Bon. Commencer par le commencement.
Il y a dans la liste de labels qui officient dans le Black
Metal un nom que j'affectionne tout particulièrement, un nom qui gagne de l'ampleur, années après années, tant les sorties qu'il propose enchantent nos oreilles de résignés et dépressifs. Ce label?
Sepulchral Productions.
Un nom qui nous a présenté des joyaux de perfection noire et brute, qui feraient passer les diamants noirs et l'onyx pour des pierres précieuses de piètre qualité. Gris. Sombres Forêts.
Monarque.
Un trio atypique et dissonant, mais terriblement porteur et puissant.
Sepulchral a aussi produit des groupes peut-être moins « visibles » que ces trois noms, mais non moins significatifs et représentatifs de cette scène de «
Metal Noir Québécois » comme est nommé l'album de
Forteresse.
Neige et Noirceur fait parti de ceux là. Moins visible, et moins présent, mais pas moins prolifique, il a déjà à son actif 4 albums et s'apprête donc à sortir ce Gouffre Onirique et Abîme Cosmique de son chapeau.
Ce One Man Band a le mérite d'une chose: il pose l'ambiance sur un album et n'en sort pas, ce qui peut créer quelque chose de grandiose... Ou d'insipide.
Le sieur Zifond
Spiritus Malabus a su malaxer ses idées à l'image de son art: sombre, maladif, répétitif et poisseux.
Dès le premier morceau, titre éponyme de l'album, on sent une ambiance sombre, jouant sur des accords lents en arpège sur une distorsion omniprésente et fuzzée au possible, reconnaissant à ce type de
Metal Noir, le charme d'une production qui se veut roots sans pour autant être insultante à l'oreille. Donc niveau approche et production, on tient un truc vraiment pas mal, qui donne envie d'écouter, se plonger dedans, bien que déjà...
Un petit hic se fait ressentir. Les progressions d'accords, bien que typiques du genre, ne brillent pas par un intérêt croissant, et pendant 6 minutes on a vraiment l'impression que le morceau se répète... Et ce n'est pas une impression: le morceau se répète et ne se différencie pas.
Pas de temps fort, pas de petites envolées, rien qui pousse à l'envie.
Voilà le point faible majeur du disque: on ne rentre pas dedans. Absolument pas. J'ai d'ailleurs dû m'y pencher en me forçant pour bouffer la galette complète, et encore, jamais d'une traite.
Chaque titre – hormis
Echo Des Abysses – commence soit avec un clavier, soit avec un sample avant de rentrer dans le morceau, et ça reste dans globalement la même tonalité avec le même type de progression: arpège, trémolo picking, pont mélodique, arpège. Un peu de double et de blast pour accélérer mais on revient de manière condescendante à un mid-tempo que j'aime à qualifier d'érotique, mais ici, il ne me file même pas un quart de molle.
On s'ennuie vite.
On se fait chier en fait même. Malheureusement, pour un groupe qui a déjà prouvé qu'il pouvait sortir des albums assez efficaces à l'instar de
La Seigneurie des Loups...
Là, l'album se termine de la pire manière possible. Un triptyque de dark ambiant, lourd et agaçant pour un total de 15 minutes. UN QUART D'HEURE pour un album de 56 minutes, ça en fait du temps à se tourner la nouille en espérant que quelque chose arrive. Et au final rien. Rien de rien. Toujours les mêmes accords joués de la même manière.
Même les blasts et les parties énergiques ne prennent pas. On a ici affaire à une sorte de DSBM qui donne envie d'aller se coucher, sans ressentir une quelconque notion de dépression.
D'ailleurs bonne nuit, je vais dormir.
Je suis fort déçu. En espérant que N&N se relève pour le suivant.
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