Throwdown, un groupe qui il y a quelques années officiait dans un registre Hardcore très efficace mais très classique, s’est vu métamorphosé en descendant de
Pantera suite à la sortie du fort sympathique
Venom and Tears. Attention quand je dis descendant n’allez pas chercher un groupe de la trempe de celui des cowboys texans mais plutôt une formation très influencée qui envoyait méchamment le boulet avec ses rythmiques typiquement de
Pantera et empruntait à quelques gros groupes actuels,
Lamb Of God en tête. Bref une arme absolue pour déclencher des pits furieux en live et malmener nos nuques pendant l’écoute. Le groupe possède un réel fort potentiel maintenant reste à savoir si ce
Deathless a assez de cojones pour propulser les américains dans la division supérieure et les faire passer de second couteau à tête de série de la très saturée scène truc bidule core américaine. Et après quelques écoutes le constat tombe,
Throwdown bien que sortant un album ne manquant pas de qualités se retrouve ici le cul entre deux chaises tendant à s‘éloigner radicalement. D’un coté le groupe sonne plus lourd qu’avant ce qui est plutôt une bonne chose, mais certainement appelés par les sirènes de l’oncle buisness on trouve ça et là ces foutus refrains mélodiques qui cassent la dynamique. Ce qui devrait faire un carton chez les ados américains risque de filer pas mal d’urticaire à ceux qui attendaient en ce
Deathless une galette de là trempe de
Venom And Tears.
Tout ceci est d’autant plus dommage que le disque commence très bien avec un gros son de batterie qui s’enchaine sur des gros riffs brise nuque. Les hostilités étant vraiment lacées par un gros cri aïgu. Bref la marque de fabrique de l’album précédent, pas de gros chamboulements à l’horizon à première vue. Mieux encore à ce stade là on se dit que ca va dépoter méchamment. Chose qui est le cas… jusqu’à 1’20 environ moment ou l’on sent venir gros comme une maison un morceau de chant clair typiquement métalcore. Vous savez quand les guitares se font saturées et aériennes avec une double pédale en fond. Et ca ne loupe pas. Bien que courte cette interlude réussit à quelque peu entacher la dynamique de morceau rouleau compresseur. Chose d’autant plus dommage que lorsqu’il s’agit d’avoiner le groupe sait y faire, rythmiques de plomb, chant bien agressif, grattes lourdes et tranchantes. Dans ce domaine il n’y a pas grand-chose à reprocher à
Deathless. Là ou ca se gâte c’est quand il s’agit des passages mélodiques. Le groupe se retrouve d’un coup beaucoup moins inspiré et sonne comme les 2500 autres formations du genre. Quand un
Killswitch Engage arrive à pondre des mélodies de haute volée
Throwdown lui sonne creux sans âme voire mielleux. Le fait que le chanteur soit avant tout un hurleur n’arrange pas le tout, bien qu’il ne chante pas spécialement faux il n’a pas de timbre marquant. Bref nous nous retrouvons ballotés entre passages bourrins entre
Pantera et
Lamb Of God tout ce qu’il y a de plus réussis et refrains mélodiques tout ce qu’il y a de plus dispensable.
Tout le paradoxe de cet album réside là dedans. On ne peut pas dire qu’il soit mauvais mais il s’avère très décevant et d’une banalité confondante. Si
Throwdown s’était contenté de la jouer « gros porcs » l’album aurait sans doute été une belle tuerie. Sur les parties violentes la copie étant tout ce qu’il y a de plus honorable. D’ailleurs en ne s’en tenant qu’à la technique pure il n’y a pas grand-chose à redire sur la prestation des musiciens. Les gratteux démontrent qu’ils savent y faire et composent bien, la basse est massive. La palme revenant au batteur pour sa prestation fort impressionnante, du début à la fin ce dernier maitrise son sujet et assène une rythmique de plomb à l’ensemble. Le chanteur comme je le dis plus haut est très bon quand il s’agit de vociférer dans son pauvre micro, reste que son chant clair laisse un peu à désirer. Le son énorme, massif et tranchant est très certainement le point le plus réussi de l’album. Et paradoxalement le plus rageant, on ne peut pas s’empêcher de penser ce qu’il aurait donné si toutes les chansons avaient étés des concentrés de hargne comme dans leurs précédents albums. L’impression qui ressort du tout est celle d’un groupe qui semble se chercher sans jamais se trouver. La chose est ici d’autant plus dommageable que cet album était le moyen de confirmer les bons souvenirs laissés par
Venom And Tears. Ce que le groupe va gagner en auditeurs d’un coté il va le perdre de l’autre.
Bien qu’au final
Deathless se laisse écouter sans grand peine il demeure trop banal et entendu pour briller au milieu de sorties du genre plus consistantes. Le groupe ne sonne plus comme un
Pantera new gen mais comme une formation Metalcore de plus. Si il devrait convenir aux fans du style les autres devraient aisément pouvoir s’en passer.
Pas mauvais juste sans point à même de vous faire vibrer. Si vous comptez vous le procurer je vous conseille de faire un tour sur leur myspace pour éviter une mauvaise surprise pendant l’écoute. Il ne reste plus qu’à espérer que le groupe décide de se remettre à avoiner sur le prochaine production, chose sur laquelle j’émets de sérieux doutes.
Sympathique mais sans aucune identité. Dommage...
Je suis passé directement de "Vendetta" à cet album, et en lisant ta chronique je me suis rappelé le jour ou j'ai acheté cet album et la déception après 1'20....
Merci qd même pour cette chronique, je voulais savoir si j'étais le seul à être passé à coté d'un pur album...
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