Liste des groupes Metal Expérimental Serj Tankian Harakiri

Notre cher Serj Tankian nous fait le plaisir de sortir une nouvelle galette en ce début d’été, déjà la troisième en solo (eh oui le temps passe vite). Jetons donc une oreille attentive à ce fameux « Harakiri », sorti il y a quelques jours.

Tout d’abord rappelons (est-ce encore bien nécessaire ?) que Serj Tankian n’est autre que l’ex chanteur des System Of A Down, formation américano-arménienne qui a toujours surpris par sa créativité, son originalité et sa tendance à osciller entre un sérieux moralisateur et une folie communicative. En d’autres termes, un groupe à part, inimitable et qui mériterait de revoir le jour.

Depuis la séparation du groupe, Tankian n’a jamais délaissé son public, et a su rester fidèle à sa réputation de chanteur hors-pair. Avec « Harakiri », on ne saurait dire le contraire. En effet, une fois de plus, Serj Tankian nous sert un album brillant, tant dans la performance vocale pure que dans l’effort de composition : des titres variés qui offrent au chanteur la possibilité d’explorer les multiples facettes de sa voix si singulière. Délires vocaux (Ching Chime), refrains entraînants ou bien lyrisme bien pensé (Deafening Silence), de multiples atmosphères qui permettront à l’auditeur de ne pas s’ennuyer au bout de trois morceaux.

En ce qui concerne la musique, aucune déception non plus. Des mélodies rappelant les origines arméniennes de Serj (Uneducated Democracy), aux riffs de rock et de metal, en ajoutant l’utilisation d'une musique électronique (Deafening Silence) et un petit interlude jazzy (Occupied Tears), l’éclectisme est de mise, et aucun morceau n’est laissé au hasard.

Enfin, fidèle à son créateur, l’album est ancré dans son temps et fait preuve d’engagement. La guerre, l’écologie, le consumérisme, la société américaine ou les droits de l’Homme sont les thèmes importants d’ « Harakiri », qui ne se montre pas neutre face aux maux de son époque. Les paroles, tantôt poétiques, tantôt virulentes et pleines de fougue, représentent un atout supplémentaire, et donnent une réelle valeur à ce disque.

« Harakiri » nous conforte dans l’idée que Serj Tankian est une valeur sûre du rock actuel, et que le temps n’altère pas ses talents de chanteur, compositeur, mais aussi de penseur et de rêveur. Ce nouvel opus nous propose onze titres qu’il est quasi-impossible de départager, chacun ayant son identité, son énergie, et sa place dans le déroulement de l’album. Etant désormais familier des paris ambitieux, et évoluant hors des sentiers battus, Serj Tankian nous ravit et nous transporte une nouvelle fois dans son univers musical déroutant.

Est il nécessaire de présenter Serj Tankian?

Ce poly-musicien de talent d'origine arménienne est né à Beyrouth au Liban avant d'émigrer avec sa famille 7 ans plus tard aux Etats-Unis où il a véritablement grandi et appris la musique.
Il est évidemment connu pour être le chanteur du groupe de metal alternatif System of a Down dont la réputation n'est plus à faire, mais aussi pour sa carrière solo et de nombreuses actions activistes notamment par le biais de son association "Axis of Justice".
Après l'album "Elect the Dead", le live "Elect the Dead Symphony" et l'album "Imperfect Harmonies", notre ami Serj revient avec ce troisième album "Harakiri" qui confirme l'extraordinaire talent musical de cet homme qui adore jouer avec les genres musicaux tel que le metal, le jazz, le rap ou bien encore le classique, et les émotions comme la mélancolie, l'humour, la colère, la tristesse ou l'espoir, tout aussi bien avec des performances vocales très impressionnantes qu'avec une orchestration musicale tout a fait magique au niveau instrumental.

Son premier opus était un bon album de musique alternative mélangeant différents genres avec un brin de folie pour enrober ce disque assez mélancolique avec Serj qui utilisait sa voix (ceci est un avis personnel, je ne veux pas me faire assassiner par un Die-Hard de SOAD après cette remarque) d'une bien meilleure façon que dans System of a Down .

Le Deuxième album, "Imperfect Harmonies", était un disque qui se démarquait d'une façon notable de son prédécesseur particulièrement par l'utilisation d'un orchestre et d'une batterie électronique. Le tout donnait un ensemble très lyrique qui semblait indiquer que Tankian voulait peut-être se débarrasser d'une étiquette de "métalleux" qui lui collait à la peau depuis la séparation de System.

Venons au fait après cette petite introduction: l'album "Hara Kiri."

L'album semble être, à première vue, dans la lignée d'"Elect the Dead", avec ce mélange d'humour, de poésie, de lyrisme et de délires et de performances vocales de haut vol. Cependant, l'artiste a réussi à faire un héritier, et pas une copie de son premier album.

Certains pourraient voir un "retour" vers un style plus rock avec certains titres comme "Uneducated Democracy", "Butterfly" ou bien encore "Figure It Out". On remarquera cependant que Serj n'utilise aucun type de chant crié dans aucune de ses chansons comme ce qu'il avait coutume de faire avec System.

Dans les chansons "Ching Chime" et "Reality Tv" les performances vocales un peu folles et très impressionnantes enrobent la musique dont l'ensemble est cependant assez mélancolique. Il est à noter que ces deux chansons ont une mini intro avec un instrument dont la sonorité rappelle de typiques sons orientaux, ce qui est sans doute un clin d'œil aux origines de l'artiste qui aime placer ces passages de musiques traditionnelles orientales dans ses compositions. Ces mêmes sonorités typiques sont d'ailleurs bien présentes dans bon nombre des morceaux de "System".

Une chanson se distingue du reste de l'album, de par ses touches électroniques: c'est la piste 7: "Deafeaning Silence". Ce duo avec la chanteuse Ange mélange électronique, poésie, nostalgie pour un résultat magique de 4 minutes 17.

Je pourrais disséquer ce très bon album jusqu'à avoir fait le commentaire des 11 chansons. Cependant ce serait une perte de temps et je ne pense pas que vous cerniez mieux l'univers de cet artiste qui a réussi à prouver sa valeur musicale sans le groupe avec lequel il a fait ses débuts.

Certains diront que cet album manque de pep, que "f'est pas fystem f'est de la merde". Je laisserai ces personnes là figées dans le passé attendre une renaissance de System qui n'arrivera sans doute jamais .

Toujours est-il que Serj Tankian continue à montrer qu'il est en constante réflexion musicale et qu'il cherche en permanence de nouveaux moyens musicaux afin de faire passer les messages empreints de poésie qu'il a envie de partager avec ses fans.