Alors qu'un cycle de Slipknot se termine, un autre de
Stone Sour commence, c'est ainsi que vont les choses maintenant pour l'infatigable frontman de l'Iowa.
Corey Taylor revient donc avec un nouvel album et aussi, petit changement de line up, un nouveau guitariste soliste en la personne de Christian Martucci, remplaçant de James
Root, guitariste des débuts du groupe et également guitariste chez Slipknot.
Si House of Gold and
Bones 1 et 2 avaient une couleur assez sombre en raison du concept traité,
Hydrograd est, quant à lui, beaucoup plus détente, beaucoup plus simple d'accès à première vue et allant dans un seul sens, faire du Rock'n'Roll.
Pari réussi car la maturité affichée par les musiciens est assez bluffante : de l'intro fun et déroutante découle un "Taipei Person/Allah
Tea" (non mais c'est quoi ce titre ?) ravageur, mélodique et rentre dedans, au refrain catchy et soigné, avec un pont intéressant et une fin au taquet. Bref, du
Stone Sour pur jus. Le titre éponyme "
Hydrograd" est une perle également avec un
Corey Taylor au sommet de sa forme ; le bonhomme met du cœur à l'ouvrage et on l'entend, la guitare est superbe, le solo débouchant sur un pont très émotionnel et surprenant, puis on revient sur le thème du début pour finir en douceur. Très bon cru.
Si l'album n'est finalement pas si facile à aborder, et ce, même en l’absence de concept c'est bien en raison de son côté bordélique, car varié il l'est assurément, flirtant même parfois avec l'incongru. Du tube évident "Song #3" au survolté "Fabuless" avec son fort penchant Slipknot, on se retrouve parfois en terrain inconnu avec une chanson comme la délicate "St Marie" aux doux accents country, la seule ballade de l'album mais sans doute une des plus belles de leur discographie.
On revient alors sur l'étrange "
Rose Red Violent Blue (This Song is Dumb and So Am I)" et on comprend que le groupe s'est donné carte blanche. On peut dès lors véritablement plonger dans l'album sans aucune prise de tête et tout apprécier, car aucune chanson n'est mauvaise. Oubliée la profusion de cordes, de pianos et d'arrangements employés parfois sur leurs précédents albums ; ici c'est gros riff, grosse basse et grosse batterie. Le son à l'ancienne se veut plus naturel qu'avant, les refrains sont travaillés, les solos de guitare placés au bon moment - le nouveau guitariste sert parfaitement l'album avec son jeu typiquement rock et groovy - et Taylor est définitivement dans une forme rageuse comme en témoigne un "
Whiplash Pants" sacrément énervé et groovy.
Voilà,
Stone Sour est revenu et fait ce qu'il veut. Bien sûr, on reste dans le registre du metal alternatif mais bien plus mature, couillu et osé que beaucoup d'autres groupes de ce style.
Stone Sour est là, s'éclate, fait ce qu'il veut, chante s'il le veut, gueule quand il en a envie, bref, se fait plaisir.
Hydrograd est sans aucun doute l'album le plus complet de
Stone Sour, l’œuvre de musiciens d'expérience s'amusant encore ensemble tels de jeunes loups faisant leurs premières armes. Et si le résultat est parfois foutraque et un peu bordélique, cela fait tout son charme et le plaisir est là, intact, tant il est partagé avec passion.
Had
17/20
Titres à écouter : Taipei Person/Allah
Tea ;
Hydrograd ; Song #3 ; Fabuless ; St Marie.
Il faut aimer le Metal Alternatif après, un style très axé sur les refrains mémorisables et la mélodie.
Après avoir écouté "Fabuless", je me dis que j'écouterai bien la suite de l'album...
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire