Hurricanes and Halos

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16/20
Nom du groupe Avatarium
Nom de l'album Hurricanes and Halos
Type Album
Date de parution 26 Mai 2017
Labels Nuclear Blast
Style MusicalDoom Metal
Membres possèdant cet album53

Tracklist

1.
 Into the Fire / Into the Storm
Ecouter04:14
2.
 The Starless Sleep
 04:47
3.
 Road to Jerusalem
 05:48
4.
 Medusa Child
 09:00
5.
 The Sky at the Bottom of the Sea
 05:25
6.
 When Breath Turns to Air
 04:46
7.
 A Kiss (from the End of the World)
 07:14
8.
 Hurricanes and Halos
 03:32

Durée totale : 44:46

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Avatarium



Chronique @ Ensiferum93

01 Octobre 2023

Avatarium innove pour un album dont l'éclectisme pourrait diviser les fines bouches

Autant vous dire que je garde bien en mémoire ce vendredi 26 mai 2017. Me voilà dans les rayons à la recherche de ce qui était ce jour mon Graal : le nouvel album d'Avatarium. Les deux premiers albums nécessitaient de réelles recherches à leurs sorties respectives, avec leur couverture gris-noir qui se fondait dans la masse. En revanche, ce "Hurricanes and Halos", qui semble faire la promotion de la moutarde de Dijon, ne peut qu'attirer le regard...et piquer les yeux ! Qu'est-ce qui leur est passé par la tête pour changer aussi radicalement leur fusil d'épaule ?! Rien à faire, même 6 ans après et deux albums de plus, celui-ci ne peut que détonner dans ma discothèque. À voir s'il s'agit seulement de l'enveloppe ou si son trésor, encore inconnu à nos oreilles à l'exception des deux premiers morceaux dévoilés, est tout aussi décalé par rapport à ce qu'on connaît du groupe suédois.

Une fois l'étonnement passé et que l'on s'y penche un peu plus, on y perçoit néanmoins des détails intéressants qui sont la juste représentation de ce que l'on peut trouver de leurs sources d'inspiration pour cette nouvelle production. Au côté de chrysanthèmes, symboles de la Mort si chère au groupe, le visage de Méduse y figure avec des yeux lasers dignes des super-héros Marvel et des crocs prêts à déchiqueter leurs proies. Et croyez-moi, cet album ne manque pas de mordant ! Par ailleurs, une bonne partie des morceaux de cette nouvelle production est enregistrée en direct, renforçant ce côté improvisé qui fait la magie de leur musique.

Comme peut en témoigner le premier morceau « Into the Fire / Into the Storm » (qui reprend le riff de « Mars and Volcanos » de Candlemass), Avatarium semble avoir décidé de nous bousculer et de sortir des sentiers désormais connus. Nous voilà face à une musique enlevée, directe, aux paroles qui elles aussi respirent fort le comics américain ! Jennie-Ann nous propose une voix presque dérangeante avec des vibratos malsains qui donnent une âme à cette piste simple mais efficace tandis que le clavier nous dessert des parties très 70's. Cette approche plus directe se retrouve également sur « The Sky at the Bottom of the Sea » et sa batterie syncopée qui déchaînerait les foules en live sur un riff somme toute simple mais bougrement efficace. Et ce n'est pas « The Starless Sleep » avec sa dynamique pop rock soutenue par des tambourins lors des refrains qui nous ramènera aux premières amours de la troupe suédoise.

Il faudra pour ça attendre « Medusa Child », quatrième morceau qui nous confirme qu'il s'agit bien d'un album d'Avatarium : le tempo y est lent, le son d'une lourdeur intense pour une ambiance inquiétante sur les couplets avant que les refrains apportent une rupture que l'on ne pouvait anticiper. Bon courage pour vous les enlever de la tête, voilà maintenant six ans que je me surprends à les chanter avec une voix d'enfant, au plus grand dam de mon ego soumis à rude épreuve ! Il s'agit peut-être du morceau le plus riche et intense de l'album. Avec les cris de la maîtresse de cérémonie en post-refrain, soutenus par un petit jeu de percussions qui donnent l'impression de se faufiler ici et là, on se sent tomber dans le piège des yeux de la Gorgone pour finir...médusé·es ! Le pont renforce cette impression avec ce sentiment d'attente quasi interminable alors que les guitares semblent au fur et à mesure se séparer pour jouer chacune de leur côté, seulement réunies par la section rythmique.

Si l'on prend un pas de recul, les paroles offrent un parallèle métaphorique particulièrement intéressant. Elles nous font ressentir le mal-être de cette Méduse enfant, décrite comme une monstruosité, qui en arrive à s'isoler et se cacher des autres. Nombreuses sont les personnes en ce bas monde qui, pointées du doigt pour leurs différences, se renferment sur elles-mêmes jusqu'à en quelque sorte mourir de l'intérieur.

Tiens, en parlant de mort, il est temps d'évoquer cette somptueuse création qu'est « When Breath Turns to Air », écrite en hommage au père de Marcus Jidell, décédé un an auparavant. Des nappes de clavier nous enveloppent avant que la voix épurée et tout en sensibilité de Jennie-Ann ne nous envoûte, portée par un texte d'une poésie emplie d'émotions. Guitare et clavier s'entrelacent avec tendresse avant que Marcus nous galvanise d'un solo au bottleneck des plus éthérés. Ce même effet est retrouvé sur l'outro qui offre son nom à l'album, ce qui n'est pas le plus courant pour une création exclusivement instrumentale. Une première d'ailleurs que cet instrumental dans la jeune carrière du groupe.

Et des premières fois, cet album en comporte moult ! Qu'il s'agisse de l'intro de guitare classique sur « A kiss (from the End of the World) » , l'inspiration de musique folk proposée par « Road to Jerusalem » ou encore ces choeurs presque gospel sur ce même morceau, Avatarium a choisi la carte de la nouveauté. Le groupe nous démontre ici tout son talent en composant des morceaux variés, bien construits et qui évitent de nous condamner à la lassitude.

Néanmoins, cette diversité n'a pas que des bons côtés, car même si la sauce prend avec une production aux petits oignons, elle finit par nous titiller le nez et les oreilles. Difficile de trouver une certaine homogénéité dans cet album patchwork qui puise dans tant de styles. Les influences Black Sabbath côtoient celles des Beatles (selon les mots de Marcus pour « Medusa Child »), la pop, la folk, le rock voire le power sur le morceau introductif. On pourrait penser que le départ de Leif Edling en tant que membre officiel a donné la possibilité aux autres membres d'explorer et étoffer leur univers, mais c'est pourtant bien lui qui est à l'origine de la plupart des morceaux.

Alors maintenant, que retenir ? L'artwork était bel et bien l'annonce d'un changement radical. "Hurricanes and Halos" déroute, prend le contre-pied des bases instaurées sur les deux précédentes offrandes. Il pourrait bien déplaire aux fans qui souhaitaient entendre de nouveau leur doom novateur, dans la mesure où seuls « Medusa Child » et « A kiss (from the End of the World) » répondent à ces critères. Il n'en reste pas moins truffé de qualités et derrière les éventuelles déceptions se révèlent au fil des écoutes de magnifiques perles. Car même si des moues tardent en manque de savoureuses concoctions à l'Ancienne, celle non de Dijon mais de Stockholm saura faire ses preuves au fur et à mesure de vos délectations auditives.

7 Commentaires

6 J'aime

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LonelyRobot - 13 Août 2025:

Je sais donc ce qu'il me reste a faire laugh. Merci !

Encore une fois, j'ai beaucoup apprécié la manière dont tu as su retranscrire les couleurs de cet album. "When Breath Turns to Air" n'est pourtant en rien Hard, Doom ou Metal, et pourtant quel morceau ! Il faut avoir perdu quelqu'un de cher pour écrire de cette manière là un tel titre: Bouleversant tout simplement. 

Seule ta note me parait un peu frileuse.

Bien à toi et au plaisir de te venir te lire de nouveau à l'occasion !  

Ensiferum93 - 13 Août 2025:

Je te rejoins, ce morceau me retourne à chaque écoute ! 
Pour la note je comprends, mais ayant mis 17 au suivant, sachant que je trouve celui-ci un (deux) cran en dessous, ça me semblait légitime. Mais pour la créativité le 16 ne me choquerait pas du tout wink
Et si jamais tu l'écoutes, n'hésite pas à partager ton ressenti, c'est toujours intéressant d'en échanger :)

LonelyRobot - 13 Août 2025:

Je suis du genre a dire les choses avec franchise... Toujours. Quitte a froisser parfois, et a passer, accessoirement, pour un gros C !!!!

Dès lors que je me serais procuré ce quatrième album, je ne manquerai donc pas de t'en faire un retour. Ca peut juste prendre du temps. D'autres albums étant d'hors et déjà en attente d'écoutes.

PS: Mon clic à propos de ta chronique sur "The Fire I Long For" a déjà été validé il y a longtemps semble-t-il. Je frise donc le fanatisme a ton égard dirait-on ? laugh  Ben oui mais moi j'aime surtout les gens qui écrivent avec leurs tripes. Voilà c'est dit.

 

Ensiferum93 - 14 Août 2025:

Ton message me touche particulièrement à un moment où je me questionne justement sur la reprise de l'écriture, alors à voir si ça se concrétise...surtout que leur dernier n'a pas encore été chroniqué et que je viens de le réécouter ce matin ! 
Et pour nourrir le fanatisme, sur mon profil tu verras les autres albums chroniqués, et même s'ils le sont tous avec les tripes, celui de Ne Obliviscaris "Exul" l'est peut-être encore plus que les autres (style vraiment différent) wink

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