Deux années envolées déjà depuis « Rise ! » une rayonnante compilation regroupant ses trois premiers EP («
Ball of Vanities »,
Immortal » et «
The Path », tous trois sortis en 2017, successivement), et voici le prolifique quartet teuton créé à Hambourg il y a tout juste cinq ans à nouveau sur les starting blocks. Et comme pour ne pas déroger à ''sa règle'', c'est une fois encore à la lumière d'un EP, «
Fire », le quatrième de la série, que le combo poursuit l'aventure. Aussi, effeuille-t-on une auto-production où trois titres à peine se dispatchent sur un ruban auditif de 13 bien brèves mais pulsionnelles et poignantes minutes.
Jouissant tout comme ses prédécesseurs d'une ingénierie du son de bonne facture et resté fidèle à ses fondamentaux stylistiques, le cadet nous embarque lui aussi pour une sereine incursion au cœur d'un univers power mélodico-symphonique classique mais nullement classieux, où rares sont les moments de répit et absents les espaces de remplissage. Et ce, non sans renvoyer tout à tour à
Xandria,
Imperia,
Nightwish,
Delain,
Ancient Bards et assimilés. Aussi, le collectif germanique est-il sorti de sa zone de confort ou s'est-il contenté de reprendre les mêmes recettes harmoniques et rythmiques que celles de ses premières offrandes à l'exclusion de toute autre variation qui, précisément, en fonderait son caractère propre, son originalité ? Exploration...
Dans ce dessein, l'équipe originelle se trouve réunie dans son entièreté. Ainsi cohabitent à nouveau la puissante et sensuelle empreinte vocale de l'expérimentée vocaliste/flûtiste Sabrina Todt (ex-
Amazon), l'émérite bassiste/claviériste et vocaliste Renato
Angelo (ex-
Amazon), le fin toucher du guitariste Alex Mancini et les saillants et inaliénables coups de boutoir du batteur Daniel Sapcu. De cette indéfectible collaboration naît une galette aussi éruptive que délicate, propice à un headbang bien senti et quasi ininterrompu. Infiltrée de lignes mélodiques aussi exigeantes eu égard à leur jeu d'écriture que pénétrantes et d'une technicité instrumentale là encore aux petits oignons, la menue rondelle aurait-elle les armes pour propulser nos acolytes parmi les valeurs montantes de leur registre metal d'affiliation ?
C'est sur un torrent de lave en fusion que s'effectue le plus clair de la traversée, nos compères trouvant à nouveau et sans ambages les clés pour nous rallier à leur cause. Ainsi, c'est d'un battement d'aile que le refrain catchy exhalant des entrailles du tempétueux «
Firestar » nous happera. Révélant de saisissantes montées en puissance de son corps orchestral, décochant d'insoupçonnées variations atmosphériques ainsi qu'un flamboyant solo de guitare, c'est dire que ce tubesque up tempo power symphonique à mi-chemin entre
Imperia et
Ancient Bards n'aura pas tari d'atouts pour nous retenir plus que de raison.
Plus échevelant encore, doté d'enchaînements intra piste des plus sécurisants et d'un martelant et inaltérable tapping, ne s'imposera pas moins le vivifiant «
Fire Alarm », Dans le sillage de
Xandria et
Delain, cette ogive aux riffs corrosifs serait même à classer parmi les hits en puissance que l'on ne quittera qu'à regret.
Quand il desserre un tantinet la bride, comme il nous y avait déjà accoutumés, le collectif teuton parvient à nouveau à nous assigner à résidence. Ce qu'atteste le tortueux et néanmoins entraînant mid/up tempo rock'n'metal symphonique «
Ashes », une ''delainienne'' offensive glissant le long d'une radieuse rivière mélodique. Plaçant opportunément ses breaks, alors nourris de petits ponts technicistes de bon aloi, disséminant parallèlement ses gammes pianistiques d'une confondante délicatesse et de prégnants harmoniques mis en exergue par les limpides et magnétiques oscillations de la maîtresse de cérémonie, le méfait glissera avec célérité dans le tympan du chaland, avec peu de chances de l'en extirper prématurément.
Ainsi s'esquisse une œuvre, certes, dans un mouchoir de poche mais des plus énergisantes et aux lignes mélodiques épurées. Bénéficiant, tout comme ses devanciers, d'une production d'ensemble difficile à prendre en défaut et d'un potentiel technique judicieusement exploité, le frugal méfait ne manque ni d'allant ni de panache. On regrettera simplement de n'avoir en tout et pour tout que trois plages pour se sustenter et de ne pas y déceler une quelconque prise de risque ou variation qui l'aurait singularisé de ses aînés. Un retour sur la pointe des pieds, dans la droite lignée de ses prédécesseurs, en somme...
Note : 14,5/20
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