Mû par un vent d'inspiration renouvelé suite à leur introductif et invitant EP, «
Ball of Vanities », le quartet cofondé en 2016 par la chanteuse et flûtiste Sabrina Todt et le guitariste/bassiste/claviériste Renato
Angelo revient prestement dans les rangs. En effet, deux mois à peine séparent leur premier et laconique effort de son cadet «
Immortal », une galette de même acabit où se succèdent à nouveau 3 titres sur un ruban auditif tout aussi modeste de ses 14 minutes. Fidèle à ses aspirations stylistiques premières, le groupe continue d'oeuvrer dans un power mélodico-symphonique à la fois pimpant et vitaminé, dans le sillage de
Xandria,
Imperia,
Nightwish, et assimilés. Est-ce à dire que ce nouvel arrivage ne symboliserait qu'un second épisode, telle une suite logique à son prédécesseur, à l'exclusion de toute autre variation qui en fonderait précisément sa singularité ?
Dans ce dessein, le line-up originel est resté inchangé, le guitariste Alex Mancini et l'expérimenté batteur Daniel Sapcu continuant d'escorter nos deux maîtres d'oeuvre dans leurs pérégrinations. A nouveau coproduit par le guitariste/bassiste/vocaliste néerlandais Sander Gommans ((HDK,
Trillium, ex-
After Forever, ex-
Mayan..), connu pour avoir assuré la production d'albums de ses propres groupes et de
Phantom Elite,
Mercy Isle...) et la parolière et alto américaine Amanda Somerville ((
Exit Eden, Kiske/Somerville,
Trillium, guest chez
Avantasia,
Epica,
Kamelot,
Phantom Elite...), sollicitée par HDK,
After Forever... pour les paroles de certaines de leurs chansons ; par
Mercy Isle,
Trillium... pour la production de leurs galettes), ce second méfait jouit lui aussi d'un mixage aux petits oignons et d'une qualité d'enregistrement de bon aloi. Soit, de précieux acquis logistiques et techniques réinjectés dans ce set de compositions, traduisant une sérieuse envie d'en découdre de la part de l'expérimenté quartet actuellement basé à Hambourg, en Allemagne...
A l'instar de son devancier, le nouveau venu détient les clés pour nous retenir plus que de raison. Ce qu'atteste, tout d'abord, le ''nightwishien'' up tempo «
Immortal », une vibrante offrande aux couplets bien customisés relayés chacun d'un refrain immersif à souhait. Mis en habits de lumière par les solaires et puissantes impulsions de la déesse, voguant sur une sente mélodique propice à l'enivrement de nos sens, et recelant un fuligineux solo de guitare, c'est d'un battement de cils que le tubesque effort trouvera un débouché favorable à son assimilation auprès du chaland. Quant au ''xandrien'' « Time », c'est dans un chaudron bouillonnant aux enchanteresses effluves que l'on se trouve immergé. Ce faisant, ce headbangant mid/up tempo power symphonique éblouit par la qualité de ses enchaînements autant qu'il aspire le pavillon eu égard à l'élégance de sa ligne mélodique, et galvanise par son inaltérable vivacité.
Dans une colorature rock'n'metal mélodico-symphonique, le combo parvient là encore à nous assigner à résidence, et ce, sans avoir à forcer le trait. Ainsi, non sans rappeler un
Imperia de la première heure, l'entraînant mid tempo syncopé «
Suicide Note » déploie ses riffs crochetés et ses saillants coups de boutoir d'une régularité métronomique, tout en décochant un refrain catchy susceptible de laisser quelques traces indélébiles dans la mémoire de l'aficionado du genre. Et ce ne sont ni les félines volutes de la sirène, ni les sémillants arpèges d'accords placés sur notre route qui nous feront lâcher prise, loin s'en faut.
Au final, le combo nous livre une séduisante et poignante galette dans un mouchoir de poche, à l'ingénierie du son plutôt soignée, et cristallisant la féconde inspiration mélodique de ses auteurs. Dans la droite lignée atmosphérique de son aînée, avec certes l'une ou l'autre variation rythmique consentie mais guère plus audacieuse, la cadette peine dès lors à s'en singulariser. Agréable à défaut de s'avérer des plus originaux, le méfait laisse par ailleurs transparaître une technicité instrumentale un poil plus maîtrisée aujourd'hui qu'hier. C'est dire que nos acolytes en ont encore sous le pied, laissant à penser qu'ils sont loin d'avoir déposé les armes, mais que ces derniers devront élever d'un cran le niveau de leurs exigences en matière de concept artistique et de diversité compositionnelle pour espérer jouer les épouvantails dans un registre metal ô combien couru. Bis repetita, ou presque, donc...
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