Alors qu’
Orphaned Land fait sensation en Israël, que
Nile surprend aux USA et que
Myrath se fait de plus en plus connaître en Tunisie, les français d’
Arkan nous proposent à leur tour du métal oriental, mi-death, mi-folk, mélangeant les ambiances de leur confrères précédemment cités pour finalement sortir un album très exotique, original et dépaysant.
Fondé par l’ex batteur de
The Old Dead Tree, désirant intégrer des éléments orientaux dans une musique hargneuse et énergique, «
Hilal », qui tient son nom d’une tribu arabe, est un véritable bijou en matière de métal oriental.
Le tout se veut très bien réussi. Le son est très bon, le groupe ayant signé chez Season Of
Mist, un nom tout de même chez les labels ; les compos sont variées et originales et surtout enivrantes. Rare est-il de mélanger autant de parties orientales à d’autres parties bien métal et rentre dedans, créant de véritables ruptures au sein des titres. C’est ça l’avantage chez
Arkan. Sur « Groans of the
Abyss » ou « Lords Declines » vous pouvez tout à fait avoir une intro bien rentre dedans, des couplets et refrains bien bourrins, aux riffs et ambiances orientaux, puis avoir une coupure en milieu de titres totalement acoustiques, où les instruments orientaux et les chants traditionnels arabes sont de la partie : violons, percussions, flutes, et j’en passe, tout est au rendez-vous et permet à l’auditeur de voyager ne serait-ce que quelques secondes, voire parfois quelques minutes.
La musique reste toutefois bel et bien death même si les riffs orientaux se veulent peut-être plus présents que les riffs typiquement métal, mais tout de même…les jeux de guitares sont très bien réussis et apportent de la hargne au milieu de cette musique qui se veut chaleureuse. « Tied Fates » et « The Sevent
Gates » possèdent toutes deux une intro du même style, c'est-à-dire un solo de guitares oriental faisant automatiquement voyager. Le reste se veut tout de même différent contrairement aux apparences, les parties death étant plus prédominantes, le chant caverneux de Florent Jannier faisant mouche, de par son charisme et sa rage qu’il semble livrer dans chacun des titres. Mais ce tranchant est allégé de temps en temps par le chant clair atmosphérique et oriental d’Abder Abdallahoum ou des chants arabes féminins tel que sur « Defying the
Idols », exemple type du dynamisme et de l’agressivité mélangés à la douceur des chants et la chaleur des instruments orientaux.
Ajoutez à cela des titres très calmes tels que « Athaoura » et « Amaloun Jadid », où aucune guitare électrique n’est à l’honneur. Ici, juste place à l’exotisme, aux ambiances orientales, voire orphaned landesque, aux chants arabes…dépaysement garanti.
Il faut aussi noter que « Chaos
Cypher » se démarque plus par son côté black que death pour la majeure partie du titre, le growl grave de Florent étant très imposant et poussé à l’extrême, les guitares et les riffs très dynamiques, et la batterie bien martelée. La fin, par contre, se veut plus centrée dans une optique doom, ce qui détonne avec le reste du titre : cette fin est donc lente, pesante, sombre, mélancolique, et surtout très prenante, le chant féminin arabe apportant tout de même un peu plus de lumière et de mélodies dans ce flot de tristesse, de désespoir et de chaos.
Ce premier opus d’
Arkan est donc une véritable réussite, le folk et le death ne dominant pas plus l’un sur l’autre, le mélange étant savoureux et très jouissif. Un vrai régal qui plaira sans aucun doute à tout amateur d’originalité et de voyage.
Sinon un excellent écrit de ta part belle reine.
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