mais libérateur.
Libérateur car le potentiel est exploité et affirmé. En prenant l'exemple de la piste "Grand Nexion Abyss" qui offre une approche plus classique ne serait-ce que par sa courte intro à la guitare acoustique très dynamique suivie de près par un "retour aux sources" blindé de blasts et de growls bien sales, mais gardant une trace très classique dans le riff, c'est cette alternance moderne-classique qui est somptueuse et qui réussit à cet album. Le tempo est posé mais changeant, alliant minutieusement accélérations et breaks plus jazzy déstructurés au feeling déroutant, offrant tout un panel d'émotions et de technique.
La basse, fretless, amène aussi un peu d'apaisement durant les breaks comme sur la piste "Timeless Splendor" où le duo batterie-basse teinté de légères notes de guitares clean viennent détendre l'atmosphère et où on nous laisse se vider l'esprit avant de repartir pour une bonne grosse dose de claques à travers la gueule.
"Nénie" viendra ponctuer ce récital à coups de bastos comme le reste de l'album, mais où les dernières notes acoustiques rejoindront les premières, sous quelques gouttes de pluie, comme un perpétuel recommencement.

L'album s'écoute comme une histoire, au fil des pages, telle une histoire. Les différentes pistes se succèdent au rythme effréné des enchaînements et des cassures savoureuses, qui plairont aux amateurs d'expériences violentes mais belles, aux mélodies classiques et nobles, remplies de désespoir. La maturité de cet album surclasse nettement les précédents mais se sert de son passé pour tisser une toile encore plus solide et évasive.

1 Commentaire

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JeanEdernDesecrator - 10 Septembre 2021:

Merci pour la chronique, une découverte intéressante ! Sinon, tu peux rajouter une des vidéos sorties pour l'album à ta chronique, ça permettra aux lecteurs d'écouter le son en même temps...

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