Nous sommes en 1989.
Dark angel, groupe thrash américain a déjà frappé les esprits avec l’énorme
Darkness Descent, album en avance sur son temps, parfois mal compris parce que repoussant les limites de la violence a l’époque.
Leave Scars sera plus abordable. Sorti sous le label Combat Record, il sera enregistré de mai à juillet 1988 aux Space Station Studios, en Californie. Le terrifiant
Gene Hoglan est aux Fûts et c’est Ron Rinehart qui se colle au chant. Le poste des guitares reste à Eric Meyer et
Jim Durkin et c’est Mike Gonzales qui prend la basse.
Wikipedia prétend que ce n’est pas le même chanteur sur Promise Of
Agony mais on se rend bien compte que non à l’écoute et cette information semble erronée après vérification.
Cet album est une bombe, partout c’est la chasse à l’antilope. Porté par une batterie très présente, les titres s’enchainent avec fureur et le chant est une vraie incitation à la furie.
The Death of Innocence arrive comme un direct du droit a la face de l’auditeur. C’est vraiment très rapide par rapport à ce qui se faisait à l’époque.
Metallica en était à
Justice For All,
Slayer à South Of
Heaven,
Exodus à Fabulous
Disaster. De grands albums pour de grands groupes certes, mais pas aussi furieux que
Leave Scars.
Never to Rise again est sauvage, enragé, sans concession avec son chant guerrier au possible.
No One Answers vient frapper les esprits après une intro guitare batterie et un
Riff mémorable bien représentatif du coté théâtral et sombre de
Dark Angel. Décidemment ce chanteur est à la bonne place avec ce groupe et ces compos. Cet album est moins ultime que son prédécesseur mais il est vraiment très violent et déterminé. Je parlais de chasse à l’antilope car c’est vraiment l’impression qu’il dégage. C’est l’instinct de la chasse, on n’est pas dans la réflexion d’un métal cérébral mais bien dans la jouissance instantané d’un moment violent et rapide. Le tempo est vraiment rapide.
Cauterization est bien plus lourd et le chant en est absent. Ce titre peut sembler un peu longuet, 7 min20. Immigrant Song est une reprise de
Led Zeppelin. Older than the Time Itself arrive avec une intro monstrueuse suivi d’un riff tournant comme rarement entendu et exécuté a une vitesse incroyable. Encore des choses expérimentées avec succès et qu’on n’entendait pas ailleurs. Le break entrainant nous plonge dans une danse tribale juste avant l’arrivée des soli. Les morceaux sont biens charpentés car a la sortie des soli ou des breaks et donc a la reprise des couplets on ne ressent pas de baisse de régime.
Worms est un instru juste cauchemardesque, étouffante comme la fouille d’une cave bien glauque et humide. Et ce sera le seul temps mort.
Loin de s’essouffler The promise Of
Agony arrive avec un riff tranchant comme un rasoir. L’archétype du riff.
Gene Hoglan claque ses rythmes la dessus et fait monter la sauce de façon irrésistible. La chasse a repris. Le break final est dément, le rythme se casse et la guitare entame une ronde guerrière servie par un chant rageur qui s’étirera en longueur pour laisser la place à une belle accélération et un solo. Bon, l’album se termine malheureusement. Mais pour le final, on à droit au terrible
Leave Scars qui tabasse d’emblée sans chercher à comprendre. Encore une fois le timbre si particulier du chanteur s’exprime à merveille sur un beau riff tournant ponctué par des variations sautillantes et un refrain toujours guerrier au possible. C’est viril comme musique. Visiblement les femmes sont restées au campement préparer le feu pour la carcasse de gibier à venir.
C’est donc un album rapide et sauvage que nous livre un
Dark Angel très en forme.
On est très loin d’un thrash urbain et friendly voir satanique. Ici, on est dans la cabane d’un chasseur, le poignard en main.
La batterie pour la frénésie de la course après un gibier effrayé, les riffs en guise de javelots prêts à percer les flancs, les cris du chanteur quand on a touché sa proie, les breaks massifs quand on découpe sa carcasse autour d’un feu et, qu’en meute, on se roule dans les entrailles bien chaude de sa victime. Si c'est ce genre de sensations et d’images qui passe dans le cerveau de la petite fille en cover du CD, je comprends qu’elle se tienne la tête dans les deux mains et même sont pauvre nounours a l’air d’avoir autant ramassé qu’elle.
Non, ce texte est bien de moi, je l'ai écrit cet après-midi après avoir ré-écouté le disque plusieurs fois (et avoir vérifié qui avait écrit les morceaux ainsi que ceux des albums précédents et suivants).
J'ai, avant de l'écrire, également lu les différentes chroniques et les commentaires du site.
Pour moi c'est un bon album, mais il porte déjà en lui les défauts qui seront beaucoup plus nuisibles sur "Time Does Not Heal" (1991).
- raccourcir de 2/3 minutes chaque titre pour apurer le rendu de bonnes idées au demeurant,
- fignoler une production brouillonne,
- jeter l'insipide reprise de LedZep.
A part ça, très fan des terribles "The Death Of Innoncence" et "No One Answers" et son génial break central.
Je n ai pas encore le recul necessaire pour abonder dans vos sens, mais cette periode est propice à l ecoute des disco "meconnues" (à mes oreilles) des groupes cultes.
Si le 1er album m avait tué, celui ci est aussi tres bon. 3 ecoutes sur YT ont fini de me decider à le.commander.
Eh ben tu ne seras pas déçu mon cher Méchant ce skeud est vraiment très bon. Moi je l'écoute souvent et à chaque fois il me tue !
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