L'artwork en dit long, chauffez vos poings, l'arène vous attend!
Commençons par le traditionnel point sur l'équipe. Il y a, tout d'abord, un changement de batteur : c'est Jarrod Alexander qui se place désormais derrière les fûts, ne venant cependant filer un coup de main que sur ce "
Haymaker" ; il fait partie de
A Static Lullaby, un groupe d'Emocore de l'époque.
Et il y a un changement de poste au sein du groupe car, Keith
Barney, chanteur sur les deux premiers albums, passe à la guitare, et Dave Peters, arrivé à la guitare sur le précédent opus, devient le chanteur principal et le restera sur le reste de leur discographie (jusqu'à l'album"
Intolerance", à l'heure où j'écris ces lignes).
Autre changement, et non des moindres,
Throwdown débarque sur Trustkill Records, label fondé en 1993, spécialisé dans le hardcore. Ce label participera beaucoup à l'émancipation du Hardcore vers le metalcore ; des groupes comme
Most Precious Blood,
Bleeding Through,
Bullet For My Valentine,
Poison The Well,
Walls Of Jericho, Terror,
Eighteen Visions,
It Dies Today,
Hopesfall et bien d'autres encore y passeront.
Throwdown continue le chemin pris depuis ses débuts, à savoir un hardcore metal à base de mawashi geri et d'uppercuts. Avec un "
Never Back
Down" en guise d'intro, l'odeur du titre créé pour ouvrir lors de concerts se perçoit de loin, puissant avec des moshparts bien assumés. D'ailleurs, leurs paroles comme leur musique sentent la colère. Comme pas mal de groupes de hardcore, les thèmes abordés sont liés au fait de lutter face aux aléas de la vie comme face aux puissants. Le respect, la notion de se sentir abandonné, de se battre pour une cause comme les amis ou la famille sont autant de chapitres qui parcourent l'ensemble de l'oeuvre.
Ce "
Haymaker" possède un moment très fort, qui, pour moi, réside dans l’enchaînement de "You Can't
Kill Integrity", "Forever" et "
Hopeless".
Un "You Failed Me!" hurlé par Dave Peters sur la première piste annonce la couleur ; le morceau est très groovy et écrasant. Suit "Forever", un véritable hymne hardcore, accompagné de son clip, où l'on voit toute la puissance du groupe ainsi qu'un combat clandestin devant la scène. Ce refrain facilement assimilable viendra vous hanter pendant la nuit, surtout suivi de ce pont composé d'un riff lourd qui ne fait qu'accroître cette rage communicative que dégage le groupe. De la bouche d'un expert, le coude sur le comptoir, une bière à la main, il résumerait cette chanson par un : "Ça tombe très épais mon copain". "
Hopeless" prend le pas, sur un tempo élevé, pour finir sur cette fameuse rythmique qui nous fait casser des tables, avec un petit air de Phil Anselmo dans la voix ; ce titre relance la machine à couper du bois.
Quant à "Declare Your
War", il reprend des gimmicks néo metal à la guitare venant ainsi donner un peu de fraîcheur. S'ensuivent des titres qui, en aucun cas, ne feront retomber la pression. Entre des accélérations, des moshparts dévastatrices (sur "Slip Away" le mot est faible) et des refrains donnant envie de monter sur scène pour faire notre plus beau slam (ou body surfing pour nos amis du Québec), ce "
Haymaker" ne vous lâchera pas jusqu'à la fin.
Le défaut : arrivé à la 10ème ou 11ème composition, après une bonne demi-heure de coups de pied sautés retournés (dont seul ce sacré Jean-Claude Van Damme a le secret), l'impact diminue ; non pas que les morceaux soient moins bons, mais les effets provoquent moins d'étincelles.
De plus, si ce "
Haymaker" garde une certaine constante en termes de qualité, la redondance due au style dont
Throwdown ne dévie pas sur la totalité de l'album vient pointer le bout de son nez, entraînant un léger désintérêt. Mais rien de grave non plus,
Throwdown est tellement efficace que vous en viendrez à bout assez facilement si ce genre vous parle.
A noter que deux invités viennent pousser la chansonnette. D'une part, Scott Vogel (de Terror) sur "
Nothing left". L’intérêt n'est pas fou fou, voire, on croirait des chœurs de Keith
Barney plus qu'un véritable guest. Sur "The Only Thing", c'est Chad Gilbert (de New Found
Glory et
Shai Hulud) qui vient prêter sa voix. Pour le coup, on a une vraie distinction entre les deux hurleurs, mais, là aussi, sans réellement apporter de plus.
Un album clairement taillé pour la scène, comportant de réelles montées d'adrénaline. J'ai un petit faible pour cet album car c'est avec celui-ci que j'ai découvert le groupe. Même si, c'est sûr, l'exercice n'est pas très original, Ce qui n'empêche nullement
Throwdown de se démarquer avec cet opus, nous prouvant par là même qu'il a un vrai talent de composition.
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