Stone Sour ! Ah notre dévoué
Corey Taylor, après s’être déchiré les tripes sur trois opus de Slipknot (dont le catastrophique "Vol 3" d’un point de vue vocal), le vocaliste avait décidé de prendre un peu d‘air grâce à son autre projet
Stone Sour, groupe de…hem, comment dire, de core mélodique calibré pour les foules. Oui, je vais inventer cette nouvelle étiquette, « pour les putains de foules ».
Car si Corey gardait néanmoins le rôle du taré de service chez le groupe des neuf (notamment sur l’album éponyme), ici, nous n’avons à faire qu’à une soupe immonde de riffs catchy sans intérêts et saturés qui ne servent qu’à mettre en place des refrains certes accrocheurs mais si désuet qu’ils retombent aussi vite qu’ils n’arrivent.
Mais si la musique est aussi pauvre et mortellement chiante qu’une borne d’arrêt d’urgence (retenez le terme mortel !), le chant de Corey (très largement mis en valeur dans le mix) est souvent d’une banalité affligeante, multipliant les yeah ridicules ou les mélodies pseudo chialantes mais sans réussir ne serrais-ce qu’un instant à nous émouvoir ("
Sillyworld"). Le public adolescent et emo est clairement visé, et si cela ne sous surprendra qu’à peine, son manque réel de talent sur ce disque est un autre problème.
Le presque hip hop et soporifique "
Made of Scars" s’affiche comme le summum de ce que Corey aura fait de pire dans sa carrière, autant vocalement que musicalement. Un riff se partageant les infrabasses (vous savez, ce truc sympa qui consiste à le faire passer un coup dans l’oreillette gauche, un coup dans l’oreillette droite !) et c’est tout, une batterie se limitant au schéma pédale-caisse claire, une tentative pitoyable de solo ( ?) et un chant exécrable, de plus blindé d’effets et souffrant d’un manque de naturel et de ressenti effrayant.
Je ne vais pas sans dire que, même si je ne m’attendais pas à grand-chose, je n’aurais imaginé que Taylor nous délivre un album aussi insipide, dans lequel seul "
Reborn" et "
Hell & Consequences" arrivent à ce sortir de ce merdier dans lequel ils ont été fourrés sans qu’ils soient au courant de rien.
"
Reborn" voit déjà le retour d’un chant hurlé plus naturel, plus proche de Slipknot sur le refrain et c’est déjà en soit une réussite et un soulagement. Et même si les couplets laissent la place à un clair mielleux et taillés pour les donzelles, les hurlements à répétitions de
Reborn ainsi que ses riffs un peu plus couillus nous feraient presque passer un agréable moment.
Quand à "
Hell & Consequences", c’est le riff plus lourd qui fait plaisir, accompagné d’une double pédale et de vocaux d’outres tombes et trafiqués (dans le bon sens du terme cette fois) mais malheureusement toujours mélés à cette voix claire niaise au possible ne possédant pas un gramme de naturel ni d’émotion.
En parlant d’émotion, évoquons le cas de "
Through Glass", à la mélodie de guitare pas plus travaillée que seul de "Vermillon pt II" (c'est-à-dire digne d’un gosse de quinze ans sur les marches de l’école !), accessible et facile, sans une once de subtilité et ressemblant à un brouillon raté du sublime "Snuff". Mais si le titre était resté acoustique…mais non, il se ridiculise en fm à la moitié du morceau en devenant aussi chantant qu’un hit de Julio Iglésias.
Alors certain me parleront d’une ouverture d’esprit, je préférais parler de sincérité, sincérité qui n’est évidemment pas présente ici, ni dans presque aucune des lignes de chant de ces titres, si aseptisées que l’on parvient à se demander si c’est bien lui en studio à la vue du résultat live. Mais ceci est une autre histoire…
Ensuite juger que parce qu'une musique est commercial elle ne transmet pas d’émotion c'est être pardonnez moi très très con en plus d’être aussi très fermé d'esprit.
Après chacun ces goûts, ça j'entend ! A condition d'avoir de bon arguments.
Enfin bref. Même si 7/20 c'est sévère, je suis plutôt d'accord avec cette chronique...et encore, il y a assez peu de chansons réellement catchy (A part peut-être Through Glass à la guitare acoustique, qui fera office de la petite ballade qui sortira en single). La chanson la plus représentative des défauts de l'album, pour moi, est "Your God" : plate, peu surprenante, et faussement agressive.
Après ça reste globalement écoutable, toutes les chansons sont pas complètement stériles.
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