Vieux briscards de la scène rock/metal française, les déjantés toulousains de
Punish Yourself en sont également une des principales têtes de proue. En 2013, après environ 20 ans d'activité, ils reviennent livrer leur huitième album via Season Of
Mist avec l'intention clairement affichée de tout faire péter et déboîter les nuques de leurs fans comme ils savent si bien le faire.
A cet effet, treize morceaux sont proposés, servis par une pochette très originale. Haute en couleurs, elle nous montre un squelette bariolé, cigare au bec et sombrero vissé sur le crâne. Cette seule illustration, flanquée d'un titre pour le moins évocateur, "Holiday In Guadalajara", suffit à exciter l'esprit de l'auditeur et à lui faire imaginer mille et une choses. Qu'en est-il donc ?
A vrai dire, qui dit vacances, au Mexique qui plus est, dit soleil et immanquablement gros "hits". Et pour composer des tubes, les toulousains ne sont jamais les derniers. S'ils sont toujours variés et ne possèdent pas les mêmes structures, plusieurs morceaux partagent ces refrains ultra-entêtants que l'on répétera à n'en plus finir et qui restent dans la tête longtemps. Citons dans cette catégorie les imparables "All You Zombies" et ses riffs ultra-massifs, "
Nation To
Nation" ou le single "She Buys Me Drugs", délicieusement "groovy". Nul doute que ces titres feront merveille en live et renforceront la réputation infaillible des toulousains.
Cependant les vacances de
Punish Yourself au Mexique n'ont pas été des plus reposantes. En effet, il semblerait que le groupe soit arrivé au beau milieu du Jour des Morts, ce à quoi fait référence le squelette de la pochette mais aussi les allusions à la "
Santa Muerte", figure emblématique mexicaine issue d'un fort syncrétisme religieux. C'est pourquoi les gros refrains et passages entraînants évoqués précédemment côtoient ici les moments beaucoup plus sombres.
Ces moments sont offerts par les nombreux interludes, qui possèdent comme point commun de distiller des ambiances pesantes, voire glauques ("Become The
Next Sun"), créant ainsi une dualité permanente, comme pour signifier tour à tour la chaleur du soleil et la froideur de la mort. Le travail instrumental mérite d'être mis en avant tant il est soigné, mélangeant gros riffs à la coloration indus ("Behold The
Jaguar Christ"), beats électro, instruments "traditionnels" (l'harmonica déroutant du magnifique instrumental "Abajo-Bajada" et sa référence à peine voilée aux westerns) dans une cohérence implacable. La très bonne production contribuant à la clarté de l'ensemble.
On ne s'ennuie jamais à l'écoute de ce "Holiday In Guadalajara", brinquebalés de l'ombre à la lumière dans une tension permanente qui tient l'auditeur en alerte du début à la fin et ce malgré les 54 minutes au compteur.
Punish Yourself signe donc un retour plus que convaincant, livrant un excellent album dont les fans se régaleront. Reste à défendre ce disque en live mais pour cela on ne se fait pas trop de soucis.
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