Désormais sous la coupe de Holy Records depuis l’excellent
Negative Prevails,
Natron est sorti de son underground italien et part même en tournée européenne ouvrir pour ses collègues de travail du même label : Septic
Flesh et
Misanthrope.
Dès le milieu de l’année 2000, les nouveaux morceaux composés par le quatuor sont prêts, ils reprennent donc comme sur l’opus précédent, le chemin du
Abyss Studio où Tommy Tägtgren s’occupe de mettre le bébé en boîte. Le résultat se nomme
Bedtime for Mercy (2000).
Les principaux ingrédients de leur Death
Metal sont toujours là, c’est à dire une construction des morceaux équilibrée entre brutalité et technicité, le chant reconnaissable de Mike Tarantino. Et une pochette….toujours aussi peu attrayante hélas.
Overblood nous propose d’ailleurs des riffs qui n’auraient pas dépareillé sur
Negative Prevails.
Cependant
Bedtime for Mercy est un peu plus expérimentale et moderne, tandis que dans le même temps le côté gore s’est un peu atténué. Le disque comportent d’ailleurs son lot de riffs alambiqués et saccadés (Less Than
Human), le plus souvent couplés à des sonorités dissonantes, ces notes distordues sont même présentes sur certains soli. L’effet obtenu est très technique mais ceci à parfois tendance à atténuer la
Force de frappe de leur Death
Metal.
La chanson
Bedtime for Mercy est en revanche parfaite en tous points : la lourdeur générale se mariant très bien avec les passages plus étranges ou plus rapides : le bon dosage en somme.
Les riffs distordus de Astroblaster se fondent également plutôt bien dans le paysage sans dénaturer leur musique. Comme pour équilibrer le tout A Treacherous
Wish développe un Death plus conventionnel mais carton, et toujours avec la précision redoutable dont sont capables les musiciens de
Natron.
Bedtime for Mercy est donc propre et bien foutu même si le son n’est pas aussi compact que sur
Negative Prevail, privilégiant la clarté mais perdant ainsi un peu en puissance. On notera au passage une reprise de
Nothingface de Voïvod de circonstance et bien adapté à l’esprit parfois expérimental du disque, même si bien accélérée sur ce coup là.
Au final
Natron a pondu un honnête album de Death
Metal mais qui souffre un peu de la comparaison avec son prédécesseur, en effet malgré une qualité de composition irréprochable, il manque ce petit quelque chose qui fait les grands albums : ce petit riff qui marque son homme, ce petit refrain qui s’imprime dans le cerveau, ce titre inoubliable qu’on fredonne sous la douche…
Et oui c’est comme au football : ça ne se joue parfois pas à grand chose pour faire la différence. De plus
Nile sort cette année là le redoutable Black Seeds of
Vengeance, lançant littéralement une nouvelle race de Death
Metal qui a tendance à reléguer en deuxième division les productions plus conventionnelles.
Néanmoins
Bedtime for Mercy propose un Death intéressant et bien branlé qui ne décevra pas les amateurs d’un style hybride combinant brutalité et technicité. Sympathique à défaut de casser la baraque, essayez ça devrait le faire.
BG
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