Imperfect Harmonies

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14/20
Nom du groupe Serj Tankian
Nom de l'album Imperfect Harmonies
Type Album
Date de parution 07 Septembre 2010
Produit par Tankian Serj
Style MusicalMetal Expérimental
Membres possèdant cet album117

Tracklist

1. Disowned Inc. 04:07
2. Borders Are... 04:38
3. Deserving? 04:05
4. Beatus 04:41
5. Reconstructive Demonstrations 05:04
6. Electron 03:46
7. Gate 21 02:43
8. Yes, It’s Genocide 03:15
9. Peace Be Revenged 03:59
10. Left of Center 03:06
11. Wings of Summer 04:45
Total playing time 44:09

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Serj Tankian


Chronique @ scrattt

01 Octobre 2010
Alors qu’on parle à droite et à gauche d’un hypothétique retour de System Of A Down en 2011, Serj Tankian vient de sortir son deuxième album solo après "Elect the Dead". Les discussions vont bon train, de sa sortie repoussée pour raisons écologiques (alors que le packaging est tout ce qu'il y a de plus banal, en boitier cristal…) à ses excentricités, coups de marketing et de pub pour se faire mousser, tandis que les trois titres déjà présents en téléchargement et vidéo sont quasiment descendus en flèche par ses détracteurs et fans, déçus par tant de simplicité par rapport à son précédent album. À vouloir trop en faire, le bonhomme voit se retourner contre lui les actions et les idées qui l’occupent, faisant office d’arguments de vente pour son album. Oui, et alors ? Dois-je rappeler tout ce qu’il entreprend, son engagement dans des causes politiques non dénuées de sens, ses actions avec Amnesty International et l’une de ses branches "Music for Human Right", aux côtés de groupes comme Rage Against the Machine ou Axxis Of Justice ? Mais il est vrai que c’est plus facile de parler de sang, de guerres et de rites sataniques quand on prétend faire du Metal

Donc, "Imperfect Harmonies". Serj se débarrasse ici définitivement de ces bouts d’étiquettes Neo-Metal et Rock qui lui collent à la peau depuis tant d’années. Libéré, enfin, de ce qu’il a accompli avec SOAD, pouvant faire une vraie pause, explorer d’autres horizons... changer : le bonhomme semble s’être pris au jeu de la symphonie depuis son live symphonique d’ "Elect the Dead", en témoignera la présence de l’orchestre. Et un mot qui pourra résumer à lui seul l’album : simplicité. Loin de tous les délires inhérents à SOAD, l’album est dépouillé de toutes envolées stylistiques, coulant tranquillement dans le courant de musiques électroniques et orchestrales. Les compositions sont minimalistes, les instruments servant presque uniquement de musique de fond pour accompagner le chant de Serj. Un chant posé qui ne nous gratifiera plus de délires vocaux, mais jouant la carte de l’émotion sur des refrains emplis de sincérité et de beauté. On a donc affaire à des structures très simples, parfois juste une ou deux nappes de synthés, s’éloignant de tous schémas Rock. "Beatus", par exemple, avec ses accents Pop, son court pont orchestral cuivré, Serj accompagné par la chanteuse Shana Halligan me rappelant quelque peu Sharleen Eugene Spiter de Texas. Quelques notes de guitares électriques viendront parsemer les titres "Electron" ou "Left of Center", pouvant laisser croire, avec leurs lignes de chant, à un potentiel retour aux « sources ». Mais tout l’album suit une ligne directrice simple, sans breaks cassants, fioritures ni éléments surchargés. Un album qui s’écoute in fine facilement d’une traite, facile à mémoriser… mais pas forcément à oublier.

À tous ceux qui n’avaient déjà plus confiance en cet album : vous pouvez désormais arrêter la lecture ici, la suite ne vous en dira pas plus.
Car Serj a choisi la voie la plus courte, la plus facile. Et ce serait faire preuve d’une évidente mauvaise foi que de prétendre le contraire. De toute façon cet album va faire polémique, entre les fans qui ne jurent que par SOAD et "Elect the Dead", et les groupies hystériques, défendant et adulant tout ce que fait l’ex-chanteur d’un des groupes les plus connus de la planète Rock et Metal ; être borné et vraiment naïf pour trouver que cet album est l’une des meilleures sorties de cette année, une œuvre réfléchie et travaillée dans ses moindres détails dans un souci d’intégrité que Serj a sûrement perdu en partie…

Je dois finalement faire partie de ces groupies. RAF ! J’assume, et me laisse transporter par les refrains touchants de "Reconstructive Demonstrations", "Deserving ?", les minces envolées lyriques de "Peace Be Revenged", les petites touches jazz de "Wings of Summer", les notes de piano sur "Gate 21", les sonorités électroniques de "Beatus", "Electron", la tranquillité qui se dégage de l’album... Ah oui, "Imperfect Harmonies" respire le calme, la sérénité, malgré certains thèmes chers à Serj, en témoignent "Borders Are", traitant du problème des frontières entre les États, "Yes, It’s Genocide" chanté dans sa langue natale - l’arménien -, ou encore un "Left of Center" rapide et explosif. Des textes moins corrosifs que par le passé, mais portant toujours un regard désabusé sur le monde qui l’entoure.

Que dire de plus ? Disserter sur l’avenir de sa carrière solo, ou bien ouvrir - histoire de boucler la boucle - sur la reformation de SOAD ? Bof… marre de tout ce foin qu’on fait autour de Serj et de son ex-groupe, je vous laisse, et pars me remettre un petit "Imperfect Harmonies" pour oublier tout ça. Comment dit-on déjà ? Ah oui : Carpe Diem!

14 Commentaires

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Celldweller55 - 21 Novembre 2010: Belle chronique, tu peux rajouter ta note ?
scrattt - 22 Novembre 2010: Pas de notes dans mes rédactions, c'est un principe que j'adopte pour les quelques chroniques que j'écris, j'estime qu'il y a trop de critères à prendre en compte pour pouvoir prétendre apposer un vulgaire bout de chiffre à une oeuvre. Je ne suis pas journaliste, prof ou je ne sais quoi, et je n'ai pas la prétention de noter un artiste, juste de décrire et de faire découvrir le plus fidèlement possible l'album.
Temnota - 16 Mars 2011: Moi ce que je trouve abérant c'est qu'on chronique cet album avec un regard de métalleux et donc comme si c'était un album de métal.

Et c'est là que vous avez tout faux quoi...
scrattt - 18 Mars 2011: Avec un regard de "metalleux"? Peut-être....L'ai-je pour autant dénigré parce que l'album ne s'insère pas dans tel ou tel style de metal et s'en écarte même(il faut l'avouer) radicalement? Non, franchement non, je le défends, bien au contraire, comme j'ai défendu (avec certes beaucoup d'imperfections) et apprécié son projet Serart en collaboration avec un artiste (Arto Tuncbyaciyan) n'ayant rien avoir avec le milieu extrême.

Mais rien ne t'empêche d'en faire une, bien entendu, si tu n'es pas d'accord avec tel ou tel point de ma chronique, cela permettra de débattre autour de cet album: on est là pour ça après tout ;)
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Chronique @ dark_omens

22 Octobre 2013

Les qualités qui firent tout le mérite du travail d'autrefois, semblent s'être étiolées sous l'effet du souffle moqueur.

On pouvait reprocher à Elect the Dead, précédent effort solo d'un Serj Tankian connu pour être le chanteur charismatique du non moins charismatique System Of A Down, quelques imperfections coupables suffisantes à en faire des œuvres quelques peu controversées. Quoi qu'il en soit malgré les quelques défauts dont, semble-t-il, certains voulaient l'affubler, le soin apporté au travail mélodique de ce manifeste ne pouvait, selon votre humble serviteur, laisser totalement indifférent.

Il aura fallu attendre trois longues années, pas complètement silencieuses puisque parsemé tout de même d'un EP et d'un album live symphonique sobrement intitulé Elect the Dead Symphony, avant qu'enfin Serj ne vienne écrire un nouveau chapitre de son histoire créative. C'est donc en 2010 que sort ce Imperfected Harmonies, nouvel effort de Tankian.

Tout d'abord, ceux qui autrefois déplorèrent le manque de riffs de guitare, d'âpreté et d'énergie propre au ''Metal'', dans son acception la plus large, d'un Elect the Dead bien trop amorphe, ne seront ici guère plus enthousiasmés par ce nouvel opus qui, quant à lui, en contient encore bien moins.

Et cette tare, cruelle constat, devient dès à présent, malheureusement, au mieux embarrassante, au pire insupportable. Si elle le devient, c'est aussi, et principalement, parce que le travail mélodique, autrefois remarquable, est ici bien insuffisant. En effet loin de ces titres d'antan qui firent de nous des adeptes inconditionnels du travail d'écriture et de composition du grand Serj, presque tout ici exhale une musicalité ennuyeuse à la lisibilité pesante, à la volonté molle accablante. Pire encore, là où naguère les chansons de Serj respiraient une vivante énergie organique, ils ne sont plus, désormais, que de sombres objets morts. Le sentiment qui nous étreint demeure intense : serj tankian a manifestement converti l'aspect charnel de sa musique au profit d'un autre plus implacable et mécanique. Cet aspect machinal étant notamment souligné par tous ces éléments, gimmicks et loups électro (Borders Are, Deserving ?, Reconstructive Deconstruction, ou encore, par exemple, Electron). Le froid qui en résulte est mordant, amer et, de cet engin destructeur, seule l'éthérée douceur d'un Beatus et d'un Wings of Summer calme et tranquille semble s'extraire avec bonheur.

Au-delà de ce sinistre, d'autres titres viennent encore, subrepticement, nous rappeler quelques parfums plus appréciables distillés jadis par Serj. Du moins viennent-ils tenter de rehausser un ensemble, ici, bien pâle car il apparait évident que jamais aucun des morceaux de ce Imperfected Harmonies ne pourrait atteindre l'excellence de ceux proposés par un captivant Elect the Dead. Et s'ils s'imposent ici, c'est sans aucun doute aussi parce qu'ils sont comparés, en une analogie flatteuse, à la faiblesse de ceux qui les entourent en cet album (Disowned Inc, Gate 21, ou encore, par exemple, Yes, It's Genocide).

À dire vrai Left of Center est la seule piste qui mérite quelques éloges pleinement fondés.

Egaré en des chemins dénaturant totalement les propos de son précédent effort, Serj Tankian nous propose donc ici un album manquant singulièrement de vie. Perdu dans la tourmente d'une expression poussive, l'artiste demeure incapable d'insuffler un quelconque intérêt à une œuvre dispensable. Et les qualités qui firent tout le mérite de son travail d'autrefois semblent s'être étiolées sous l'effet du souffle moqueur d'une mauvaise inspiration.

3 Commentaires

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samolice - 22 Octobre 2013: Merci Dark pour le texte. J'avais vraiment apprécié son premier album, notamment la première moitié du disque qui envoyait du lourd, mais comme toi celui-ci m'a beaucoup déçu. Je n'ai pas poursuivi au dela de 3 ou 4 écoutes du disque.
dark_omens - 22 Octobre 2013: Tout pareil que toi. Autant j'ai beaucoup aimé le Elect the Dead, autant j'ai été très déçu par ce Imperfect Harmonies.
Game_system - 23 Octobre 2013: Très franchement, j'avais bien aimé ce disque (a ma très grande surprise). Disons qu'il faut écouter cet album en oubliant complètement le précédant et en voulant avant tout se reposer et se relaxer. Moi par exemple je l'écoutais à l'époque à chaque fois que je voulais faire une sieste, et je prenais vraiment plaisir à écouter les mélodies et la voix si unique de Serj. Après, c'est sur, le premier album est excellent et beaucoup meilleur, je le considère comme étant le meilleur album solo jamais sorti!
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