Ce qui peut sembler prometteur peut s’avérer très vite une déception. Chez la formation “Varg”, les déceptions s’enchaînent malgré des idées ambitieuses. On nous a annoncé un EP à propos du chaperon rouge suite au succès de leur titre “
Rotkäppchen” (pourtant issu du bonus de “
Wolfskult”, cela s’est révélé sans intérêt malgré les bons efforts d’illustration. L’album “
Das Ende aller Lügen” a paru lui emboîter le pas dans un contenu vide d’imagination et de réflexion. Puis vient le tour de “
Götterdämmerung”, un EP 4 titres. On se dit alors naïvement, que “Varg” a compris la leçon et s’attaque cette fois à du sérieux. Surtout que le titre évoque un opéra de Richard Wagner composé en 3 actes et dont l’histoire se base sur l’Anneau de
Nibelung. Même la pochette plus “classique” le laisse à penser. En fait rien de tout ça. Est juste promptement évoqué quelques divinités nordiques au milieu de quelques banalités propres à un black metal sans grande âme et sans grande profondeur.
Plus fatale et dramatique que le crépuscule des dieux, la lente agonie des mortels se voulant dominer les enfers.
“Varg” se lance ici dans un black death mélodique, purgé de sa petite part metalcore. Comme nous le percevons dès le morceau éponyme. Bien rentre dedans après une entame errante et intimidante, apportant même quelques touches heavy metal par endroits. Seulement, le tout est conduit par un chant haché et un jeu un poil répétitif. On trouve un break mélancolique et complètement moribond comme pause alternative, mais ça manque malgré tout d’épaisseur et de rebond. Ce n’est pas non plus la transcendance quand on y ajoute de la narration et une ambiance grandiloquente cuivrée sur “Knochenpfad”. La partie purement metal fait office de paraphrase des précédents titres obtenant un faible contenu répétitif parfois composé de riffs syncopés. Ces riffs syncopés, ils forgent une partie du morceau “Hel”. Morceau passant d’un black death très timoré à quelques brèves pointes de virulence. Ce qui donne du souffle et une articulation à la musique. Mais on le retiendra aussi un peu court et confus. On monte d’un cran l’agressivité sur “Beissreflex”. Du moins dans son ambiance. Le riffing réagit par à coups, et les instruments laissent une plus grande part au chant. Les passages stressants sont appréciables, mais on se contentera plus difficilement de sa fin mollassonne.
“Varg” semble être en train d’opérer un changement musical. On perçoit chez eux une volonté de se ranger derrière les canons du black death à tendance pagan, quitte à édulcorer leur musique. Ils ont sans doute eux aussi pris en compte les moindres performances de ces derniers temps, mais le résultat n’est pas à la hauteur des attentes. On s’en tient ici à un mini sans grande saveur et avec des titres courts n’allant pas plus loin que la banalité. Ce n’est pas catastrophique, mais il n’y a pour ainsi dire aucune ambition, aucun relief.
Pas de quoi pavoiser ou s’afficher en tête, au devant des grosses formations. “Varg” parait de plus en plus en difficulté, et les idées intéressantes qui auraient pu les propulser en avant sont rapidement gâchées. Si ce “
Götterdämmerung” avait repris un soupçon du génie de Wagner au lieu de s’égarer dans des histoires qui n’en sont pas, le groupe aurait sorti grandi. Encore un coup pour rien.
12/20
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