Death, Where Is Your Sting

Liste des groupes Doom Metal Avatarium Death, Where Is Your Sting
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16/20
Nom du groupe Avatarium
Nom de l'album Death, Where Is Your Sting
Type Album
Date de parution 21 Octobre 2022
Labels AFM Records
Style MusicalDoom Metal
Membres possèdant cet album19

Tracklist

1.
 A Love Like Ours
 05:29
2.
 Stockholm
 06:42
3.
 Death, Where Is Your Sting
 05:22
4.
 Psalm for the Living
 04:23
5.
 God Is Silent
 06:06
6.
 Mother Can You Hear Me Now
 06:09
7.
 Nocturne
 05:49
8.
 Transcendent
 05:23

Durée totale : 45:23

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Avatarium


Chronique @ Ensiferum93

02 Août 2023

Avatarium nous propose ici un album des plus intimistes

Ce qui a simplement commencé comme side-project de Leif Edling, bassiste et tête pensante de la formation suédoise de Doom Metal Candlemass, vole aujourd'hui de ses propres ailes sous le regard attentif de son créateur qui n'est jamais très loin et continue de participer à certaines compositions. Forte d'une productivité impressionnante avec un album tous les deux ans depuis sa création, la formation Avatarium a eu tout le loisir de faire parler d'elle avec son mélange si caractéristique de Doom et de blues par les inflexions de sa chanteuse, Jennie-Ann smith.

Une fois n'est pas coutume, trois (trop) longues années nous séparent de leur dernière offrande « The Fire I Long For », la pandémie n'y étant probablement pas étrangère, malgré la cohabitation des deux artistes à l'origine de la majeure partie des compositions de ce nouvel opus. La pandémie a bon dos mais ne permet pas d'expliquer le départ de Nuclear Blast pour leurs compatriotes d'AFM Records. Une chose reste toutefois inchangée : la gaieté n'est pas invitée, comme le titre le laisse présager « Death, Where Is Your Sting ».

Le premier single dévoilé ne laissait pas de place au doute, le groupe fait ce qu'il a toujours fait : une musique lourde, pesante avec des guitares grinçantes pour une ambiance dérangeante, tandis que Jennie-Ann nous émerveille par sa capacité à alterner entre voix feutrée tout en sensibilité, et puissance au travers de montées remplies de l'émotion du désespoir. Un morceau donc très efficace qui pouvait rassurer sur les intentions du groupe. Mais qu'en est-il vraiment, maintenant que cette nouvelle galette est entre nos mains ?

Eh bien si vous vous attendiez à entrer directement dans le vif du sujet avec du gros son, la surprise sera de taille. En effet, le groupe prend le contre-pied des morceaux introductifs proposés à ce jour avec « A Love Like Ours » qui nous met dans le bain : il y a du nouveau chez Avatarium, avec ce doublon violon/violoncelle qui reviendra tout au long de l'album. Une ambiance feutrée qui laisse le metal de côté, une voix toujours aussi envoûtante avant un final de haute volée menée de main de maîtresse par un violon grinçant, qui peut dans les premières notes de son solo faire douter de son identité, se rapprochant presque du saxophone malsain de leurs voisins Shining.

Il faut attendre "Stockholm" pour se retrouver en terrain connu, avec la lourdeur des guitares si caractéristique qui finit par laisser place à la douceur de celle acoustique en accompagnement des mots de Jennie-Ann, parfois rejointe par M.Jidell dans des vocalises dont la légèreté rime ici avec intensité. Ces mêmes caractéristiques se retrouveront sur "Psalm of the Living", morceau tout en douceur qui met en lumière la capacité de Jennie-Ann à véhiculer toute une palette d'émotions en un temps record. Et ce n'est pas "Mother, Can You Hear Me Now" qui nous démentira, où l'émotion dégagée par sa voix est ensuite égalée par un solo tout en finesse qui se marie parfaitement au texte, cette plainte vers l'au-delà pour se libérer du poids du silence entourant les blessures de l'âme. La thématique centrale des paroles, je vous le donne en mille : la mort. Là où on aurait pu s'attendre à ce qu'elle ne soit représentée que selon une forme, Avatarium nous dévoile ses différents visages : tantôt joueuse par son absence de signes avant-coureurs, tantôt salvatrice ou véritable pont entre deux mondes. Mais au-delà de ses différentes facettes, c'est aussi le rapport que nous entretenons avec elle qui est ici mis en mots. Sont alors présentées des conceptions religieuses, spirituelles et existentielles qui, pour qui se prête au jeu, viennent nous questionner sur cet inéluctable de l'existence.

Le dernier morceau chanté de l'album, "Nocturne", contrairement à ce que le titre laisse penser, montre un versant plus lumineux de la musique du groupe suédois. Les paroles, certes, particulièrement sombres, sont contrebalancées par un tempo plus rapide et enjoué. Il s'agit là du titre le plus typé Heavy de cette galette, comme le groupe aime nous en proposer, à l'instar d'un « Run, Killer Run » ou d'un « Shake That Demon », toutefois la fougue semble rester quelque peu contenue. Les derniers mots prononcés sont sans appel : Il n'y a pas de salut pour qui ne veut être sauvé. Après ces mots s'ensuivra un long instrumental, une première pour Avatarium. Un thème de guitare qui revient nous hanter, en boucle, avant l'arrivée d'une batterie au comble de la lourdeur avec sa double pédale aussi étouffée qu'étouffante. Un choix gagnant au niveau du mixage pour donner encore davantage d'ampleur à la mélancolie suscitée par un violon enchanteur.

Pour conclure, Avatarium nous propose ici un album des plus intimistes empli d'émotions, qui pourrait toutefois décevoir les fans des débuts par un doom metal de plus en plus en retrait pour laisser place à davantage de calme, comme celui de l'inéluctable qui nous attend. Le groupe continue d'avancer, d'expérimenter, d'apporter de nouvelles couleurs à sa musique et, au-delà des évolutions, c'est peut-être bien cette volonté d'innover qui est le point commun entre chacune de leurs productions.

3 Commentaires

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MetalSonic99 - 02 Août 2023:

Magnifique première chronique détaillée comme il se doit! Simple et efficace sans faire de fioritures!

Félicitation à toi! J'espère en lire d'autres!

Molick - 07 Août 2023:

Merci pour la chronique !

Toujours fan de ce groupe, qui sait évoluer tout en gardant un son particulier, entre doom, rock et blues. Et quelle voix !

 

Ensiferum93 - 08 Août 2023:

Merci beaucoup pour vos retours :) Complètement d'accord avec toi Molick, chaque album a son univers propre tout en restant fidèle au son du groupe. Ici les apports violon-violoncelle sont à mon sens une vraie réussite, qui ajoutent encore un peu plus de profondeur et de richesse à leur musique, sans pour autant la dénaturer.

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