Dark Angel, dans la deuxième moitié des années 80 était présenté comme un des trois plus grands concurrents de
Slayer, au même titre que
Kreator en Europe ou
Sepultura dès 1989, grâce notamment au terrible "
Darkness Descends" (1986). Suivi ensuite par le plus inégal et touffu "
Leave Scars", le groupe splitta au début des années 90, après la sortie d'un live brouillon, et d'un album encore plus difficile d'accès ("
Time Does Not Heal", qui fait débat encore aujourd'hui, la foison de riffs combinée à un changement vocal peu adapté au style ayant quand même eu de rares adeptes). Ambassadeur d'un thrash très rapide et virulent,
Dark Angel, au statut "culte" acquis au fil des ans, généra nombre de formations se réclamant de son influence, au premier rang desquelles les
Malevolent Creation,
Devastation,
Recipients Of Death,
Armoros, ou
Gammacide, entre beaucoup d'autres.
Ayant récupéré en son sein le line-up des deux derniers albums (sans Don Doty, le hurleur de
Darkness Descends donc, devenu policier aux dernières nouvelles et qui se serait bien vu réintégré), la fameuse bande entreprit en 2014 une tournée des festivals parmi les plus importants d'Europe (Hellfest au passage)récupérant une place enviable dans les running-orders, au quasi-sommet de la hiérarchie mondiale dans le petit monde du thrashmetal. Ainsi, sort grâce à
Slaughterhouse Records (le label bien nommé, clin d'œil au morceau "Welcome To The
Slaughterhouse" de nos anges sombres - "
We Have Arrived" - 1985) le live pirate/bootleg "
Hunger of the Undead" édité en format vinyle à 500 exemplaires et enregistré au festival chilien
Metal Fest au printemps 2014.
D'ordinaire, la qualité de ce type d'enregistrement est aléatoire.
Pas ici, le son global atteignant largement l'enregistrement officiel "
Live Scars" de 1990. Les guitares sont au premier plan, contribuant à rendre une copie aux allures de best-of idéal. Seule la batterie de
Gene Hoglan est parfois un peu en retrait, notamment sa double grosse-caisse, et quelques larsens peuvent être ici ou là remarqués. Ron Rinehart semble assez à l'aise, ayant toujours le coffre - et le souffle - pour débiter les paroles échevelées de morceaux débridés (l'intense "The Death Of Innocence", par exemple).
Etrangement, et plutôt que de privilégier un album en particulier, le groupe choisit de piocher dans sa discographie entière, et même le morceau éponyme du décrié "
Time Does Not Heal" passe très bien. Surprenant. L'interprétation des morceaux est similaire aux versions studios, seuls les soli de "
No One Answers" sont légèrement modifiés, par exemple, et la voix de Rinehart ne semble pas avoir bougé d'un iota (pour chipoter, il a plus de mal sur "Perish
In Flames" à se réapproprier l'interprétation originelle de Doty, mais cela reste à la marge). Le public est présent, bruyant, mais ne gâche en rien le son global, et l'absence de retouches fait immédiatement penser à l'ambiance qui a dû se dégager de ce concert, visible sur la vidéo ci-dessous. Bon plan, donc, à n'en pas douter que ce vinyle (l'enchaînement "Perish
In Flames"/"Older Than Time Itself" où le pit a dû être en furie).
En attendant la parution d'un possible nouvel album (annoncé par
Gene Hoglan en personne en novembre 2014), l'heure est venue de se replonger dans un enregistrement réussi, authentique, et qui rend justice à des morceaux envoûtants et ici tous parfaitement interprétés. Un live qui aurait très bien pu devenir officiel, et qui, pour les fans qui n'en peuvent plus d'attendre une nouvelle livraison, pourra faire figure de succulent amuse-bouche.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire