[
Natron : Carbonate de sodium hydraté qui servait à la conservation des corps après la mort]
Comme vous l’aurez deviné en lisant cette alléchante définition du nom du groupe nous n’allons pas partir au pays des rennes et du père noël pour une balade féerique, mais plutôt un petit tour dans une bonne vieille morgue (les membres posent d’ailleurs de façon un peu cliché au côté de pièces de viande dans un abattoir).
En 1997 l’Italie n’est pas vraiment un gros pays fournisseur de Groupes de
Metal de la mort mis à part l’excellent
Sadist au registre technique et progressif, mais
Natron n’évolue pas dans le même style sophistiqué ( c’est un euphémisme).
Il suffit de jeter un oeil (pas trop fort quand même sinon ça fait mal) à la pochette pour deviner aussitôt l’attrait du combo pour les meurtriers et le sang. En effet quelques petites secondes sont nécessaires pour comprendre que les italiens jouent du Death
Metal plutôt brutal, Elmer The
Exhumer envoi des riffs vraiment furieux et plutôt complexes appuyés par un growl minimaliste mais bien gras, sur la partie finale les plans alambiqués sont même assez impressionnant de technicité : dès le premier titre on remarque vite que Domenico Mele (guitare), Lorenzo Signorile (basse et chant) et Max Marzocca (batterie) ont un potentiel technique supérieur à la moyenne.
Seulement il y a un gros bémol : le son, dans certains cas la production underground n’est pas dérangeante et peut même s’avérer un atout pour ren
Forcer la noirceur des morceaux selon le style pratiqué. Mais ici c’est trop, beaucoup trop : la basse est très peu audible, la grosse caisse est totalement absente du mixe, et la guitare manque singulièrement de puissance, bref c’est vraiment le foutoir et on se demande bien sur quel matériel Tommy Talamanca a bien pu enregistré ce
Hung, Drawn and
Quartered (j’espère qu’il a changé de métier le garçon). On se doute bien que Headfucker Records n’a pas les moyens de
Nuclear Blast mais quand même…
C’est vraiment dommage car
Natron balance des morceaux vraiment intéressants, parfois proches de
Suffocation, avec un petit côté grind gore et pervers que ne renierait pas un groupe comme
Exhumed. The Stake Crawlers par exemple (sur lequel Trevor de
Sadist pose un peu de chant criard) est un titre alliant parfaitement le côté gore et technique simultanément et avec un bon son cela rappellerait presque un morceau de
Necrophagist.
Ce son pourri est d’autant plus rageant que les compos sont bien ficelées : Leechlord la plus orientée
Suffocation,
Flesh Of A Sick
Virgin et ses rythmiques ultra posées succédant à des passages d’un rapidité insoupçonnable pour le guitariste lambda, ou encore le dernier titre
Morgue Feast (tout un programme) avec des breaks abyssales sur un chant l’étant tout autant.
Un premier album qui aurait pu être bien meilleur sans ce son approximatif, mais au moins ce CD aura attiré l’attention d’un label français d’un autre calibre qui permettra aux Deatheux transalpins d’exprimer pleinement leur savoir-faire avec un enregistrement futur beaucoup plus adéquat.
BG
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire